A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 73,10 points à 8.900,74 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 1,23%, lâchant 9,28 points à 747,40 points. L'activité a été moyenne, avec 2,06 milliards d'actions échangées sur le premier marché.

Les investisseurs sont restés focalisés sur l'incertitude politique en Grèce, où aucun gouvernement de coalition n'était formé une semaine après des élections législatives où les partis favorables à l'austérité ont été sanctionnés par l'électorat. Des craintes s'exprimaient quant à l'avenir de la Grèce dans la zone euro, et plus largement sur les risques encourus par l'union monétaire si Athènes devait s'en retirer.

Attentisme avant la rencontre Hollande-Merkel

Un certain attentisme prévalait en outre avant la première rencontre prévue plus tard dans la journée entre le nouveau président français, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel. Certains redoutaient des divergences au sein du couple franco-allemand, moteur de l'Union européenne, M. Hollande appelant à des mesures en faveur de la croissance tandis que Mme Merkel insiste sur la stricte maîtrise des déficits. Ces difficultés européennes renforçaient les doutes déjà nombreux des opérateurs quant à la vigueur de la reprise économique mondiale, la croissance en Chine donnant des signes de ralentissement et l'ampleur du rebond aux Etats-Unis étant sujet à caution.

L'anxiété générale maintenait de surcroît le yen sur la pente ascendante, la monnaie japonaise étant considérée comme une "valeur refuge" par les investisseurs par temps économique difficile. Cette vigueur de la devise nippone nuit aux groupes japonais en réduisant la valeur de leurs revenus tirés de l'étranger, une fois convertis en devise nationale.

Le secteur bancaire en difficulté

Le secteur bancaire a souffert des incertitudes de la conjoncture, a fortiori quelques jours après l'annonce de la perte par la banque JPMorgan Chase d'au moins 2 milliards de dollars dans le courtage. Mitsubishi UFJ Financial Group a perdu 1,13% à 349 yens, Sumitomo Mitsui Financial Group 1,17% à 2.350 yens et Mizuho Financial Group 0,86% à 114 yens.

En difficulté depuis des mois, Sony et Panasonic n'ont pas profité d'articles de presse affirmant que ces deux géants de l'électronique discutaient d'un partenariat dans les téléviseurs à écran organique électroluminescent (OLED), afin d'affronter leurs rivaux sud-coréens. Effarés par les pertes monumentales annoncées la semaine dernière par les deux fabricants, les opérateurs ont continué de faire glisser leur titre: Sony a chuté de 2,25% à 1.128 yens et Panasonic de 3,11% à 560 yens. Leur concurrent Sharp, lui aussi plombé par de lourds déficits, a abandonné 3,07% à 379 yens.

Les constructeurs d'automobiles, qui prévoient des bénéfices assez confortables pour l'année en cours, ont eux aussi fait pâle figure, les opérateurs craignant que les difficultés conjoncturelles ne pèsent rapidement sur leurs comptes: Toyota a freiné de 2,01% à 3.165 yens, Nissan de 2,41% à 769 yens et Honda de 2,75% à 2.655 yens. Le fabricant de deux roues Yamaha Motor a plongé de 4,26% à 810 yens. La veille, il a annoncé que ses bénéfices s'étaient contractés au premier trimestre 2012 à cause de ventes décevantes en Indonésie, un marché à l'importance croissante.