Le rebond de l'euro a fait long feu

Après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, c'est l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, qui s'est résolue à demander une aide européenne pour recapitaliser ses banques. Une aide financière qui prend la forme d'un prêt de la part du FESF et du MES et qui pourrait atteindre 100 milliards, plus du double de ce que prévoyait le FMI qui évaluait dans son rapport les besoins en fonds propres supplémentaires des banques à 40 milliards d'euros.

L'injection de ces liquidités a pour but de renflouer les banques espagnoles, et par la même occasion, de réduire l'aversion au risque sur les marchés financiers liée à leur exposition à la bulle immobilière. Mission accomplie pour les responsables européens puisque les marchés actions rebondissaient fortement alors que parallèlement les taux obligataires de l'Espagne et de l'Italie se détendaient.

Face ce retour de l 'appétit pour le risque, la monnaie unique s'est littéralement envolée, propulsée de 1,2480 vendredi soir à la clôture à 1,2647 au plus haut dans les premiers échanges ce matin. Il n'en demeure pas moins que les difficultés de la zone euro ne sont pas complètement résolues.
Car malgré cette aide accordée, l'incertitude pèse toujours sur la situation financière espagnole puisque cette prêt européen va faire grimper la dette publique de l'Espagne 10 points de PIB, passant ainsi de 68% fin 2011 à 78% fin 2012. La trajectoire de la dette publique reste donc orientée à la hausse, une mauvaise nouvelle alors que Fitch vient de dégrader de trois crans la note souveraine du pays, relégué à un cran seulement de la catégorie junk bonds.
De plus, les résultats des élections de dimanche en Grèce le 17 juin prochain sont vivement attendus par les cambistes et les investisseurs qui s'interrogent sur l'avenir du pays au sein de l'eurozone.

Passé l'euphorie quant à l'accord européen, dont les premières bribes parvenaient aux marchés dès le vendredi, les investisseurs savent pertinemment que la crise souveraine est loin d'être terminée, et que les défis à relever sont nombreux. L'incertitude étant toujours au programme des marchés, et le plan de sauvetage intégré dans les cours, l'euro redonnait du terrain en milieu d'après midi, ne grappillant plus que 0,3% face au dollar à 1,2555 contre 1,2645 dans la matinée. Alors qu'il culminait à 100,71 face au yen dans les échanges asiatiques, la devise européenne inverse la tendance, se repliant désormais de 0,73%, pour revenir à 99,67. L'euro recule également de 0,7% face au sterling, à 0,8081 et de 0,36% face au dollar australien.

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