Union sacrée des banques centrales pour stopper la crise

Les six principaux instituts d'émission de la planète ont annoncé une action commune pour prévenir un assèchement du crédit.
Copyright Reuters

Tous unis contre le risque de « credit crunch », cet assèchement du crédit qui rôde et qui ne ferait que gripper encore davantage un système financier au bord de la paralysie... Une heure après l'annonce par la Chine d'une baisse du coefficient de réserves obligatoires des banques pour faire face au coup de froid qui s'abat sur l'économie de l'ex empire du Milieu et de ses voisins asiatiques, les grandes banques centrales de la planète ont annoncé mercredi une action coordonnée pour soulager le système financier face à la crise.

La Banque du Canada, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon, la Banque centrale européenne, la Réserve fédérale américaine et la Banque nationale Suisse vont étendre leur capacité à fournir des liquidités au système bancaire, a annoncé la BCE, « dans le but de minorer les effets des tensions provoqués par les soubresauts du système financier sur la fourniture de crédit aux ménages et entreprises et d'aider ainsi à encourager l'activité économique ».

Principale mesure : les accords de swaps (d'échange) de devises entre banques centrales mis en place pendant la crise financière de 2008 et reconduits en septembre dernier face aux difficultés des banques de la zone euro à s'approvisionner en dollars en pleine tourmente de la crise de la dette vont être étendues et assouplies. La fourniture de dollars et autres devises étrangères sera effectuée à un taux d'intérêt réduit de 0,50 %, et prolongées jusqu'en février 2013. La BCE par exemple va ainsi pouvoir fournir des yens, des francs suisses ou des dollars canadiens aux établissements financiers de la zone euro, en plus des dollars. Parallèlement, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon, la BCE et la Banque nationale suisse vont poursuivre leurs opérations de refinancement à trois mois, jusqu'à nouvel ordre. Toutes ces mesures seront effectives à partir du 5 décembre. On le voit, le chemin tracé par la BCE, celui de privilégier la liquidité du secteur bancaire qui assure le financement de 75 % de nos économies, fait école auprès de ses homologues des autres grands pays.

Autre signe manifestant la volonté d'apaiser les tensions aigües sur le marché mondial du crédit : la Banque populaire de Chine a réduit mercredi le ratio des réserves obligatoires, pour la première fois en près de trois ans, afin de permettre aux banques de prêter davantage et de redonner du tonus à une économie qui connait son rythme de croissance le moins soutenu depuis 2009. Ce coeffcient, qui était monté jusqu'au record de 21,5 % pour conjurer les pressions inflationnistes retombe donc à 21 % et ce ne serait que la première d'une série de détente prévisibles.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.