Puigdemont : Mon retour à Barcelone serait bon pour la démocratie

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(Crédits : Scanpix Denmark)

COPENHAGUE (Reuters) - L'ancien chef de l'exécutif catalan Carles Puigdemont, destitué par Madrid, a déclaré mardi que son retour à Barcelone serait une bonne chose pour la démocratie espagnole et a souligné qu'une "énorme majorité" au parlement catalan voulait refaire de lui le président de la région.

"Je suis un président élu (...) et il y a une énorme majorité au parlement pour me désigner (à nouveau) président, cela fait donc partie de la solution", a-t-il dit lors d'une visite à Copenhague.

Interrogé sur son retour éventuel en Espagne, il a répondu: "Mon retour à Barcelone serait non seulement une bonne nouvelle pour les Catalans qui soutiennent notre cause mais aussi pour le peuple espagnol et pour la démocratie espagnole."

"J'invite toutes les parties (...) à faire des efforts en vue d'obtenir des résultats positifs", a-t-il ajouté.

Les autorités espagnoles surveillent les frontières pour s'assurer que Carles Puigdemont, poursuivi en Espagne pour "rébellion, sédition et détournements de fonds", ne reviendra pas clandestinement afin de reprendre la présidence de la région, a déclaré mardi le ministre espagnol de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido.

"Nous nous assurons que cela ne se produira pas, à nos frontières comme partout à l'intérieur du pays", a-t-il dit à Antena 3 TV. "Nous nous assurons qu'il ne pourra pas revenir, même caché dans le coffre d'une voiture."

Carles Puigdemont effectue depuis lundi au Danemark son premier déplacement hors de Belgique depuis qu'il a trouvé refuge à Bruxelles fin octobre.

A l'issue des élections anticipées du 21 décembre, les deux partis séparatistes catalans - Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne) et Gauche républicaine de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya, ERC) - ont conservé, avec l'apport des indépendantistes de la Candidature d'unité populaire (CUP), une faible majorité absolue en sièges (70 élus sur 135).

La désignation du candidat choisi pour diriger l'exécutif catalan a été prise lundi. Le nouveau président du Parlement catalan, Roger Torrent, a présenté la candidature de Puigdemont. Un débat doit s'ensuivre et un vote est prévu le 31 janvier au plus tard.

Les partisans de Carles Puigdemont ont suggéré qu'il dirige la région de Bruxelles par liaison vidéo, une idée qualifiée de ridicule par le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.

Et une hypothèse qui, de la part de ses adversaires, vaut déjà au dirigeant séparatiste le sobriquet de "président hologramme".

(Teis Jensen et Stine Jacobsen à Copenhague, avec Ingrid Melander et Inmaculada Sanz à Madrid, Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)