Zone euro : Les arguments pour une baisse des taux se renforcent

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Photo de philip lane, chef economiste de la banque centrale europeenne (bce)[reuters.com]
(Crédits : Yiannis Kourtoglou)

FRANCFORT (Reuters) - Les arguments en faveur d'une réduction des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) en juin se renforcent dans un contexte de baisse de l'inflation des services, a déclaré lundi Philip Lane, chef économiste de l'institution de Francfort, dans un entretien accordé au journal espagnol El Confidencial.

La BCE a laissé entendre qu'elle pourrait assouplir sa politique monétaire à l'issue de sa réunion du 6 juin si de nouvelles données confortent les convictions des responsables de la fixation des taux que l'inflation se rapprochera de l'objectif de 2% d'ici mi-2025.

"Aussi bien l'estimation préliminaire de l'inflation dans la zone euro pour le mois d'avril que le chiffre du PIB du premier trimestre renforcent ma confiance dans le fait que l'inflation devrait revenir à son objectif dans le temps imparti", a déclaré Philip Lane.

"Ainsi, à ce jour, mon niveau de confiance personnel s'est amélioré par rapport à notre réunion d'avril", a-t-il ajouté, notant que d'autres données clés doivent encore être publiées dans les semaines à venir.

Les investisseurs semblent également penser qu'une baisse des taux en juin est pratiquement acquise, même si des doutes se sont accumulés ces dernières semaines sur les mesures au-delà de cette échéance, la Réserve fédérale américaine (Fed) ayant laissé entendre que son assouplissement monétaire pourrait être retardé.

Même si la BCE insiste sur le fait qu'elle ne dépend pas de la Fed, un écart croissant entre les taux d'intérêt des plus grandes banques centrales du monde affaiblirait l'euro et stimulerait l'inflation européenne, ce qui atténuerait l'impact d'une décision solitaire de la BCE.

Philip Lane a souligné que les données d'avril sur l'inflation montraient enfin une amélioration sur l'atténuation de la croissance des prix dans les services, mais que la banque continuerait à surveiller le secteur pour s'assurer qu'il ne fasse pas dérailler le processus de désinflation par la suite.

L'inflation globale s'est établie à 2,4% sur un an en avril et la BCE s'attend à ce qu'elle fluctue autour de ce niveau pendant la majeure partie de l'année, avant de redescendre sous ce seuil en 2025.

(Reportage Balazs Koranyi; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)