Les pilonnages israéliens se poursuivent, des dizaines de morts

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Rassemblement de manifestants en solidarite avec les palestiniens, a sanaa[reuters.com]
(Crédits : Khaled Abdullah)

par Nidal et al-Mughrabi

LE CAIRE (Reuters) - L'armée israélienne a poursuivi vendredi ses bombardements aériens et terrestres dans la bande de Gaza, tuant plusieurs dizaines de Palestiniens, rapportent Tsahal et des responsables palestiniens.

Dans l'est de l'enclave, un quartier périphérique de la ville de Gaza, Al Chejaia, a été la cible de deux frappes israéliennes qui ont fait 17 morts. Dans le camp de réfugiés d'Al Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, huit personnes ont été tuées par un bombardement.

Le bureau des médias de Gaza, affilié au Hamas, a déclaré qu'au moins dix policiers chargés de sécuriser la distribution d'aide humanitaire aux populations réfugiées dans le nord de la bande de Gaza figuraient au nombre des victimes d'Al Chejaia.

Les combats se poursuivaient par ailleurs autour de l'hôpital Al Chifa, dans la ville de Gaza, l'armée israélienne assurant "atténuer les conséquences pour les civils, les patients, les personnels hospitaliers et les équipements médicaux". Tsahal déclare avoir tué plusieurs hommes armés et trouvé des armes et des infrastructures militaires dans ce secteur ces dernières 24 heures.

Al Chifa, le plus grand hôpital de la bande de Gaza avant le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, était encore partiellement opérationnel avant les derniers affrontements. Il hébergeait aussi des personnes déplacées.

L'armée israélienne précise dans un communiqué avoir également concentré ses opérations sur Khan Younès et Al Qarara. Des échanges de tirs ont opposé des soldats israéliens à des Palestiniens armés, qui ont été tués, selon le communiqué.

La branche armée du Hamas, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, a déclaré que ses combattants avaient pris pour cible des militaires israéliens près de l'hôpital Nasser, qui est cerné par l'armée israélienne.

Les bombardements visaient également la zone de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où plus d'un million de civils ont trouvé refuge. Jeudi soir, 12 Palestiniens sont morts dans le bombardement aérien d'une maison.

ISRAËL ENVOIE DES DÉLÉGATIONS AU CAIRE ET À DOHA

Plus de 32.000 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de l'offensive israélienne contre le Hamas, dont 71 ces dernières 24 heures, selon les autorités médicales du territoire.

Le gouvernement israélien maintient son objectif d'attaquer Rafah, qu'il considère comme la dernière poche de résistance du Hamas, en dépit des avertissements des Etats-Unis, qui mettent en garde contre une "erreur" aux conséquences humanitaires désastreuses.

Un représentant du département d'Etat américain a déclaré vendredi à Reuters que Washington avait été informé de "certains aspects" du plan humanitaire élaboré par Israël pour la population civile de Rafah, qu'il envisage d'évacuer avant toute offensive militaire, mais qu'il attendait toujours un plan "global".

Il a de nouveau alerté sur la situation de famine qui se dessine dans la bande de Gaza, particulièrement dans le Nord.

La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné jeudi à Israël de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre la distribution sans délai d'une aide alimentaire de base aux Palestiniens de la bande de Gaza.

Sur le plan diplomatique, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté d'envoyer des délégations en Egypte et au Qatar pour oeuvrer à un cessez-le-feu et à la libération des otages israéliens encore détenus dans la bande de Gaza, ont fait savoir vendredi ses services.

Des délégations du Shin Bet, le renseignement intérieur, et du Mossad, le renseignement extérieur, sont attendues dans les jours qui viennent à Doha et au Caire, a-t-on indiqué.

(Nidal al-Mughrabi, avec la contribution de James Mackenzie à Jérusalem; version française Sophie Louet, édité par Kate Entringer)