À deux jours de ses vœux aux Français, Macron présente sa « doctrine » pour le climat et la lutte contre la pauvreté

Dans une tribune publiée dans la presse ce vendredi matin, le président de la République a détaillé comment il allait « accélérer » l'année prochaine sur deux domaines clefs de son quinquennat : la transition écologique et la lutte contre la pauvreté. L'accord de Paris sur le climat, la biodiversité et l'aide des pays émergents y sont notamment évoqués.
Dans sa tribune, Emmanuel Macron appelle « les pays les plus avancés, qui sont aussi ceux qui ont le plus émis de CO2 depuis la révolution industrielle, doivent sortir des énergies fossiles ».
Dans sa tribune, Emmanuel Macron appelle « les pays les plus avancés, qui sont aussi ceux qui ont le plus émis de CO2 depuis la révolution industrielle, doivent sortir des énergies fossiles ». (Crédits : Reuters)

Cette fois-ci pas de conférence de presse pour le président de la République, mais une tribune pour faire œuvre de pédagogie. Les sujets abordés ? Climat et pauvreté, deux domaines sur lesquels Emmanuel Macron souhaite « accélérer » l'année prochaine.

Publié ce vendredi matin dans le quotidien Le Monde, le texte est titré de cette manière : « Nous devons accélérer en même temps sur le plan de la transition écologique et de la lutte contre la pauvreté ». Le chef de l'Etat y détaille les « sept piliers » de sa « doctrine » pour faire avancer sa politique en la matière.

« Un choc financier » pour aider les pays émergents

Emmanuel Macron y plaide de nouveau pour « créer les conditions d'un choc financier » afin d'aider les pays émergents à mettre en place des politiques « budgétaire et monétaire non orthodoxes ».

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 « Il nous faut mobiliser, au-delà des financements publics, de nouveaux mécanismes d'assurance privée face au risque climatique », estime-t-il. Avant d'annoncer pour le premier semestre 2024 « un premier paquet pour l'adaptation au changement climatique et les pertes et préjudices » au Bangladesh d'un milliard d'euros investis par l'Agence française de développement.

La France et le Kazakhstan organiseront, par ailleurs, d'ici septembre 2024 un « sommet One Planet en marge de la prochaine Assemblée générale des Nations unies » sur le sujet particulier de l'accès à l'eau et ses « mécanismes de gouvernance à l'échelle mondiale », indique-t-il.

L'Accord de Paris sur le climat, objectif « non négociable »

Le chef de l'Etat revient aussi sur l'un de ses sujets de prédilection : la mise en œuvre de l'accord de Paris sur le climat adoptée en 2015. Objectif « non négociable », rappelle-t-il dans sa tribune, « les pays les plus avancés, qui sont aussi ceux qui ont le plus émis de CO2 depuis la révolution industrielle, doivent sortir des énergies fossiles ».

Il appelle à aider les pays émergents dans leurs transition, en « accélérant le financement des énergies renouvelables mais aussi de l'énergie nucléaire, dont le rôle est clé ».

La préservation de la biodiversité soulignée

Concernant la préservation de la biodiversité, la troisième conférence des Nations unies sur l'océan se tiendra à Nice en juin 2025. Une initiative conjointe de la France et du Costa-Rica. Élément plus récent de sa « doctrine »: le financement de la préservation des forêts à l'étranger.

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Trois partenariats, pour un montant total de plus de 200 millions d'euros, ont été annoncés par Emmanuel Macron durant COP28 début en décembre pour protéger les forêts tropicales de Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Congo-Brazzaville et de la République démocratique du Congo, qui stockent du CO2.

Engager une réforme du marché des crédits carbone

Ces accords font mention de « crédits carbone et biodiversité », sans détails, alors que les bénéfices sociaux et environnementaux de ces outils sont régulièrement remis en question. Dans sa tribune, le président appelle d'ailleurs à « une réforme en profondeur du marché volontaire pour l'échange de crédits carbone » qui permettent actuellement à des entreprises de compenser leurs émissions pour atteindre leurs objectifs de neutralité.

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Il appelle aussi à la création d'une « Bourse internationale du carbone et de la biodiversité » avec des « critères suffisamment ambitieux pour éviter le greenwashing », à laquelle les « acteurs publics » pourraient participer au même titre que les entreprises. Prévu par l'accord de Paris pour réguler les crédits carbone, ce futur mécanisme international onusien était censé être acté à la COP28. En vain.

Préparer la suite du quinquennat

Avec cette tribune, publiée à deux jours de ses traditionnels vœux aux Français, le chef de l'Etat fait de nouveau un pas de côté, dans l'espoir d'éteindre la polémique et la crise politique nées de sa loi sur l'immigration. Selon un conseiller présidentiel interrogé par l'AFP ce vendredi, la traditionnelle allocution présidentielle du 31 décembre sera placée sous le signe de « l'unité ». L'idée est de dépasser les multiples incendies politiques de l'année 2023 : réforme des retraites, loi l'immigration, émeutes urbaines de l'été, propos très polémiques du chef de l'État sur la plainte judiciaire envers l'acteur Depardieu, etc.

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Emmanuel Macron espère donc amorcer une relance de son quinquennat, en attendant le grand « rendez-vous » qu'il a promis en janvier aux Français, et celui des Jeux olympiques de Paris, avec le monde. En toile de fond une inconnue de taille : le remaniement gouvernemental, qui apparaît de plus en plus incontournable, interviendra-t-il dès le début de l'année - ou plus tard - et avec quel titulaire à Matignon ?

Dans cette course vers Matignon, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, issu de la droite, semble avoir désormais le vent en poupe. « Ses mesures n'ont pas de quoi apeurer la gauche », analyse pour l'AFP le député Karl Olive (Renaissance), lui-même de gauche, rappelant les « chèques » versés en faveur du pouvoir d'achat.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 30/12/2023 à 9:40
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s'il veut nous annoncer une bonne nouvelle qu'il nous dise simplement je pars

le 31/12/2023 à 13:13
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plus personne ecoute le president il est inaudible tantot rouge tantot bleu a part sa vision mondialiste que tout le monde rejette encore trois ans a attendre

à écrit le 29/12/2023 à 17:45
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Bref ! Faire des annonces, à l'emporte pièce, permet d'éviter de long discours responsable ! ,-)

à écrit le 29/12/2023 à 14:26
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Un bon politicien fort en discours faible en résultat y compris économique malgré la aussi beaucoup de paroles plus pompeuses qu'efficaces. La baisse du chômage due pour partie à la baisse de la productivité pour l'autre des emplois à faible revenu e...

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