Casino : Rallye annonce déposer un recours contre l'amende infligée par l'AMF

La semaine passée, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a infligé une amende de 25 millions d'euros à la maison mère de Casino pour « avoir diffusé des informations fausses ou trompeuses susceptibles de fixer le cours du titre Rallye à un niveau anormal ou artificiel ». Ce lundi, Rallye a fait part de sa décision de déposer un recours contre cette décision.
(Crédits : Eric Gaillard)

Rallye, maison mère de Casino, a annoncé ce lundi 18 septembre, dans un communiqué, avoir déposé un recours contre la décision de l'Autorité des marchés financiers (AMF). La semaine passée, cette dernière lui a infligé une amende de 25 millions d'euros. Le gendarme boursier français lui reproche en effet d'avoir « diffusé des informations fausses ou trompeuses susceptibles ». Le directeur général de Rallye Franck Hattab fait aussi l'objet d'une amende de 1 million d'euros.

Lire aussiL'Autorité des marchés financiers inflige à Casino et son directeur général 26 millions d'euros d'amende

Rallye ne « peut pas payer l'amende » avait d'ores et déjà indiqué en juillet l'avocat de l'entreprise Didier Malka à l'AFP, après avoir précisé lors de l'audience qu'elle ne comptait comme richesse que « 13 millions d'euros de trésorerie », juste assez pour survivre jusqu'à la fin d'année 2024.

Un cours « très volatil »

Dans le détail, le collège de l'AMF - son autorité de poursuite qui a monté le dossier - reprochait à Rallye et à Franck Hattab d'avoir diffusé à 11 reprises, entre le 8 mars 2018 et le 15 mai 2019, « des informations fausses ou trompeuses sur la situation financière de Rallye » dans 14 supports de communication, qui ont pu faire monter artificiellement le cours de Bourse de Casino.

Ces informations, qui concernaient les résultats annuels 2017 de Rallye, ses résultats du 1er semestre 2018 et ses résultats annuels 2018 « donnaient aux investisseurs une image de sa situation de liquidité plus favorable qu'elle ne l'était réellement », avait ajouté l'AMF dans un communiqué.

Au 31 décembre 2017 par exemple, Rallye disposait selon l'AMF de lignes de crédit d'un montant disponible de 1,325 milliard d'euros, et non de 1,745 milliard comme l'affirmait la communication financière du groupe. Or, la situation de liquidité du groupe « dépendait dans une mesure plus importante que ce que la communication financière de Rallye laissait entendre de l'évolution du cours du titre Casino, lequel était très volatil et subissait une pression persistante à la baisse », a-t-elle expliqué.

Amendes requises en juillet

Ces informations erronées ont été « susceptibles d'avoir une incidence sur la perception par le marché de sa situation financière ». Et le cours en Bourse de Casino a, selon l'AMF, évolué « à un niveau supérieur à ce qu'il aurait été en présence d'une information exacte et non trompeuse ».

La commission des sanctions de l'AMF a estimé que « Rallye savait ou aurait dû savoir que ces informations étaient fausses ou trompeuses » et que ces agissements étaient « imputables » à Franck Hattab, le directeur général et responsable de la communication financière de Rallye à l'époque des faits.

Les deux amendes avaient été au préalable requises par l'AMF au début de l'été, pour des montants initialement supérieurs, à savoir une amende requise de 27,5 millions d'euros. La confirmation de ces amendes pour des montants légèrement inférieurs s'était ajoutée aux lourdes difficultés financières qui frappent Casino. Après Moody's et Fitch, l'agence S&P a dégradé une nouvelle fois sa note de crédit, la deuxième fois en moins d'un mois, de CCC- à D. Les actifs de Casino aiguisent l'appétit des repreneurs, malgré ces difficultés.

Restructuration attendue au premier trimestre 2024

Dans le cadre d'un plan de reprise de Casino par les milliardaires tchèque Daniel Kretinsky et français Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds britannique Attestor, un accord de principe a été trouvé avec les créanciers. Cet accord prévoit que les créanciers signataires du plan s'engagent à s'inscrire dans le processus de restructuration de la dette du groupe. Le placement en procédure de sauvegarde accélérée, annoncé pour octobre, devrait permettre ensuite d'embarquer, même malgré eux, les créanciers restants.

Lire aussiCasino : pourquoi le distributeur est loin d'être tiré d'affaire

L'offre des repreneurs prévoit l'apport de 1,2 milliard d'euros d'argent frais, ainsi que la réduction de près de 5 milliards d'euros de dette du groupe. Il est prévu aussi de céder les activités de Casino en Amérique latine - notamment au Brésil - pour lesquelles travaillent les trois quarts des salariés du groupe. La restructuration doit être bouclée au premier trimestre 2024, moment où le nouveau PDG Philippe Palazzi, un ancien dirigeant du distributeur Metro, prendra les rênes de Casino.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 21/09/2023 à 10:40
Signaler
Recours pour récupérer le temps.perdu ? LOL Pendant.ce.temps.la.dette.est.en.multiples.de kerviel.en toute impunité....

à écrit le 21/09/2023 à 10:40
Signaler
Recours pour récupérer le temps.perdu ? LOL Pendant.ce.temps.la.dette.est.en.multiples.de kerviel.en toute impunité....

à écrit le 19/09/2023 à 7:25
Signaler
On est bien en France: on en est à tondre les chauves. Pour la beauté du geste, sans doute.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.