L'Autorité des marchés financiers inflige à Casino et son directeur général 26 millions d'euros d'amende

Le gendarme financier reproche à Casino « d'avoir diffusé des informations fausses ou trompeuses susceptibles de fixer le cours du titre Rallye à un niveau anormal ou artificiel ».
L'AMF a également infligé une amende de 1 million d'euros à Franck Hattab, le directeur général de Rallye, dans cette même affaire de manipulation de marché, pour avoir diffusé à 11 reprises des informations erronées dans 14 supports de communication en 2018 et 2019, a précisé l'Autorité.
L'AMF a également infligé une amende de 1 million d'euros à Franck Hattab, le directeur général de Rallye, dans cette même affaire de manipulation de marché, pour avoir diffusé à 11 reprises des informations erronées dans 14 supports de communication en 2018 et 2019, a précisé l'Autorité. (Crédits : HANS LUCAS/REUTERS)

La sanction est confirmée pour Casino. L'Autorité des marchés financiers (AMF) a infligé ce lundi une amende de 25 millions d'euros à Rallye, maison-mère du distributeur en difficulté Casino. Le gendarme financier reproche à Casino « d'avoir diffusé des informations fausses ou trompeuses susceptibles de fixer le cours du titre Rallye à un niveau anormal ou artificiel ».

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L'AMF a également infligé une amende de 1 million d'euros à Franck Hattab, le directeur général de Rallye, dans cette même affaire de manipulation de marché, pour avoir diffusé à 11 reprises des informations erronées dans 14 supports de communication en 2018 et 2019, a précisé l'Autorité.

Amendes requises en juillet par l'AMF

Ces deux amendes avaient été au préalable requises par l'AMF au début de l'été, pour des montants initialement supérieurs, à savoir une amende requise de 27,5 millions d'euros pour avoir « rassuré artificiellement » les investisseurs entre mars 2018 et mai 2019 et 2,5 millions contre son directeur général Franck Hattab. Selon l'AMF, l'entreprise disait avoir suffisamment de financements alors que des conditions suspensives s'appliquaient à ses lignes de crédit et pouvaient donc entraîner leur indisponibilité partielle.

La confirmation de ces amendes pour des montants légèrement inférieurs s'ajoute aux lourdes difficultés financières qui frappent Casino. Après Moody's et Fitch, l'agence S&P vient de dégrader une nouvelle fois sa note de crédit, la deuxième fois en moins d'un mois, de CCC- à D. Les actifs de Casino aiguisent l'appétit des repreneurs, malgré ces difficultés.

Restructuration attendue au premier trimestre 2024

Dans le cadre d'un plan de reprise de Casino par les milliardaires tchèque Daniel Kretinsky et français Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds britannique Attestor, un accord de principe a été trouvé avec les créanciers. Cet accord prévoit que les créanciers signataires du plan s'engagent à s'inscrire dans le processus de restructuration de la dette du groupe. Le placement en procédure de sauvegarde accélérée, annoncé pour octobre, devrait permettre ensuite d'embarquer, même malgré eux, les créanciers restants.

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L'offre des repreneurs prévoit l'apport de 1,2 milliard d'euros d'argent frais, ainsi que la réduction de près de 5 milliards d'euros de dette du groupe. Il est prévu aussi de céder les activités de Casino en Amérique latine - notamment au Brésil - pour lesquelles travaillent les trois quarts des salariés du groupe. La restructuration doit être bouclée au premier trimestre 2024, moment où le nouveau PDG Philippe Palazzi, un ancien dirigeant du distributeur Metro, prendra les rênes de Casino.

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Commentaires 4
à écrit le 13/09/2023 à 16:45
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Hattab aurait il trop bien appliqué l’es conseil de Naouri ? Giscard et son bras droit ont eu le ( courage ) eux de partir avec un gros chèque pour se taire .!

à écrit le 12/09/2023 à 23:31
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L'Autorité des marchés financiers tire sur une ambulance manifeste, après son silence assourdissant sur l'affaire SES Imagotag qui résonne encore. La confiance en sort certainement renforcée...

à écrit le 11/09/2023 à 22:07
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L'AMF ferait mieux de regarder l'histoire SES Imagotag : une belle manipulation de marché de plus. Pour que les hedge funds plument l'épargnant en toute impunité. C'est moche.

à écrit le 11/09/2023 à 19:56
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Quel intérêt de charger un baudet à l'agonie? Des mesures préventives auraient au moins rassuré (peut-être) les salariés.

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