C'était prévisible. Alors que les contaminations au Covid-19 reprennent dans le pays, les Français sont, de nouveau, invités à porter un masque dans les transports en commun. Cette obligation avait été levée le 16 mai dernier, mais la protection restait « recommandée » car « nous ne sommes pas sortis de la cinquième vague » bien que la situation hospitalière s'améliore, avait averti Olivier Véran.
Si le port du masque n'est toujours pas redevenu obligatoire, c'est désormais une « demande » plus qu'une « recommandation ». « Je n'irai pas jusqu'à l'obligation, mais je (le) demande. Il suffit de regarder un hall de gare ou un train bondé pour savoir qu'il faut se protéger soi-même et les autres. C'est quasiment un devoir citoyen », a ainsi plaidé sur RTl la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, lundi. Une incitation qui concerne, selon elle, « tous les lieux clos". Lundi 27 juin, 17.601 nouveaux cas étaient recensés soient une hausse de 52,2% en une semaine. Toutefois, le taux d'hospitalisation reste lui en faible progression, de 5,9% sur sept jours mais +13,4% pour les admissions en soins critiques sur les sept derniers jours. De quoi prendre les choses au sérieux pour Brigitte Bourguignon qui l'assure : « Il faut qu'on fasse très attention à cette reprise».
Reprise de l'épidémie en Europe
Si la France semble encore vouloir inciter plutôt qu'obliger, d'autres pays font preuve de plus de fermeté face à la reprise de l'épidémie. L'Italie, qui connaissait, mercredi 22 juin, une augmentation de 63,4% en 7 jours, a par exemple décidé mi-juin de prolonger l'obligation de porter des masques FFP2 dans les transports publics (sauf dans les avions) jusqu'au 30 septembre. Quant Au Royaume-Uni, les infections quotidiennes y sont de nouveau quasiment au plus haut depuis le début de la pandémie.
Appel à la vaccination
En conséquence, le gouvernement appelle les plus fragiles à se tourner, une nouvelle fois, vers la vaccination. En effet, l'augmentation actuelle du nombre de contaminations s'explique en partie par le « déclin immunitaire » de la population qui voit les effets de la protection liée à une infection ou une dose de vaccin décroître avec le temps. Le gouvernement a donc invité la semaine passée les plus âgés à recevoir le second rappel vaccinal « le plus vite possible », sur fond de « reprise épidémique modérée ». Un quart des personnes éligibles ont reçu leur second rappel vaccinal contre le Covid, un taux « clairement insuffisant », a souligné le gouvernement. À ce jour en France, moins de 2,2 millions de seconds rappels ont été injectés, sur plus de 8,7 millions de personnes éligibles - essentiellement les plus de 60 ans, ainsi que les immunodéprimés. «Je fais un appel pour que les personnes qui n'y ont pas eu recours le fassent très vite», a également déclaré Brigitte Bourguignon, lundi, précisant qu'on « viendra probablement » à une quatrième dose de vaccin pour tous.
« Dispositif de veille et de sécurité sanitaire »
Autre mesure à laquelle réfléchit l'exécutif : le rétablissement d'un pass sanitaire à l'arrivée dans l'Hexagone, en Corse et dans l'Outre-mer. Un avant-projet de loi est ainsi en préparation pour maintenir « un dispositif de veille et de sécurité sanitaire » jusqu'en mars 2023. Mais selon le document, publié par le site Atlantico, ce dispositif ne devrait pas prolonger au-delà du 31 juillet la possibilité de réactiver l'état d'urgence sanitaire, ni un pass sanitaire ou vaccinal pour restreindre l'accès à certains lieux ou rassemblements à l'intérieur des frontières français.