Économies budgétaires : le ministre des Comptes publics « ouvert » à toutes les pistes

Invité de Sud Radio ce vendredi, le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave s'est dit « ouvert » à toutes les propositions pour dénicher des économies, y compris sur les soutiens publics à l'aide à la personne, trois jours après l'annonce du dérapage du déficit à 5,5% du PIB en 2023.
Le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave (à gauche), aux côtés du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire (à droite). (photo d'illustration)
Le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave (à gauche), aux côtés du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire (à droite). (photo d'illustration) (Crédits : Reuters)

Toutes les options sont sur la table du gouvernement pour rétablir la situation des finances publiques. Invité sur Sud Radio ce vendredi, le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, s'est dit vendredi « ouvert » à toutes les propositions pour trouver des économies, trois jours après l'annonce du dérapage du déficit à 5,5% du PIB en 2023.

Interrogé sur la possibilité de réaliser des économies sur les soutiens publics à l'aide à la personne, Thomas Cazenave a assuré être « ouvert à tout ». « On a devant nous un chantier important, celui du redressement des finances publiques. Je ne vais pas commencer à dire chaque fois que quelqu'un émet une idée : non, c'est très peu pour nous », a-t-il poursuivi au lendemain d'une réunion à Bercy avec des parlementaires de la majorité et de l'opposition sur le redressement des finances publiques.

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Questionné sur une éventuelle désindexation des pensions de retraite par rapport à l'inflation en 2025, le ministre a temporisé. « On a indexé les retraites sur l'inflation. C'est 5,4% d'augmentation des pensions de retraite », a-t-il exposé. « C'est tout frais, ça a coûté 14 milliards d'euros au budget de l'Etat (...) et tout de suite on voudrait nous amener à ce qui va se passer l'année prochaine », s'est étonné Thomas Cazenave.

« Dans les quatre mois qui sont devant nous, j'ai proposé à chaque président de groupe de le recevoir individuellement. Une fois qu'on aura vu l'ensemble des présidents de groupe à l'Assemblée nationale et au Sénat, que toutes les propositions seront sur la table, alors on pourra construire le budget 2025 », a-t-il expliqué.

« Quand on a pour objectif de ramener le déficit public sous les 3% (du PIB en 2027, ndlr), quand je rentre dans des discussions avec nos partenaires, avec notre majorité, je ne vais pas commencer à mettre des lignes rouges partout », a-t-il conclu.

Cazenave écarte une hausse de TVA

Thomas Cazenave a assuré qu'une hausse de TVA n'était pas « au programme », mais qu'il n'était « pas anormal de revoir un certain nombre de dispositifs comme (...) l'assurance chômage ». Sur les aides à la personne, « je ne vais pas écarter a priori des pistes instruites par la Cour des comptes et qui identifient 1 milliard d'économies potentielles », a-t-il enfin glissé.

Mercredi, la Cour des comptes avait recommandé de supprimer la TVA à taux réduit à 10% pour certaines prestations de services à la personne, comme le soutien scolaire ou le « petit bricolage ».

Lire aussiDérapage du déficit : le gouverneur de la Banque de France appelle à s'occuper « enfin sérieusement des dépenses »

« La distinction entre le taux intermédiaire de 10% et le taux normal de 20% repose sur des critères sinon arbitraires, du moins non explicités », estime la juridiction. L'éligibilité de « certaines activités (par exemple le petit bricolage, le soutien scolaire, l'assistance administrative) » paraît en particulier « discutable », selon la Cour des comptes.

Face à ce constat, l'institution recommande de mettre fin à la TVA réduite à 10% et d'assujettir l'ensemble des activités au taux normal de 20%, « à l'exception de celles qui relèvent des besoins sociaux, soumises au taux de 5,5% ».

Une réunion à Bercy pour trouver des pistes

Le gouvernement a réuni jeudi à Bercy des parlementaires pour tenter de s'accorder sur de nouvelles coupes budgétaires, deux jours après l'annonce du dérapage du déficit 2023, un rendez-vous qui a toutefois débouché sur peu de propositions d'économies.

Mercredi soir, le Premier ministre Gabriel Attal a réaffirmé sur TF1 le « cap » de son gouvernement : ramener le déficit en dessous de 3% du PIB en 2027, un effort chiffré à 50 milliards d'euros par la Cour des comptes. 10 milliards d'euros d'économies ont déjà été actés pour 2024, et 20 milliards de coupes sont annoncés pour 2025.

Mais des « économies supplémentaires » seront nécessaires dès 2024, selon le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, alors que le déficit public s'est établi à 5,5% du produit intérieur brut en 2023, bien au-delà des 4,9% initialement prévus par l'exécutif. L'effort reposera non seulement sur l'Etat, mais aussi sur la Sécurité sociale et les collectivités territoriales, dont les représentants seront reçus le 9 avril à Bercy.

L'objectif est d'anticiper autant que possible la préparation du budget pour 2025, en identifiant d'ici la « fin juin » les premières pistes d'économies, a détaillé Gabriel Attal.

(Avec AFP)

Commentaires 21
à écrit le 31/03/2024 à 22:40
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Ouvert à tous les chemins ? Et si tous les chemins nous égaraient ? L'État doit apprendre de ses citoyens. Les citoyens doivent adapter leurs dépenses à leurs revenus. Dépenser continuellement plus que ce que vous gagnez ne fonctionne pas. De plus, o...

à écrit le 30/03/2024 à 19:19
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Ministre des contes publics ? Ministère inutile , à supprimer.

à écrit le 30/03/2024 à 8:45
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"Ouvert à toutes les pistes" : dans ce cas on pourrait demander son avis à la population. Il y aurait d abord les idées globales qui ne passent pas avec les grandes lignes politiques, mais surtout une quantité de petites aberrations : et là les salar...

à écrit le 29/03/2024 à 22:18
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Comment expliquer que lors de la dépression de 1928, les riches étaient soumis à l'impôt sur la fortune jusque 80% de leurs revenus. Comment expliquer, aujourd'hui, que certains riches américains se plaignent de 'ne pas payer suffiisassement d'impôt...

le 30/03/2024 à 16:53
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Pour financer l'effort de guerre des USA pour la seconde guerre mondiale le taux était aussi de 80%

à écrit le 29/03/2024 à 19:18
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"Dans le monde entier, les citoyens font face à la dégradation de leur niveau de vie, mais aussi à la détérioration du niveau des services publics – santé, éducation, structures d’accueil pour les personnes âgées, remise en question des régimes de re...

à écrit le 29/03/2024 à 18:13
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supprimer l'aide a la personne c'est du grand n'importe quoi alors que souvent ce sont les persones agees qui emploient ces gens la pour divers travaux d'entretien donc des gens qui ont des revenus modestes si l'on commençait deja par taper dans ...

à écrit le 29/03/2024 à 15:08
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suppression de la TVA réduite pour l'aide à la personne ? mais par exemple remettre la tva a 20 pour le restaurant au dessus de 15 € oui MAIS AUSSI A revenu égal impôts égaux CE QUI en fait baisserait le taux de cotisation ex pour les tickets res...

à écrit le 29/03/2024 à 14:42
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Désindexation des retraites: c'est déjà décidé. Mais Macron est coincé par le calendrier. Il ne peut rien annoncer avant les élections européennes (il risquerait de passer sous les 10%). D'ailleurs lesdits retraités feraient bien d'anticiper à cette ...

à écrit le 29/03/2024 à 13:25
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Chiche ? 1. Ajuster le nombre de fonctionnaires sur le nombre de fonctionnaire en Allemagne. 2. Payez les élus au résultats obtenus. 3. Supprimer les allocations aux étrangers en situation irrégulière, la CMU etc. 4." I want my money back" pour l'UE ...

le 31/03/2024 à 22:44
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Les pays européens souffrent d'une pénurie de travailleurs qualifiés. Et la plus grande pénurie de travailleurs qualifiés se situe en politique. Nous sommes gouvernés par des acteurs amateurs qui prétendent tout savoir et tout faire mieux, mais qui r...

à écrit le 29/03/2024 à 13:06
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Ouvert à toutes les pistes, pas sur. Virer 500 000 fonctionnaires est ce une piste qui pourrait être ouverte. On aurait une économie d'au moins 15 milliards d'euros et l'état fonctionnerait toujours car actuellement rien ne fonctionne correctement.

le 29/03/2024 à 13:35
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De très nombreux postes ont disparu aux Impôts, vu la numérisation des déclarations de revenus mais il a dû y en avoir d'autres embauchés pour 'mieux gérer' le mille-feuilles français, voire essayer de simplifier (c'est très complexe)... Une mesure d...

le 29/03/2024 à 14:05
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Le nombre de fonctionnaire dépend pour beaucoup de l'application de lois de plus en plus nombreuses, complexes, faisant double emploi. Si vous voulez embaucher un jeune vous avez 200 possibilités, pas sûr qu'un fonctionnaire les connaisse toutes par ...

le 29/03/2024 à 14:48
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oui, à condition d'interdire à ces 500000 fonctionnaires de prétendre toucher le chômage (les titulaires n'y ont pas droit mais les contractuels, si). Sinon, on ne gagne rien. Il est vrai qu'avec la 3ème réforme de l'assurance chômage qui vient, il v...

le 29/03/2024 à 15:05
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@Lub : ia piste de virer 500.000 fonctionnaires sera à étudier quand on aura euthanasié 10 millions de retraités car pour votre information, 50% des dépenses publiques servent à payer les pensions et à payer les soins des retraités...

le 29/03/2024 à 15:11
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@Ménon : le nombre de fonctionnaires a aussi beaucoup augmenté dans les collectivités territoriales pour soutenir l'activité, comme des femmes d'agriculteur dont le salaire d'employée de mairie fait bouillir la marmite... Demain on les vire, des diza...

le 29/03/2024 à 15:30
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On pourrait supprimer des fonctionnaires si les lois étaient simples à appliquer : comparer la loi fiscale actuelle avec la dime (10% du revenu).

le 29/03/2024 à 17:42
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Vous ne pouvez pas virer des fonctionnaires , tout au plus ne pas remplacer les départs en retraite .Mais vous pouvez ne pas renouveler les contrats des contractuels et des vacataires qui représentent environ 20% des emplois de la fonction publique ...

le 30/03/2024 à 9:19
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@Idx : on pourrait ajouter que bon nombre de contractuels servent à boucher les trous dans les métiers les moins attractifs de la fonction publique, comme le métier d'enseignant car ras-le-bol des ministres bashant du prof pour brosser dans le sens d...

le 30/03/2024 à 9:48
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En ce qui concerne les fonctionnaires, ils ne sont pas licenciables car outre qu'ils sont sélectionnés par concours, on leur demande une moralité qu'on ne demande pas aux politiques au dessus d'eux, ils pourraient se faire virer pour une chose qui va...

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