Emplois francs : le dispositif a comptabilisé moins d’entrées l’an dernier

Les emplois francs ont-ils moins de succès ? Le dispositif qui vise à favoriser l’embauche des chômeurs issus des quartiers prioritaires de la ville a connu un léger ralentissement l’an dernier. 26.400 demandes ont été acceptées.
Les embauches en emploi franc se font majoritairement en CDI pour 75% des cas, à temps plein et dans le secteur tertiaire.

En novembre dernier, il avait été prolongé d'un an jusqu'à fin 2023. Mais il semblerait bien que le dispositif d'emploi franc s'essouffle un peu. C'est en tout cas ce que laisse entendre une étude publiée ce lundi par la Dares.

Les entrées en emplois francs, visant à favoriser l'embauche de chômeurs des quartiers prioritaires de la ville (QPV), ont « légèrement » ralenti l'an dernier, pour la première fois depuis sa mise en place en 2018, selon le service des statistiques du ministère du Travail. En effet, 26.400 demandes d'emplois francs ont été acceptées en 2022 contre quelque 27.300 l'année précédent).

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Ce dispositif permet pourtant à tout employeur, situé ou non en QPV, de bénéficier d'une aide de 5.000 euros par an, au maximum pendant trois ans, pour une embauche à temps complet en CDI d'un chômeur habitant dans ces quartiers et de 2.500 euros par an, pendant deux ans maximum, pour une embauche en CDD d'au moins six mois.

49.300 personnes bénéficient actuellement du dispositif

En revanche, le « stock » de bénéficiaires d'emplois francs, c'est-à-dire toutes les personnes qui bénéficient actuellement du dispositif, a augmenté, lui, légèrement en fin d'année et atteignait 49.300, ajoute la Dares.

D'abord déployés sous forme expérimentale en 2018, les emplois francs ont été généralisés au 1er janvier 2020 à l'ensemble des QPV. Ils visent à répondre aux inégalités que subissent les habitants de ces quartiers dans l'accès à l'embauche. Un enjeu important et qui fait écho aux évènements de ces derniers jours. La mort du jeune Nahel et les émeutes qui ont suivi dans toute la France ont braqué une nouvelle fois les projecteurs sur les banlieues françaises et en particulier sur les quartiers dits prioritaires.

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En 2022, les moins de 29 ans ont représenté 40% des entrées, indique l'étude de la Dares. Et les embauches en emploi franc se font majoritairement en CDI pour 75% des cas, à temps plein et dans le secteur tertiaire. L'enquête montre aussi que les entrants en emploi franc ont un niveau d'études supérieur à l'ensemble des chômeurs en QPV en 2022 : 50% ont un niveau égal ou supérieur au bac, contre 37% pour l'ensemble.

Un précédent dispositif d'emplois francs avait fait flop sous François Hollande : seuls 250 contrats avaient été signés entre 2013 et 2014 sur un objectif initialement prévu de 10.000 sur trois ans, contraignant le gouvernement à arrêter les frais.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 12/07/2023 à 7:08
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