Énergie : trop complexe, l'aide d'urgence pour les entreprises énergivores va être simplifiée

Ce lundi, la ministre déléguée aux PME a annoncé que ce dispositif qui s'adresse aux entreprises qui ne bénéficient pas du bouclier tarifaire et dont les coûts de gaz et d'électricité sont supérieurs à 3% de leur chiffre d'affaires en 2021 sera, à nouveau, simplifié car encore trop peu utilisé. Seuls 50 millions d'euros d'aides sur les 3 milliards décaissés ont pour l'instant été distribués à déploré la ministre.
Début septembre, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait déjà annoncé la simplification de l'aide d'urgence « gaz et électricité » pour les entreprises énergivores.
Début septembre, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait déjà annoncé la simplification de l'aide d'urgence « gaz et électricité » pour les entreprises énergivores. (Crédits : Reuters)

La flambée des prix de l'énergie pèse lourdement sur les entreprises. D'autant plus sur celles énergivores qui ne sont pas éligibles au tarif réglementé. Le gouvernement a toutefois mis en place un dispositif d'aide censé leur permettre d'éviter toute mise à l'arrêt de leur activité à cause de la hausse du prix du gaz et de l'électricité. Il s'adresse à celles dont les coûts de gaz et d'électricité sont supérieurs à 3% de leur chiffre d'affaires en 2021.

Mais cette aide énergie, qualifiée « d'usine à gaz » par le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, semble bien compliquée à utiliser. En effet, selon la ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire, « au moment où je vous parle, nous avons à peine 50 millions d'euros d'aides sur 3 milliards qui ont été décaissés ». « Si les aides ne sont pas décaissées, ce n'est pas de la faute des entrepreneurs, c'est qu'on doit encore simplifier les choses », a-t-elle reconnu sur RMC ce lundi, ajoutant que ce serait « très probablement » le cas.

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Un dispositif déjà simplifié

Début septembre, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait, en effet, déjà annoncé une simplification de ce dispositif annoncée le 16 mars dans le cadre du Plan de résilience, à la suite de l'invasion de l'Ukraine, et lancée le 1er juillet. Il avait estimé qu'il ne permettait pas de faire face à la situation actuelle de hausse massive des prix. « Lorsqu'un dispositif ne marche pas, il faut le changer », avait-il estimé. Jusqu'alors, cette aide d'urgence était réservée aux entreprises qui démontraient une baisse d'excédent brut d'exploitation (EBE) d'au moins 30 % sur un trimestre par rapport à 2021, seule condition imposée pour la débloquer. « Ce seuil de 30% est supprimé », avait donc annoncé Bercy. Et de préciser qu'une « simple baisse de l'excédent brut d'exploitation, calculée sur une base mensuelle par rapport à 2021, sera désormais suffisante pour remplir ce critère ».

« Toute entreprise, dès le premier euro, qui perd de l'argent sur un mois » peut se rendre sur le site de la Direction des Finances publiques pour faire une demande d'aide, avait assuré Bruno Le Maire. Cette aide comprend plusieurs volets, plafonnés respectivement à 2,25 et 50 millions d'euros d'aides selon les spécificités de l'entreprise. Elle a, en outre, été prolongée jusqu'à fin décembre 2022 et s'applique a posteriori sur des pertes constatées dès le mois de juin.

Risque d'interruptions d'activité

Cela ne semble néanmoins pas suffisant et, après avoir reçu vendredi les organisations patronales, le gouvernement va travailler cette semaine sur un dispositif simplifié. « On va travailler sur la thématique des ruptures de contrats » de fourniture d'électricité, a dévoilé Olivia Grégoire ce lundi, pointant l'existence d'une médiation de l'énergie au sein de la répression des fraudes (DGCCRF). « On pourrait donner un délai de paiement pour que nos patrons de PME ne soient pas totalement essoufflés en termes de trésorerie », a-t-elle aussi suggéré.

Lire aussiComment les entreprises les plus énergivores se préparent à passer l'hiver

Selon le Medef, il y a un risque que de nombreuses entreprises baissent ou arrêtent leur production en raison des prix trop élevés de l'énergie. C'est d'ailleurs déjà le cas pour certaines d'entre elles notamment dans le secteur de la verrerie, particulièrement consommateur d'énergie. Duralex a, en effet, décidé de mettre son four en veille durant au moins quatre mois à partir de novembre et de placer l'ensemble de ses salariés en chômage partiel. De même, le groupe verrier Arc va arrêter une partie de ses fours pendant l'hiver et substituer partiellement le fioul au gaz. Aluminium Dunkerque, plus gros producteur d'aluminium primaire en France, a, quant à lui, annoncé qu'il comptait réduire sa production de 22% au quatrième trimestre.

 (Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 19/09/2022 à 13:00
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Le réglementarisme français est le plus complexe de tous, c'est bien connu. La conséquence est la paralysie de l'économie, l'appauvrissement, l'impossibilité de créer des richesses. L'exemple à ne pas suivre.

à écrit le 19/09/2022 à 11:58
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Et en même temps... les entreprises qui ont fait des efforts de sobriété et investi pour ne plus payer les certificats, voient les objectifs à atteindre d'ans le même temps largement revus à la hausse histoire quelles continuént de payer les contri...

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