Kering, Facebook et Make.org main dans la main contre les violences faites aux femmes

Une campagne réunissant entreprises, médias et associations se propose de recueillir auprès de 10 millions d'internautes 10.000 propositions pour lutter contre le fléau des violences sexistes. Elles seront traduites en une dizaine d'actions menées concrètement pendant trois ans.
Giulietta Gamberini
"C'est la plus grande coalition jamais lancée pour une telle cause", souligne le fondateur de cette Civic Tech, Axel Dauchez.

#MeToo, #balancetonporc, mais aussi une nette hausse du nombre de plaintes, sans compter la pléthore de débats télévisées, interviews et tribunes dans la presse... L'affaire Weinstein a sans doute marqué une évolution, du moins dans la libération de la parole, en matière de violences subies par les femmes. Face à un fléau qui aboutit en France au meurtre d'une femme tous les trois jours, comment éviter toutefois que le mouvement retombe, voire qu'il se transforme en boomerang, une fois la bulle médiatique essoufflée ?

Une campagne lancée jeudi 23 novembre à l'initiative de la plateforme Make.org se propose justement de transformer ce moment extra-ordinaire de prise de conscience en actions concrètes et durables. Soutenue par le groupe Kering (Gucci, Saint Laurent, Puma, Boucheron etc.), la région Ile-de-France, une vingtaine d'associations féministes, ainsi que Facebook et de nombreux médias qui assureront la diffusion du message, l'opération "Stop aux violences faites aux femmes" poursuit un objectif extrêmement ambitieux: 10 millions de personnes touchées, dont 500.000 se mettant au clavier pour formuler de véritables propositions pour lutter contre les violences sexistes dans leur sens le plus large (agressions, viols, harcèlements, mariages forcés, mutilations génitales etc.).

"C'est la plus grande coalition jamais lancée pour une telle cause", souligne le fondateur de cette Civic Tech, Axel Dauchez, convaincu de la nécessité de réunir tous les acteurs de la société civile afin d'impulser un changement profond.

Statista violences sexuelles

(Un graphique de notre partenaire Statista)

10.000 propositions soumises au vote

L'opération, qui durera dans son ensemble trois ans, impliquera diverses phases. Dès aujourd'hui, une massive consultation est lancée sur la plateforme, afin d'une part de recueillir les propositions de l'ensemble de la société civile sur "comment lutter contre les violences faites aux femmes", puis de soumettre ces dernières au vote des internautes.

"Nous voulons que 10.000 de ces propositions soient confrontées aux votes de 5 millions de personnes, pour évaluer dans quelle mesure elles font réagir, suscitent l'adhésion et sont jugées faisables", explique Axel Dauchez.

La solidité des infrastructures déployées face à un tel défi a été vérifiée par 5.000 "béta-testeurs": des citoyens qui ont déjà soumis de premières idées, lesquelles constitueront ainsi le socle de départ pour le vote des nouvelles recrues.

50 propositions traduites en actions

Les 50 meilleures propositions seront ensuite, à partir de février, étudiées dans le cadre d'ateliers réunissant militants associatifs, citoyens et salariés des entreprises impliquées, avec un objectif: leur traduction en actions concrètes. Dix actions -déjà existantes ou complètement nouvelles, impliquant zéro ou un niveau élevé de technologie, locales ou nationales- seront ensuite sélectionnées à l'occasion du 8 mars, et menées concrètement pendant trois ans. Les participants à la consultation, mais aussi les autorités politiques et les entreprises seront mobilisés pour contribuer chacun à son échelle à cette mise en oeuvre, précise Make.org.

"L'Etat n'est pas le seul garant de l'intérêt général, mais il peut créer un environnement favorable. Et si les actions devraient consister en de campagnes de sensibilisation, la participation d'acteurs comme la RATP et la SNCF serait par exemple indispensables", pointe Axel Dauchez.

100 parrains et marraines

Afin d'attirer au maximum le grand public, une centaine de personnalités du spectacle, des médias, du sport etc. ont d'ailleurs été appelées à jouer le rôle de marraines et de parrains, en prêtant leur image pour une cinquantaine de vidéos de promotion, mais aussi en formulant des propositions et en s'engageant sur les trois ans.

Et à partir de janvier, l'objectif est aussi d'internationaliser l'opération en l'étendant à l'Italie, le Royaume-Uni, la Suisse et la Belgique: des pays où malgré les différences dans la situation des femmes, on note aussi des "similitudes", et où un "effet domino" pourrait multiplier le bénéfice des actions, parie Make.org.

Giulietta Gamberini
Commentaires 3
à écrit le 26/11/2017 à 9:29
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les predateurs sont des hommes ceux qui recoivent les plaintes sont des hommes les juges sont des hommes, cette equoitions doit etre change pars ceux qui veulent vraiment change les rapports de domination de l homme sur la femme : IL FAUTGREES DES S...

à écrit le 26/11/2017 à 9:23
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Il faut faire une campagne sur le : Dénonce ton boucher !

à écrit le 26/11/2017 à 6:51
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C'est étonnant que la même campagne est orchestrée de la même manière et avec les même arguments aux USA et en Europe. Si je comprend bien les statistiques affichées, le harcèlement sexuel ne concernerait seulement que 1,5% de la population. C'est vr...

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