La réforme de l'assurance-chômage au menu d'un séminaire gouvernemental ce mercredi

Avant son intervention ce soir au 20h00 de TF1, le Premier ministre réunit ce mercredi matin l'ensemble du gouvernement à Matignon pour un séminaire consacré au travail. Au menu : la réforme de l'assurance-chômage et la réduction de la durée d'indemnisation.
Parmi les pistes envisagées par l'exécutif pour doper l'emploi et faire des économies, figure une nouvelle réforme de l'assurance-chômage, après celles de 2019 et de 2023.
Parmi les pistes envisagées par l'exécutif pour doper l'emploi et faire des économies, figure une nouvelle réforme de l'assurance-chômage, après celles de 2019 et de 2023. (Crédits : Reuters)

Lors de son interview ce soir au 20h00 de TF1, Gabriel Attal aura sans doute beaucoup à dire sur les décisions à venir du gouvernement pour lutter contre le chômage. Le Premier ministre réunit en effet ce mercredi matin l'ensemble du gouvernement à Matignon, pour un séminaire aux allures de conseil des ministres consacré au travail.

« Nous allons poursuivre sur cette voie de rigueur et de responsabilité avec toujours un fil rouge (...) celui du travail » parce que « plus nous aurons de Français qui travaillent, plus nous aurons de possibilités d'équilibrer nos finances », avait d'ailleurs déclaré le Premier ministre, hier après-midi devant le représentation nationale à l'Assemblée.

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Parmi les pistes envisagées par l'exécutif pour doper l'emploi et faire des économies figure une nouvelle réforme de l'assurance-chômage, après celles de 2019 et de 2023. Gabriel Attal entend « rouvrir » ce chantier, en défendant « un modèle social qui incite davantage à l'activité ».

Par ailleurs, selon Matignon, le séminaire gouvernemental portera aussi sur les réformes contestées du RSA, sur la « désmicardisation » ou les bas salaires, et sur les nouvelles formes de travail comme la semaine en quatre jours, encore au stade expérimental. Autant de priorités que Gabriel Attal avait développées dans sa déclaration de politique générale fin janvier.

Vers une reprise en main par l'Etat de l'assurance-chômage

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, répète depuis des semaines qu'il faut réduire la durée d'indemnisation des chômeurs, arguant que les réformes de structures sont nécessaires pour atteindre le plein emploi. Il plaide pour une reprise en main « définitive » par l'Etat de l'assurance-chômage, actuellement pilotée par les partenaires sociaux, via l'Unédic, organisme paritaire. Syndicats et patronat renégocient les règles tous les deux à trois ans pour tenir compte des évolutions du marché du travail.

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Selon un cadre de la majorité, le gouvernement cherche des « marges financières » mais sur le travail « il y en a peu » alors que plusieurs réformes structurelles ont déjà été entreprises, des retraites au RSA. La baisse de la durée d'indemnisation prendrait au moins un an à produire ses effets sur les comptes publics, « entre le temps de la négociation et celui de la mise en œuvre » selon lui.

La durée minimale d'indemnisation est actuellement de six mois (182 jours). La durée maximale varie en fonction de l'âge : elle est actuellement de 18 mois pour les moins de 53 ans, 22,5 mois pour les 53-54 ans et 27 mois pour les 55 ans ou plus. La durée d'indemnisation a été réduite de 25% depuis le 1er février 2023. Une nouvelle convention d'assurance-chômage, négociée à l'automne par les partenaires sociaux, doit être validée par le gouvernement après la signature d'un avenant sur l'indemnisation des seniors, attendue en avril.

« Indemniser plus longtemps les seniors, les maintenir au chômage, ce n'est pas les aider », a affirmé dimanche au JDD la ministre du Travail Catherine Vautrin. Son prédécesseur Olivier Dussopt juge que « baisser » la durée d'indemnisation « doit passer par une nouvelle négociation ». Mais il estime « plus urgente » une réforme de la gouvernance de l'assurance-chômage, aujourd'hui gérée par les partenaires sociaux. Pour le député Renaissance Marc Ferracci, plutôt que d'agir sur la durée d'indemnisation, il faut durcir les conditions d'éligibilité. En ajoutant « quelques mois » pour ouvrir des droits à l'assurance-chômage, les salariés resteraient plus longtemps en poste « pour s'ouvrir un droit ».

Les syndicats vent debout

Les responsables des cinq grandes centrales syndicales ont appelé le 18 mars à renoncer à une nouvelle réforme et à « cesser la stigmatisation populiste des chômeurs ».

« Le but, non assumé par le gouvernement, est bien sûr de faire des économies (...), pas de créer de l'emploi », ont écrit Marylise Léon (CFDT), Sophie Binet (CGT), Frédéric Souillot (FO), Cyril Chabanier (CFTC) et François Hommeril (CFE-CGC), dans une tribune dans Le Monde.

Les responsables syndicaux assurent « que l'impact positif des réductions successives de droits à l'assurance-chômage sur le marché de l'emploi n'est pas prouvé ». « Au contraire. Ce que les études montrent, c'est que les chômeurs sont contraints d'accepter des emplois plus précaires et que l'insertion n'est pas durable. »

L'opposition dénonce « une catastrophe sur le plan social »

Les responsables politiques réagissent à une nouvelle réforme de l'assurance chômage. Pour le patron des députés PS Boris Vallaud, les « idéologues » du gouvernement « arrêtent de réfléchir ». Sur France 2, il a rappelé que des études publiées par le ministère du Travail montrent que les précédentes réformes ont été « une catastrophe sur le plan social » et ont touché « les jeunes, les femmes, les moins diplômés...».

« Ce gouvernement, quand il cherche à faire des économies, regarde toujours du même côté: vers les plus précaires », a abondé sur TF1 la tête de liste des Écologistes aux Européennes, Marie Toussaint.

« C'est une mesure qui a fait ses preuves ailleurs » mais à condition qu'« on recrée les conditions d'une prospérité du pays », a de son côté estimé sur France Inter le maire LR de Cannes David Lisnard, possible candidat à la présidentielle de 2027.

 (Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 29/03/2024 à 15:33
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roooh la honte sur nos énarques, Mr attal, être millionnaire et, ne serait-ce que, reflechir a une nouvelle reforme de l'assurance chomage,... Sinon il y a toujours l'ISF à remettre en route pour compenser les depenses du gouvernement dut à l'inflati...

à écrit le 27/03/2024 à 17:33
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En parlant de chômage : Il n’avait d’abord pas souhaité rendre cette affaire publique. Mais aujourd’hui, Gaël Giordana sort du silence. Présentateur de la matinale du week-end de franceinfo lors de la saison 2022-2023, licencié en juillet 2023 apr...

à écrit le 27/03/2024 à 8:41
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Les banques:"Il faut saigner encore plus les français !" Les politiciens "OK !"

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