De quoi justifier des coupes dans la dépense publique. Ce mercredi, alors qu'il doit se soumettre, aux côtés du ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave, aux questions des députés et sénateurs dans l'après-midi, Bruno Le Maire a indiqué que le déficit public sera « significativement au-delà des 4,9% » en 2023, autrement dit au-delà de l'objectif fixé par le gouvernement. Ceci en raison de moindres rentrées fiscales. Celles-ci sont liées au ralentissement économique, qui pèse notamment sur les montants de TVA perçus par l'Etat. Pour rappel, la France a récemment abaissé sa prévision de croissance à 1% pour 2024, contre 1,4% dans le budget initial
10 milliards d'euros d'économies
Dans un entretien au journal Le Monde, le ministre de l'Economie a martelé vouloir réduire la dépense publique, d'où l'annonce récente de 10 milliards de coupes budgétaires en 2024 qui « ne sont pas un coup de rabot mais un frein d'urgence ». Ces coupes, qui visent notamment la transition écologique, le travail ou l'éducation, doivent permettre au gouvernement de respecter son objectif de réduire le déficit public à 4,4% du produit intérieur brut en 2024, le tout sous le regard des agences de notation, qui vont se pencher sur la dette de la France au printemps.
« A un moment donné, il faut simplement refroidir la machine, parce que la croissance subit les conséquences du nouvel environnement géopolitique et que les recettes fiscales diminuent. Quand on gagne moins, on dépense moins », a fait valoir Bruno Le Maire.
Douze milliards d'euros d'économies supplémentaires
Il a répété que cette baisse des dépenses n'était qu'une première étape, avant un possible « projet de loi de finances rectificative à l'été, si nécessaire », puis la nécessité de trouver au moins 12 milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2025.
Le plan d'économies a lui été acté par décret plutôt que via un projet de loi de finances rectificative (PLFR), qui aurait obligé le gouvernement à soumettre ces dix milliards de coupes à l'approbation du Parlement, un exercice périlleux à l'heure où le camp présidentiel ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale.
Sur le plus long terme, Bruno Le Maire rappelle mercredi l'objectif d'« un retour au déficit sous les 3% » en 2027, et dit viser « un budget à l'équilibre en 2032 » ce « que nous n'avons pas connu depuis 1974 ».