Le taux de chômage pour 2020 revu à la hausse par l'Insee, à 9,7%

Désormais, atteindre les 10% de chômage n'est même « pas exclu », note l'Institut national de la statistique. De façon générale, la reprise de l'épidémie depuis la rentrée et les nouvelles restrictions imposées à certains secteurs devraient peser sur l'activité et stopper le rebond de l'économie française.
(Crédits : Reuters)

Après une baisse en trompe-l'œil pendant le confinement - où un grand nombre de personnes sans emploi avaient interrompu leurs recherches - le taux de chômage devrait nettement grimper, passant de 7,1% de la population active au deuxième trimestre 2020 à 9% au troisième. Et même atteindre 9,7% en fin d'année, soit 1,6 points de plus que fin 2019. C'est ce qu'a révélé l'Insee mardi 6 octobre dans sa note de conjoncture mensuelle.

Dans son précédent état des lieux, au mois de septembre, l'institut tablait sur un taux de chômage de l'ordre de 9,5%. Désormais, même atteindre les 10% « n'est pas exclu », d'après Julien Pouget, responsable du département de la conjoncture à l'Insee.

Lire aussi : Une baisse du chômage en trompe l'œil avant le pire ?

Toutefois, les suppressions d'emploi massives intervenues au premier semestre (715.000 emplois salariés), dont un tiers s'est concentré dans les secteurs les plus touchés, n'augmenteraient plus que légèrement au second semestre, pour atteindre 730.000 emplois salariés et 840.000 emplois au total.

Ce net recul de l'emploi - de l'ordre de 3% en moyenne annuelle - serait cependant beaucoup moins marqué que celui du PIB (-9%). « Ce décalage tient pour beaucoup aux mesures mises en place pour préserver l'emploi », ajoute l'Insee. Parmi lesquelles le recours à l'activité partielle. Le pouvoir d'achat devrait quant à lui se contracter de seulement 0,6% cette année.

Lire aussi : Le gouvernement prolonge le chômage partiel à 100% jusqu'à la fin de l'année

Coup d'arrêt à la reprise

L'Insee estime que le produit intérieur brut (PIB) devrait stagner au dernier trimestre 2020, marquant un coup d'arrêt après le fort rebond du troisième trimestre (+16%). L'Institut national de la statistique prévoyait jusqu'ici une petite croissance de 1% du PIB au dernier trimestre. Il confirme toutefois sa prévision d'une récession de 9% pour l'ensemble de l'année, quand le gouvernement table, lui, sur une chute du PIB de 10%.

« Cette prévision reflète la grande incertitude qui caractérise ces prochains mois », a commenté Julien Pouget, sans écarter le risque d'une rechute du PIB. Conséquence : le PIB « resterait, en fin d'année, 5% en deçà de son niveau d'avant crise », soit sans progrès depuis l'été, évalue l'Insee. Funeste présage alors que le gouvernement espère avoir rattrapé en 2022 la perte d'activité due à la crise. Car même si les mesures de restrictions sont plus ciblées que le confinement décidé au printemps, elles vont encore dégrader les perspectives des secteurs concernés, à savoir l'hôtellerie-restauration, les loisirs ou les transports. Les autres secteurs d'activité devraient, eux, voir la reprise se poursuivre.

Lire aussi : Covid-19 : l'Insee prévoit un effondrement de l'économie de 9% pour 2020

Ce climat anxiogène va aussi peser sur l'investissement. "Par attentisme" des entreprises, il ne progresserait plus d'ici à la fin de 2020, en attendant l'éventuel impact du plan de relance. D'ailleurs, près d'un tiers des entreprises ne savent toujours pas estimer le moment où elles retrouveront une activité normale, soit « la plus forte proportion depuis le début de la crise », note l'Insee. Ce pessimisme est surtout marqué dans les services, alors que les perspectives semblent un peu meilleures dans l'industrie.

Quant au moral des ménages, il « n'a pas vraiment rebondi » depuis avril, a souligné Julien Pouget, qui constate même un "léger tassement" de la consommation, après le rebond observé cet été avec des achats importants de biens d'équipement du foyer et d'habillement à la faveur des soldes. Au dernier trimestre, la consommation, élément moteur de la croissance française, pourrait encore se dégrader de 1%, pour finir l'année en recul de 7%. En parallèle, l'épargne des ménages devrait finir l'année à un niveau élevé.

(Avec Marie Heuclin, AFP)

Commentaires 4
à écrit le 08/10/2020 à 8:59
Signaler
On se doute quand le calcul n'a pas encore été pris en compte toutes ces annonces de milliers et de milliers de licenciements que nous lisons et entendons.

à écrit le 07/10/2020 à 21:42
Signaler
Ce chiffre est bidouillé : Après Hollande : 10,8% , après cette crise destructrice : vous croyez vraiment que ça va stagner à 9% Arrêtez de nous prendre pour des «  G....ds »!

le 08/10/2020 à 7:49
Signaler
non, des jambons.

le 03/11/2020 à 17:35
Signaler
Selon l'AFP il y aura 85 millions de sans emplois au niveau mondial, et cependant il existe des possibilités de s'en sortir

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.