Retraites : le gouvernement déplore le choix des nouvelles dates de mobilisation, pendant les vacances

Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a appelé les syndicats à « respecter les Français qui prennent des vacances bien méritées », alors que les deux nouvelles journées de mobilisation annoncées contre la réforme des retraites tombent pendant les vacances scolaires de février. Les syndicats veulent prolonger le mouvement social après le succès des manifestations de ce 31 janvier. Si plus de monde est descendu dans la rue un peu partout en France, le nombre de grévistes a néanmoins reculé dans plusieurs secteurs clés.
Selon les syndicats, plus de 2,5 millions de personnes ont défilé dans le pays ce mardi 31 janvier. Le ministère de l'Intérieur en a compté moitié moins, mais tout de même plus de 1,27 million.
Selon les syndicats, plus de 2,5 millions de personnes ont défilé dans le pays ce mardi 31 janvier. Le ministère de l'Intérieur en a compté moitié moins, mais tout de même plus de 1,27 million. (Crédits : Reuters)

Rendez-vous est de nouveau donné dans la rue le mardi 7 et le samedi 11 février prochain afin de poursuivre le mouvement de contestation contre la réforme des retraites. Les huit principaux syndicats veulent maintenir la pression sur le gouvernement, estimant qu'il devait « entendre le rejet massif de ce projet et le retirer ».

Or, ces deux nouvelles journées tombent pendant les vacances scolaires d'hiver, qui débutent ce samedi 4 février pour la zone A. Ce qui n'a pas manqué de faire réagir l'Exécutif par la voix de son ministre des Comptes publics.

« Mon message est clair aux syndicats : si vous continuez à vous mobiliser, continuez à le faire en respectant les Français qui travaillent, qui se lèvent le matin, parce qu'à la fin quand il y a des blocages, ce sont toujours eux qui trinquent, les Français qui vont travailler ou qui prennent des vacances bien méritées », a déclaré Gabriel Attal au journal de 20H de TF1 ce mardi 31 janvier, au soir de manifestations plus importantes que lors de la journée du 19 janvier.

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Plus de monde dans les rues...

Partout en France hier, les cortèges affichaient le même refus de la réforme phare d'Emmanuel Macron et son report de l'âge légal de départ à 64 ans. Selon les syndicats, plus de 2,5 millions de personnes ont défilé dans le pays. Le ministère de l'Intérieur en a compté moitié moins, mais tout de même plus de 1,27 million. Davantage que la première mobilisation du 19 janvier - 1,27 million de manifestants selon la police, 2,8 millions d'après la CGT - et même plus que le record historique de 2010, au plus fort de la contestation contre une précédente réforme des retraites.

Dans plusieurs grandes villes, comme Montpellier, Nantes, Rennes ou Marseille, la participation était supérieure à celle de la première mobilisation du 19 janvier. À Paris, les organisateurs ont compté 500.000 manifestants, quand la préfecture de police en a dénombré 87.000, et le cabinet indépendant Occurrence 55.000. De plus petites localités ont aussi affiché un regain de mobilisation, comme Châteauroux, Boulogne-sur-Mer, Sète ou Guéret.

« C'est une des plus grandes manifestations organisées dans notre pays depuis des dizaines d'années », a déclaré Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, présent dans le cortège parisien.

Les défilés se sont dans l'ensemble déroulés dans le calme, sous la surveillance de 11.000 policiers et gendarmes, dont 4.000 à Paris. Quelques heurts ont toutefois émaillé le parcours dans la capitale, donnant lieu à 30 interpellations, selon la préfecture. Des incidents ont aussi été signalés à Rennes (16 interpellations) et Nantes (4 interpellations).

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... mais moins de grévistes

Les nouvelles dates de mobilisation ont été annoncées alors que la grève a été moins suivie dans plusieurs secteurs clés. À commencer par la SNCF, où 36,5% des agents ont cessé le travail mardi, contre 46,3% le 19 de source syndicale. La CGT-Cheminots et SUD-Rail ont toutefois appelé à cesser le travail les 7 et 8 février, prélude à un préavis reconductible « dès la mi-février ». En plein pendant les vacances d'hiver donc. « On fera tout pour que les Français qui travaillent puissent prendre un peu de repos mérité », a affirmé Gabriel Attal.

La grève a aussi marqué le pas dans l'Éducation nationale, où le ministère comptabilisait à la mi-journée un quart de grévistes dans le primaire comme dans le secondaire, tandis que la FSU annonçait 55% de professeurs des collèges et des lycées en grève.

Moins de grévistes également chez EDF (40,3% contre 44,5% le 19, selon la direction), ce qui n'a pas empêché des baisses de charges nocturnes dans les centrales électriques, sans toutefois causer de coupures.

Exception, dans ce décor, les raffineries et dépôts pétroliers de TotalEnergies ont à nouveau oscillé entre 75% et 100% de grévistes selon la CGT, qui a déjà déposé un préavis à partir du 6 février et n'exclut pas « un arrêt des installations ».

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Le gouvernement maintient son « cap »

En plus de cette détermination manifestée dans la rue, le gouvernement a essuyé de nouveau hier la virulence des oppositions. À l'Assemblée nationale, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a dû répondre à un feu roulant de questions. « Rude journée pour vous, vous êtes en fâcheuse posture », lui a lancé le communiste Pierre Dharéville.

Élisabeth Borne a de son côté assuré entendre les « interrogations » et les « doutes » suscités par la réforme des retraites, tout en assurant vouloir maintenir son « cap ». Alors que le projet est débattu depuis lundi en commission, la Première ministre a tenté de resserrer les rangs, assurant devant les députés macronistes que « la majorité sera unie » sur cette réforme, après avoir affirmé dimanche que le recul de l'âge n'était « plus négociable ».

En retrait sur ce dossier, Emmanuel Macron, qui joue en partie son quinquennat sur cette réforme, l'a jugée lundi « indispensable ».

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(Avec AFP)

Commentaires 8
à écrit le 01/02/2023 à 19:06
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Mr Attal même en vacances on pense à son avenir et aller manifester sur son lieu de villégiature sera une super balade.

à écrit le 01/02/2023 à 17:25
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Monsieur Attal. Nous ne sommes pas obligés de faire grève à notre lieu de domicile. Nous pouvons défiler sur notre lieu de vacances. C'est là que l'on voit que vous êtes déconnecté. Une retraitée fénéante et peut-être illétrée. C. MAHEUT.

à écrit le 01/02/2023 à 15:16
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Les bonnes dates a prendre en compte, sont....: ...a prendre dans l'agenda du "cher" président, celle de ses déplacements a l'étranger ! ;-)

à écrit le 01/02/2023 à 10:49
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Il est mignon le neu neu Attal , un mouvement social qui ne gêne personne n'a aucune efficacité. Il faut au contraire pourrir la vie des français surtout au moment des vacances pour obtenir des résultats. Moi je m'en moque je ne passe pas de vacanc...

à écrit le 01/02/2023 à 10:31
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A comme ce serait mieux des grèves qui ne dérangent personne ! Entre quelques inconvénients et devoir travailler deux années de plus, le choix est vite fait...

à écrit le 01/02/2023 à 10:01
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tres fort. le gouvernement demande que les gens travaillent plus longtemps et maintenant de ne pas empecher ... de prendre des vacances ! il faudrait savoir : il faut travailler plus ou buller plus ? a moins que ca soit travailler plus pour les ma...

à écrit le 01/02/2023 à 8:44
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On comprend bien que si pas de blocage, alors pas de concession. Les gentilles manifs sont ignorées par le gouvernement Schéma de fonctionnement éculé, pitoyable et dommageable au pays. L'ultime dommage sera l'électionde M.Lepen dans un fauteuil e...

le 01/02/2023 à 9:55
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Pas sur, si l'on reprend la dans la deuxième circonscription de la Marne . La députée RN sortante Anne-Sophie Frigout était arrivée à la première place avec 34,80 % des voix.face à la candidate de la majorité présidentielle unie, Laure Miller. Cette ...

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