C'est l'investissement le plus important, et peut-être le plus stratégique, dévoilé dans le cadre du sommet Choose France qui se tient ce lundi à Versailles. L'industriel franco-italien STMicroelectronics et l'Américain Global Foundries ont annoncé dans un communiqué la création d'une usine de semi-conducteurs en France, « unité de production en grands volumes » à destination des marchés européens et internationaux, « de plusieurs milliards d'euros ». Une enveloppe qui « bénéficiera d'un soutien financier important de l'État français ».
La ligne de production sera située sur le site de Crolles en Isère près de Grenoble et devrait tourner à plein régime en 2026. Le montant de l'apport de l'Etat français n'est pas précisé.
Les composants électroniques sont devenus, lors de la crise Covid, des matériaux stratégiques pour la souveraineté des Etats. La désorganisation sur les chaînes d'approvisionnement ont provoqué des pénuries, paralysant plusieurs secteurs, dont l'automobile. Aussi, STMicroelectronics rappelle la nécessité pour l'Europe de développer sa filière dans un secteur encore dominé par l'Asie.
« Cette nouvelle unité de production soutiendra notre ambition de chiffre d'affaires de 20 milliards de dollars et au-delà » a déclaré dans ce communiqué Jean-Marc Chéry, président du directoire et directeur général de STMicroelectronics. L'investissement s'inscrit dans le projet européen du « Chips Act », un plan de la Commission européenne présenté en février visant à doubler (à 20 %) la part de marché des puces produites en Europe en 2030 face à la rude concurrence asiatique.
L'annonce tombe le jour du sommet Choose France, créé pour attirer les investissements étrangers dans l'Hexagone, sous la houlette d'Emmanuel Macron. Sont conviés près de 200 patrons de multinationales de premier plan comme ceux de Coca Cola , Disney, Citigroup, JP Morgan et Morgan Stanley, Merck, Fedex, Randstad ou encore Accenture. Au total, 6,7 milliards d'euros d'investissements devraient être présentés durant la journée, soit 14 projets et 4.000 emplois pérennes.