Malgré la crise du Covid-19, rien ne semble pouvoir arrêter l'envolée des GAFAM en Bourse qui engrangent plus que jamais la confiance des investisseurs, contrairement aux valeurs de secteurs historiques. A eux seuls, les "Big Five" (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) représentent 7.342 milliards de dollars de capitalisation, d'après les informations récoltées le 26 août. C'est presque dix fois plus que le top 5 de l'industrie automobile mondiale. Les mobilités d'hier vont-elles être contraintes de remettre à plat leur modèle ?
L'écart vertigineux entre le monde connecté et celui de la mobilité s'observe d'abord sur les marchés. La reprise sur les marchés financiers s'effectue en effet plutôt en "K", c'est-à-dire différenciée selon les secteurs avec une branche partant vers le bas et l'autre vers le haut. Le cours de l'action des principales entreprises du secteur automobile a largement chuté depuis le début de l'année. BMW a ainsi dégringolé de presque 20%, Daimler et Volkswagen de plus de 12% et Toyota d'environ 4%.
Seule exception parmi les constructeurs, le phénomène Tesla dont le cours de l'action a plus que triplé (+384%) depuis le 1er janvier 2020, (données datant du 26 août). La fortune d'Elon Musk a même dépassé au mois d'août celle de Bernard Arnault et s'élève à plus de 84 milliards de dollars. Tesla, qui atteint déjà des niveaux stratosphériques, va poursuivre son envol, selon les analystes de la banque d'affaires américaine Jefferies qui indiquent le 26 août avoir dopé leur objectif sur le titre de 1.200 à 2.500 dollars.
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« Le secteur automobile est l'un des trois secteurs les plus impactés par la crise du coronavirus avec le secteur bancaire et le tourisme », indiquait le 8 avril à La Tribune Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud.
Et pour cause, l'industrie automobile dont les usines et les concessions ont dû s'arrêter en quelques semaines, a été frappée de plein fouet par la crise. Dès le mois de mars, le directeur général de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), Eric-Mark Huitema alertait sur le fait qu'"il s'agit de la pire crise qui ait jamais touché l'industrie automobile".
En parallèle de ce regain pour le constructeur de voitures électriques, la Tech explose les compteurs. Depuis le début de l'année, la fortune de Jeff Bezos a ainsi presque doublé, atteignant le 26 août plus de 200 milliards de dollars. Un bond qui s'explique par la demande croissante des consommateurs pour les services du géant américain. Les valeurs des GAFAM n'en finissent plus d'atteindre de nouveaux sommets comme le montre les données compilées par La Tribune.
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Les pétroliers emportés dans leur chute
Toutefois, les cours de l'industrie automobile ne sont pas les seuls à avoir souffert depuis le début de l'année. La crise a également fait chuter la demande de pétrole, directement liée à la mobilité. Les conséquences sont lourdes pour les compagnies pétrolières, à tel point que l'ancienne plus grosse capitalisation boursière mondiale Exxon va être exclue du Dow Jones, selon un communiqué de presse du 24 août de S&P Dow Jones Indices. La société pétrolière et gazière va être remplacée par l'éditeur de logiciels Salesforce à compter du 31 août, dans l'indice qui regroupe les trente valeurs vedette de la Bourse de New York.
D'autre part, l'arrêt quasi-complet du transport aérien a fait plonger Airbus et Boeing dans le rouge. Depuis le début de l'année, le cours de l'action des deux avionneurs a chuté de plus de 40%. Les turbulences dans l'aérien vont perdurer notamment en raison des restrictions de circulation toujours en cours et de la crainte d'une deuxième vague de Covid-19. L'Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit une reprise très lente et incertaine du trafic aérien sur l'année 2020.
La Tech, qui domine le classement des sociétés les mieux valorisées au monde, confirme donc son positionnement. Les GAFAM et Alibaba trustent actuellement les six premières places du Top 10 des capitalisations boursières.