Inde : un premier homme sur la Lune et une station spatiale d'ici 2040

L'Inde prévoit d'envoyer un homme sur la Lune et de disposer d'une station spatiale d'ici 2040 comme l'a déclaré le Premier ministre indien, Narendra Modi. Le pays, qui rivalise avec les puissances spatiales établies malgré un budget plus modeste, veut booster son programme spatial. Il se concentre actuellement sur sa première mission habitée dans l'espace, qui devrait avoir lieu l'année prochaine.
L'Inde a été le premier pays à faire atterrir un engin spatial près du pôle Sud de la Lune en août dernier.
L'Inde a été le premier pays à faire atterrir un engin spatial près du pôle Sud de la Lune en août dernier. (Crédits : ALESSANDRO GAROFALO)

L'Inde donne un coup d'accélérateur à son programme spatial. Son Premier ministre Narendra Modi a annoncé la « création de la "Station Bharatiya Antariksha" (Station spatiale indienne) d'ici 2035 et l'envoi du premier Indien sur la Lune d'ici 2040 », dans un communiqué publié ce mardi 17 octobre au soir.

Le dirigeant a demandé aux responsables de l'agence spatiale indienne de préparer « une série de missions » sur la Lune. Il estime qu'après « le succès » de ses initiatives spatiales, le pays doit « désormais viser des objectifs nouveaux et ambitieux ».

Club restreint des pays ayant réussi un alunissage

L'Inde a été le premier pays à faire atterrir un engin spatial près du pôle Sud de la Lune en août dernier. Selon l'agence spatiale indienne, le véhicule avait pour mission d'arpenter cette région encore peu cartographiée et de transmettre des images et des données scientifiques pendant deux semaines. Le robot mobile indien a ainsi confirmé la présence de soufre d'aluminium, de calcium, de fer, de chrome et de titane sur la surface lunaire. D'autres mesures ont aussi montré la présence de manganèse, de silicium et d'oxygène.

Lire aussiAprès avoir décroché la Lune, l'Inde prépare sa prochaine mission spatiale

Grâce à cette opération, l'Inde a rejoint le club très restreint des pays ayant réussi l'exploit de poser un engin sur le satellite de la Terre. Avant elle, seuls les États-Unis, l'Union soviétique et la Chine étaient déjà parvenus à mener avec succès une telle manœuvre.

Figure de l'exploration spatiale

L'Inde se concentre actuellement sur sa première mission habitée dans l'espace, appelée Gaganyaan (véhicule spatial). La mission de trois jours, qui devrait avoir lieu l'année prochaine, vise à envoyer trois membres d'équipage sur l'orbite terrestre pour un coût d'un peu plus d'un milliard de dollars, selon l'agence nationale. Le pays prévoit également de lancer une sonde sur la Lune, en collaboration avec le Japon, une autre sur Mars et une mission orbitale vers Vénus au cours des deux prochaines années.

L'Inde est parvenue à rivaliser avec les puissances spatiales établies en ne consacrant toutefois qu'une fraction de leur coût. Le programme aérospatial indien est en effet doté d'un budget relativement modeste mais qui a été considérablement augmenté depuis sa première tentative de placer une sonde en orbite autour de la Lune en 2008. Depuis, il est devenu le premier pays asiatique à mettre un satellite en orbite autour de Mars (en 2014) et son agence spatiale a lancé 104 satellites en une seule mission en 2017.

Lire aussiNarendra Modi, promoteur du « Make in India » sur la Lune

Selon les experts du secteur, l'Inde parvient à maintenir des coûts bas en reproduisant et en adaptant la technologie spatiale existante à ses propres fins, notamment grâce au nombre important d'ingénieurs hautement qualifiés bien moins payés que leurs confrères étrangers. L'alunissage réussi près du pôle Sud de la Lune en août a par exemple coûté moins de 75 millions de dollars (70 millions d'euros).

La Lune, astre de toutes les convoitises

Quelques jours après l'alunissage du vaisseau indien, le Japon a indiqué qu'une mission lunaire avait décollé et était censée se poser dans quatre à six mois sur la Lune. De son côté, la Russie a échoué à mener à bien cette opération : la sonde russe Luna-25 s'était écrasée en août à la suite d'un incident survenu lors d'une manœuvre préalable à son alunissage. Moscou avait alors promis de ne pas abandonner. « Nous savons qu'il faut emprunter des sentiers ardus pour arriver jusqu'aux étoiles », avait déclaré à la presse son porte-parole Dmitri Peskov.

Ces dernières années, une nouvelle course vers l'astre de la nuit s'est engagée. Les États-Unis, la Chine et la Corée du Sud affichent aussi leurs ambitions en la matière. De son côté, l'Agence spatiale européenne reste concentrée sur les lanceurs et l'exploration scientifique vers des destinations plus lointaines, comme l'avait rappelé fin août le commissaire européen Thierry Breton.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 19/10/2023 à 5:12
Signaler
Pendant ce temps, en Europe, nous sommes fermement cloués au sol

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.