Déserté en raison de l'essor du télétravail pendant la crise sanitaire, le quartier des affaires londonien de la City a annoncé mardi vouloir convertir des bureaux laissés vacants afin de créer 1.500 nouveaux logements d'ici 2030.
Une petite révolution pour ce quartier business qui comptait, en 2019, plus de 24.000 entreprises, à 99% des PME ou TPE, et où la moitié des emplois se trouvent dans des entreprises de plus de 250 salariés, selon les chiffres de City of London.
Cette mesure fait partie d'un plan d'action plus large dévoilé dans un communiqué et censé permettre à la célèbre City de s'adapter à la nouvelle donne économique et sociale post-pandémie.
Au total, 542.000 personnes y travaillent, soit 10% du total de la population salariée du « Grand Londres », selon City of London.
Quartier autrefois bouillonnant et symbole du puissant secteur de la finance, il a été en grande partie vidé de ses travailleurs et ces derniers ne reviennent que très lentement, faisant craindre des effets de long terme sur son attractivité.
D'autant que la City se compose d'une population très diplômée, à 72%, selon City of London, et donc, potentiellement, avec un fort pouvoir d'achat.
Son plan d'action, publié avec l'aide du cabinet Oliver Wyman, prévoit de travailler avec des promoteurs immobiliers afin de créer de nouveaux bâtiments à faible empreinte carbone, ou d'en rénover d'autres.
L'objectif, outre de créer des logements, sera de proposer des espaces d'accueil pour le commerce, la culture ou les jeunes entreprises.
"L'espoir est à l'horizon alors que notre économie commence à rouvrir et ramène un semblant de normalité dans la vie de la City", déclare William Russell, Lord-maire de la City.
Une vie de village à la City
La City, qui compte peu d'habitants, entend également trouver les moyens de donner une vie au quartier durant les week-ends et en soirée.
Elle pourrait par exemple décider d'interdire l'accès aux véhicules les samedis et dimanches pendant l'été, ou de lancer des événements culturels de nuit.
Enfin, il s'agira d'encourager la population à s'y promener, y faire du vélo et y passer plus de temps.
"Les entreprises nous ont dit qu'elles voulaient rester présentes dans le centre de Londres mais que la manière dont elles fonctionnent va inévitablement changer pour tenir compte des tendances post-pandémie telles que la flexibilité du travail", souligne Catherine McGuinness, cheffe politique de la City.
"L'inclusion, l'innovation et le respect de l'environnement devront être au cœur de la future City. Nous restons confiants dans le fait que le Square Mile (autre nom du quartier, qui ressemble à un carré d'une longueur d'un mile, ndlr) retrouvera son bourdonnement et sa vitalité", selon elle.
(Avec AFP)