Comment la crise sanitaire métamorphose logements et bureaux

PRISE DIRECTE. La crise sanitaire et le télétravail ont transformés les domiciles en bureaux voire en écoles. Mais l'immobilier de bureaux n'a pas dit son dernier mot. Un débat qui a eu lieu à l'occasion du Paris Zéro Carbon organisé par La Tribune avec la Ville de Paris, en présence de Catherine Vautrin, Présidente de la Communauté Urbaine du Grand Reims, Emmanuel Desmaizieres, directeur général d'Icade Promotion, Jacques-Alain Benisti, maire de Villiers-sur-Marne, et Gabrielle Halpern, philosophe.

>> VOIR notre dossier « Cinq ans après la COP21 »

« En matière de logement, il y a un avant et un après Covid. Avant, on a déjà eu le concept de la ville du quart d'heure avec ses fablabs et ses tiers lieux. Après, il va falloir réfléchir à la conception des logements neufs » estime  et présidente de la commission « Aménagement urbain, logement et habitat indigne » de France Urbaine. Pour elle, il faut revoir la construction des logements à l'aune d'un virus qui a forcé les ménages à faire du « télétravail bricolage », entre visioconférences et surveillance des enfants.

Autre nouveauté : la recherche d'un accès à l'extérieur (jardin, balcon, terrasse). L'immobilier de bureaux doit également se transformer. D'après Emmanuel Desmaizieres, directeur général d'Icade Promotion, « le bureau a été ébranlé par les crises sanitaires et économiques. Pour autant, on a vu aussi les limites du télétravail. Les entreprises mesurent la perte de productivité et de cohésion collective. Le bureau reste un actif nécessaire à la ville ».

La ville du troisième millénaire sera hybride

Maire de Villiers-sur-Marne et conseiller délégué auprès du Président chargé du suivi « Inventons la métropole du Grand Paris », Jacques-Alain Benisti évoque le projet Marne Europe, qualifié de « plus grand projet bas carbone d'Europe » : « nous avons été précurseur et on se dit que nous avions tout prévu. Chaque appartement aura une pièce séparée et hyperconnectée pour le télétravail ». Pour autant, le maire de Villiers sur Marne refuse la réversibilité (transformer les bureaux en logements). Il veut au contraire développer les emplois dans l'Est parisien grâce à ce type de projet mixte : « je connais une jeune mère de trois enfants qui passe quatre heures dans les transports pour aller travailler ! Ce n'est plus possible ».

Lire aussi : La Covid-19 va-t-elle accélérer la transformation de bureaux en logements ?


Avec ces métamorphoses du logement et du lieu de travail, la ville du troisième millénaire sera hybride selon  de Tous centaures - Eloge de l'hybridation. L'urbanité n'échappe pas à cette tendance qui se généralise dans la société : objets, mobilité, consommation, travail, commerce, etc.

Gabrielle Halpern cite le partenariat entre Gare de Lyon et le Petit Palais autour d'une exposition de peinture danoise. Et propose de  repenser les EPAHD  « qui pourraient devenir des incubateurs de start-up pour une hybridation générationnelle » propose la philosophe.

Lire aussi : L'hybridation générationnelle au cœur des entreprises et des politiques publiques

Une crise de l'offre en logements neufs

Les villes moyennes, comme Reims située à 45 minutes de la Gare de l'Est par TGV, pourraient devenir une alternative aux grandes couronnes des métropoles. La Communauté Urbaine a lancé une étude pour savoir ce que veulent les ménages qui seraient prêts à venir y habiter en télétravaillant deux jours par semaine. Accès rapide à la campagne, tiers-lieux à l'intérieur des immeubles, une pièce en plus pour les familles recomposées sont les pistes retenues. Mais l'objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols inscrit dans la loi Biodiversité de 2018 pourrait être un frein à cette évolution du logement.

Comment résoudre cette équation ? Pour Emmanuel Desmaizieres, nous vivons un paradoxe : « nous entrons dans une crise immobilière et en même temps il existe une crise de l'offre avec - 40 % de mise à l'offre en 2020 ». Résultat : les prix continuent d'augmenter. Face aux appels à un arrêt de l'urbanisation, le directeur général d'Icade Promotion veut persuader les élus que « les logements neufs sont exemplaires en matière de développement durable et de mixité. La diversité des produits immobiliers (résidences étudiantes, commerces, équipements) est importante à l'échelle du quartier ».

« Proche de Paris et loin de ses prix » (4 000 euros du m2 contre 10 000 dans la capitale), comme dit Catherine Vautrin, Reims veut devenir une de ces villes du quart d'heure et de tiers lieux où on peut changer de vie tout en exerçant une activité professionnelle. Mais il faudra pour cela résoudre le problème de l'accès à l'emploi. Une question qui dépasse largement celui du seul logement.

Lire aussi : Le grand exode des Français vers les villes moyennes ?




Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 09/01/2021 à 15:02
Signaler
et aussi une entreprise prive étrangère qui conseil l'etat sur la gestion des hopitaux et la crise covid mais la france appartient a qui il y a beaucoup de choses a degager entre l'europe et les societe prive ou est l'etat francais

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.