Climat : après l'UE, Londres se dote à son tour d'une « taxe carbone » aux frontières

Selon le gouvernement britannique, ce « mécanisme d'ajustement carbone aux frontières » s'appliquera en 2027 aux produits à forte intensité de carbone. Parmi eux, figurent le fer, l'acier, l'aluminium, les engrais, l'hydrogène, le verre et le ciment.
Du côté de l'UE, un Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) doit entrer en vigueur en 2026.
Du côté de l'UE, un Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) doit entrer en vigueur en 2026. (Crédits : Kim Kyung Hoon)

Dans la foulée de l'Union européenne, le Royaume-Uni a annoncé ce lundi qu'il allait introduire d'ici 2027 une nouvelle « taxe carbone » sur les biens importés à forte intensité carbone.

« Les marchandises importées au Royaume-Uni en provenance de pays où le prix du carbone est inférieur ou nul devront payer une taxe d'ici 2027, garantissant que les produits étrangers soient confrontés à un prix du carbone comparable à ceux produits au Royaume-Uni », selon un communiqué.

Les produits à forte intensité carbone visés

Ce « mécanisme d'ajustement carbone aux frontières » s'appliquera aux secteurs du fer, de l'acier, de l'aluminium, des engrais, de l'hydrogène, de la céramique, du verre et du ciment, précise le 10 Downing Street. La mesure fera l'objet d'une consultation plus approfondie en 2024, notamment pour déterminer la liste précise des produits concernés.

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Ce nouveau système fonctionnera « aux côtés du système britannique d'échange de quotas d'émissions » - qui a pris depuis le Brexit le relai du marché carbone européen créé en 2005 - dont la réforme est aussi à l'étude, a précisé Londres dans son communiqué.

La taxe carbone de l'UE appliquée à partir de 2026

Au sein de l'Union européenne, un Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) doit entrer en vigueur en 2026. Il obligera, lui aussi, les entreprises qui importent « des marchandises à forte intensité carbone » des secteurs du fer et de l'acier, de l'aluminium, du ciment, des engrais et de l'électricité, à payer une taxe sur le CO2 émis lors de leur fabrication à l'étranger.

Ce mécanisme est né, afin de maintenir des conditions de concurrence équitables entre les fabricants européens de ces produits - déjà soumis au marché carbone européen - et les autres, face à la disparition programmée des quotas gratuits en Europe.

Les industriels européens inquiets

L'idée d'une taxe carbone aux frontières de l'Union européenne ne fait pas l'unanimité chez les grands acteurs industriels. S'ils ne contestent pas son objectif initial - lutter contre le « dumping climatique » -, ils en craignent certains effets pervers : délocalisations, hausses des coûts de production, destructions d'emploi, baisse des exportations et des investissements.

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Interrogée en juillet  par La Tribune, Emilie Alberola, directrice de la recherche et de l'innovation au cabinet de conseils EcoAct, avait souligné à ce sujet :

« Cela va provoquer une hausse matérielle des prix dans l'Union européenne. Selon une étude académique publiée en novembre 2021, ceux du ciment augmenteront de 50%, de l'acier de 25%, et de l'aluminium de 17%, avec pour hypothèse une tonne de CO2 à 30 euros ».

Et l'experte de mettre en lumière la fragilité de certains secteurs. D'après elle, la transition écologique implique une baisse de la consommation de ciment, ce qui nécessitera de « faire des choix dans les activités à garder ou non ».

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 19/12/2023 à 8:29
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"les engrais," Si déjà)à nous éliminions rien que cela nous ferions un grand pas je suis même sûr que si on éradiquait l'agro-industrie on pourrait laisser tranquille les autres activités économiques.

à écrit le 18/12/2023 à 15:48
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Pour un pays qui possède encore ses frontières, rien de plus normal de faire une taxe pour éviter de concurrencer sa propre production !

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