Emmanuel Macron veut initier une taxe carbone mondiale sur le transport maritime

Les opérations de communication de l’Elysée s'enchainent. Après le transport aérien, Emmanuel Macron veut faire de la France le pays qui va initier une taxe carbone mondiale sur le transport maritime. Le gouvernement souhaite en effet convaincre les Etats et les institutions internationales qui seront réunies à Paris les 22 et 23 juin à l’occasion du sommet pour un nouveau pacte financier mondial.
Le transport maritime représente 3% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde soit à peu près autant que l'aérien
Le transport maritime représente 3% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde soit à peu près autant que l'aérien (Crédits : Edgar Su)

Décarbonation, c'est le mot sur les lèvres de tous les membres du gouvernement cette semaine. Après avoir annoncé un plan de décarbonation de l'aérien ce matin, Emmanuel Macron souhaite verdir le transport maritime mondial à l'occasion du sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé à Paris les 22 et 23 juin.

Ainsi, le chef de l'Etat souhaite donner un « élan politique » au projet de taxe internationale sur les émissions de carbone du transport maritime pour initier une « véritable transformation du système » financier international qui date du milieu du XXe siècle, afin de fournir ce « choc de financement », a déclaré vendredi la présidence française.

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Et le moment sera en effet bien choisi puisqu'une centaine de pays, dont une cinquantaine représentée par leur chef d'Etat ou de gouvernement, ainsi que les dirigeants de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international seront présents à Paris. Cette réunion phare rassemblant les personnalités les plus influentes du monde pourrait donc parvenir sur un accord mondial. C'est du moins ce qu'espère le gouvernement.

La pollution maritime, un problème mondial

Pour rappel, le transport maritime, responsable de 3% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde soit à peu près autant que l'aérien, fait partie des secteurs pointés du doigt pour son manque d'effort dans la lutte contre le changement climatique. « Les besoins sont tellement énormes » pour pouvoir lutter « en même temps » contre le changement climatique et contre la pauvreté, qu'on « a besoin de ressources nouvelles », a dit une conseillère du président Emmanuel Macron, à l'origine de ce sommet.

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 « On espère qu'à Paris on aura donné un vrai élan politique » à cette taxe, a-t-elle ajouté. Il s'agit d'un véritable défi pour le gouvernement français qui souhaite « donner un écho nouveau à ces propositions » dans l'espoir de contribuer à « déboucher sur une décision ambitieuse » insiste l'Elysée. En cas de victoire, la France a espoir de briller sur la scène internationale deux semaines avant une réunion cruciale de l'Organisation maritime internationale (OMI). « La France a proposé d'accueillir cette conversation » en tant que « plateforme », mais « n'a pas la capacité de décider », a toutefois reconnu la présidence française. La réunion de l'OMI début juillet pourrait conduire à l'adoption d'un « calendrier de mise en œuvre », selon une source diplomatique européenne.

L'OMI a donné en 2018 aux transporteurs l'objectif de réduire leurs émissions de CO2 de 50% en 2050 par rapport à 2008. Une cible considérée comme trop peu ambitieuse alors que de nombreux secteurs, à commencer par l'aérien, visent le zéro émission nette à la même échéance. Lors de la prochaine réunion, l'Union européenne y portera l'objectif de zéro émission nette en 2050 avec deux jalons: -29% en 2030 et -83% en 2040. « Si la proposition de l'UE soutenue par la France ne suffit pas à limiter le réchauffement à 1,5°C, c'est tout de même un pas dans la bonne direction », a salué Faïg Abbasov, de l'ONG Transport and Environment.

Les Îles Marshall et Salomon militent depuis dix ans pour une taxe mondiale

Emmanuel Macron n'est pas le premier à demander une taxe carbone sur le transport maritime. Les îles Marshall et les îles Salomon militent pour cette taxe depuis dix ans. Ces derniers proposent d'ailleurs un tarif à 100 dollars la tonne de carbone, soit l'équivalent de 300 à 400 dollars la tonne de fioul lourd. Cela pourrait générer entre 60 et 80 milliards de dollars (54,84 et 73,12 milliards d'euros) de recettes par an selon la Banque Mondiale, destinés aux pays émergents pour financer leur transition et leur adaptation au changement climatique.

« Nous avons besoin de mettre un prix sur les émissions de gaz à effet de serre pour réduire l'écart de prix entre l'usage du fioul et des technologies qui n'émettent pas de carbone », a insisté auprès de l'AFP Tina Stege, émissaire pour le climat des îles Marshall.

(Avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 20/06/2023 à 9:57
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"Read my lips, no more taxes" Macron ne semble pas avoir compris...

à écrit le 17/06/2023 à 10:59
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C'est une excellente idée tandis que nous innovons en matière de transport à voiles, bravo même si on va attendre que cela arrive quand même hein...

à écrit le 16/06/2023 à 17:03
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Bonjour, sur le transport maritime ( très polluants). Ils me semblent importants de d'accorder au niveau européen.... Interdire l'accès au littoral européenne aux cargos les plus polluants... Imposé des critères d'émission de CO2, toujours plus st...

à écrit le 16/06/2023 à 16:15
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Le jeune militant socialiste des années 90 qu’était Macron refait surface avec pour seule idée créatrice : la taxation !!

le 16/06/2023 à 16:57
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Autour du PS comme en son sein, les élites de gauche de l’époque en pincent ainsi pour ce libéralisme venu du monde anglo-saxon, qui a le mérite d’exorciser le spectre totalitaire du communisme, mais également d’ouvrir quelques mirifiques promesses d...

à écrit le 16/06/2023 à 16:09
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Macron n'a toujours pas compris, "No new taxes, read my lips !"

à écrit le 16/06/2023 à 15:39
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Nous sommes très mauvais en exportations, sauf en TAXATION, si vous voulez une taxe de plus, adressez-vous à L'Elysée ou Matignon, nous sommes spécialistes en la matière: plus d'environ 400 Taxes ou super taxes en France, du genre, TAXES environnemen...

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