Commerce mondial : les Fidji se tournent vers la Chine pour développer ports et chantiers navals

La Chine pourrait aider les Fidji à développer ses ports et ses chantiers navals, a déclaré mercredi le Premier ministre de cet archipel du Pacifique, évoquant la perspective de liens plus étroits avec Pékin dans ce domaine clé de son économie. En revanche, sur les questions de sécurité, le chef du gouvernement a déclaré qu'il préférait traiter avec des « amis traditionnels » démocratiques.
Invité à commenter les déclarations du Premier ministre fidjien, Pékin a qualifié les deux Etats de « bons amis et partenaires ».
Invité à commenter les déclarations du Premier ministre fidjien, Pékin a qualifié les deux Etats de « bons amis et partenaires ». (Crédits : Reuters Staff)

La Chine tisse sa toile dans le Pacifique Sud. Lors d'une déclaration ce mercredi, le Premier ministre des Fidji a indiqué que Pékin pourrait aider l'archipel à développer ses ports et ses chantiers navals.

Sitiveni Rabuka, qui s'est montré prudent quant à la présence sécuritaire croissante de la Chine dans le Pacifique, s'est aussi félicité du bilan de l'aide de Pékin aux Fidji dans la lutte contre le Covid-19, le développement de son agriculture et la rénovation de ses infrastructures.

La modernisation des installations portuaires et des chantiers navals des Fidji est un « objectif clé » pour le développement économique durable, avait déclaré le chef de gouvernement devant son Parlement, à l'issue d'une réunion avec le président chinois Xi Jinping la semaine dernière. « J'anticipe une collaboration potentielle avec la Chine dans le cadre de cette entreprise », avait ajouté le dirigeant fidjien, soulignant la capacité de « construction navale compétitive à l'échelle mondiale » du géant asiatique.

« Bons amis et partenaires », selon Pékin

Invité à commenter les déclarations du Premier ministre fidjien, Pékin a qualifié les deux Etats de « bons amis et partenaires ».

« Les deux pays ont mis en place une coopération concrète dans des domaines variés, incluant les infrastructures, afin de stimuler le développement économique et social » des îles Fidji, a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère des affaires étrangères. Pékin « s'est engagé à aider » ces « nations à revitaliser leurs moyens d'existence et à améliorer leur développement », a-t-elle ajouté.

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Interrogé sur le rôle de la Chine en matière de sécurité dans le Pacifique Sud, lors d'une visite en Australie le mois dernier, Sitiveni Rabuka avait déclaré qu'il préférait traiter avec des « amis traditionnels » démocratiques. Il avait en outre préconisé la création d'une « zone de paix » dans la région. En mai 2022, Les quatre jours de pourparlers entre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et les représentants de 10 nations du Pacifique, qui se déroulaient aux îles Fidji, s'étaient soldés par un échec. Ils avaient pour but de discuter d'un vaste accord et d'un plan quinquennal destinés à renforcer la coopération en matière économique et de sécurité entre ces nations.

Les puissances occidentales s'alarment

Les puissances occidentales s'étaient particulièrement alarmées après la signature en 2022 d'un vaste accord de sécurité entre la Chine et les îles Salomon, dont les détails n'ont pas été révélés. Les deux Etas ont nié que le pacte conduirait à l'établissement d'une base militaire chinoise. Pour contrer le géant asiatique, en septembre 2022 les Etats-Unis avaient annoncé un nouveau fonds de 810 millions de dollars pour aider les îles du Pacifique Sud et y accroître leur présence diplomatique.

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Fin juillet, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, en visite aux îles Tonga pour y inaugurer une nouvelle ambassade des Etats-Unis, avait mis en garde l'archipel contre un investissement « prédateur » de la Chine. « Alors que l'engagement chinois dans la région s'est renforcé, il y a eu, de notre point de vue, des comportements de plus en plus problématiques », a-t-il dit, estimant que les investissements chinois dans la région liaient souvent étroitement les pays qui en bénéficiaient. En mars, l'ancien président de Micronésie David Panuelo avait accusé publiquement la Chine de harcèlement, d'espionnage, et de tentative de corruption de membres de son cabinet.

Un sommet régional des ministres de la défense en Nouvelle-Calédonie

La France joue aussi sa carte : la Nouvelle-Calédonie doit accueillir un sommet régional des ministres de la Défense en Nouvelle-Calédonie entre le 4 et le 7 décembre, sur deux jours, en présence du ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Lors de sa visite à Nouméa fin juillet, Macron avait annoncé la création d'une « Académie du Pacifique à Nouméa pour former des militaires de la région » et estimé que « la Nouvelle-Calédonie est un partenaire puissant pour tous les voisins dans la région ».

La dernière réunion avait réuni en octobre 2022 à Nuku'alofa, aux îles Tonga, les ministres de la Défense d'Australie, du Chili, des îles Fidji, de France, de Nouvelle-Zélande, de Papouasie Nouvelle-Guinée et des îles Tonga.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 23/11/2023 à 7:48
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Ils ont raison, de ne pas mettre leurs œufs dans le même panier peut leur éviter de se retrouver comme certains pays africains obligés envers les néos-colons..

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