Conflits au Moyen-Orient : les États-Unis bombardent des bases du Hezbollah en Irak

Après des attaques de milices pro-Iran contre des officiels américains dans le pays, les États-Unis ont annoncé dans la nuit avoir bombardé trois sites du Hezbollah en Irak, faisant un mort et 18 blessés. En Syrie également, les frappes se multiplient entre l'organisation pro-Iran et Israël. De même qu'en mer Rouge et dans l'Océan indien, les Houthis ont lancé plus de 100 attaques, selon le Pentagone, contre des navires marchands.
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a annoncé, dans un communiqué publié ce mardi, que l'armée américaine avait « procédé à des frappes nécessaires et proportionnées sur trois installations utilisées par le Kataëb Hezbollah (aussi présent en Irak, NDLR) et des groupes affiliés en Irak ».
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a annoncé, dans un communiqué publié ce mardi, que l'armée américaine avait « procédé à des frappes nécessaires et proportionnées sur trois installations utilisées par le Kataëb Hezbollah (aussi présent en Irak, NDLR) et des groupes affiliés en Irak ». (Crédits : INTS KALNINS)

Les tensions montent encore d'un cran au Moyen-Orient. Après des affrontements à la frontière libanaise entre les Brigades du Hezbollah, ou Kataëb Hezbollah, (considérées comme une « organisation terroriste » pro-Iran par les États-Unis depuis 2009), et l'armée israélienne, c'est au tour de l'Irak mais aussi de la Syrie de voir les attaques entre les deux camps s'intensifier sur leur sol.

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a annoncé, dans un communiqué publié ce mardi, que l'armée américaine avait « procédé à des frappes nécessaires et proportionnées sur trois installations utilisées par le Kataëb Hezbollah (aussi présent en Irak, NDLR) et des groupes affiliés en Irak ». Une annonce confirmée par un responsable du ministère irakien de l'Intérieur qui a déclaré, mardi matin à l'AFP, qu'une frappe avait visé un site du Hachd al-Chaabi, à Hilla, chef-lieu de la province de Babylone, au sud de Bagdad. Une deuxième frappe aurait aussi eu lieu à Wassit, dans le sud du pays. Ainsi, selon des sources de sécurité irakienne, au moins un membre d'une milice irakienne pro-Iran a été tué.

« Le ciblage de sites militaires irakiens par la partie américaine est considéré comme un acte hostile », a réagi le gouvernement irakien dans un communiqué, quelques heures après les événements.

Selon ce texte, les frappes ont tué un « membre » des forces de sécurité et blessé « 18 personnes, dont des civils ». Elles « nuisent aux relations bilatérales » et représentent « une atteinte inacceptable à la souveraineté » irakienne, a insisté Bagdad.

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Les États-Unis contre le Hezbollah

Ces frappes contre les groupes ennemis des États-Unis sont justifiées comme étant « une réponse à une série d'attaques contre des personnels américains en Irak et en Syrie menées par des milices soutenues par l'Iran, dont celle du Kataëb Hezbollah, affilié à l'Iran, et des groupes affiliés, contre la base aérienne d'Erbil plus tôt dans la journée (de lundi) », a souligné Lloyd Austin.

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L'attaque d'Erbil a blessé trois personnels américains, dont un grièvement, avait de son côté indiqué Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Cette attaque a été menée à l'aide d'un drone explosif et a été revendiquée par le groupe Résistance islamique en Irak, nébuleuse de combattants issus de plusieurs groupes armés pro-Iran dont fait partie le Hezbollah.

Ces attaques imputées aux groupes pro-iraniens contre des troupes américaines se sont multipliées en Irak et en Syrie depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre. Pour rappel, l'offensive sans précédent lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, et 250 otages, dont 129 toujours retenus à Gaza selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens disponibles.

Depuis, cent-trois attaques de milices pro-iraniennes ont été recensées par Washington depuis le 17 octobre, en majorité revendiquées par le groupe Résistance islamique en Irak, qui dénonce le soutien américain à Israël. « Les États-Unis agiront à un moment et de la façon de leur choix si ces attaques devaient se poursuivre », avait encore souligné Adrienne Watson dans un communiqué. Pour rappel, Washington dispose d'environ 2.500 militaires en Irak et 900 en Syrie, dans le cadre d'un dispositif destiné à lutter contre une éventuelle résurgence du groupe Etat islamique (EI).

La Syrie et l'Océan indien aussi touchés par le conflit

Le rythme des offensives entre les belligérants s'est également intensifié en Syrie, où sont aussi implantés de nombreux miliciens pro-Iran et pro-Hamas. L'Iran a, en effet, accusé Israël d'avoir tué lundi un de ses hauts-gradés dans une frappe de missiles en Syrie. Les Gardiens de la Révolution ont identifié ce général de brigade, Razi Moussavi, comme un « responsable logistique de l'axe de la résistance » à Israël, qui regroupe notamment l'Iran, le Hezbollah, le Hamas et les Houthis. Le président iranien Ebrahim Raïssi a prévenu qu'Israël « paierait certainement pour ce crime ».

« Nous considérons cet assassinat comme une attaque flagrante qui dépasse les limites », a réagi, de son côté, le Hezbollah.

Enfin, les zones maritimes proches du conflit Israël Hamas font aussi les frais de la montée des tensions dans la région. Samedi, un chimiquier a été touché dans la mer d'Arabie par un drone alors que, le navire ciblé, le MV Chem Pluto, qui navigue sous le pavillon du Libéria mais appartient à une entreprise japonaise, était amarré lundi au large du port indien de Bombay (ouest). Le même jour, deux pétroliers, un Gabonais et un Norvégien ainsi qu'un destroyer américain ont aussi été visés par des drones lancés par les rebelles Houthis au Yémen, selon l'armée américaine. Ces incidents font suite à une série d'attaques de drones et de missiles menées ces dernières semaines en mer Rouge par les Houthis, soutenus par l'Iran, sur fond de guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Selon le Pentagone, les Houthis ont lancé plus de 100 attaques, ciblant 10 navires marchands liés à plus de 35 pays. Les rebelles qui contrôlent des pans entiers du territoire yéménite dont la capitale Sanaa, répètent qu'ils continueront leurs attaques tant que la nourriture et les médicaments ne rentreront pas en quantité suffisante dans la bande de Gaza assiégée et bombardée par Israël.

Israël annonce intensifier son offensive à Gaza

Dans le même temps, l'offensive de l'armée israélienne continue à Gaza.

« Nous n'arrêtons pas, (...) nous intensifions les combats dans les jours à venir. Ça sera une longue guerre », a d'ailleurs affirmé lundi Benjamin Netanyahou, après s'être rendu à Gaza. « Le Hamas doit être détruit, Gaza doit être démilitarisée et la société palestinienne doit être déradicalisée », a-t-il également déclaré au Wall Street Journal.

Ce mardi, l'armée a annoncé avoir frappé au cours de la journée écoulée plus de cent cibles du Hamas, dont des entrées de tunnels et des sites militaires utilisés pour attaquer les soldats, notamment à Jabaliya, dans le nord, et à Khan Younès.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 20.674 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, qui ont aussi fait près de 55.000 blessés. Selon l'armée israélienne, 158 militaires ont été tués au combat depuis le début de son offensive terrestre à Gaza le 27 octobre. Dans ce petit territoire surpeuplé, soumis par Israël à un siège total depuis le 9 octobre, la guerre a forcé 1,9 million de personnes à fuir leur foyer, soit 85% de la population selon l'ONU.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 27/12/2023 à 18:16
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Je suis totalement persuadé quel monde se porterait bien mieux sans Israël et les USA !

à écrit le 26/12/2023 à 19:17
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Et moi qui croyait que les Américains allaient taper sur les Houthis au Yemen ! La géopolitique, c'est vraiment un truc imbitable.

à écrit le 26/12/2023 à 17:21
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"Pour rappel, Washington dispose d'environ 2.500 militaires en Irak et 900 en Syrie, dans le cadre d'un dispositif destiné à lutter contre une éventuelle résurgence du groupe Etat islamique (EI)." Etant donné que la Syrie n'a pas donné son accord et ...

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