Discours sur l'état de l'Union : pouvoir d'achat, aide à l'Ukraine, rivalité avec la Chine... Joe Biden défend son bilan à la tête du pays

Ragaillardis par la performance du président le plus vieux des Etats-Unis, à l'occasion de son discours sur l'état de l'Union jeudi au Congrès, les élus démocrates ont scandé leur joie lors de l'allocution de Joe Biden. Le président démocrate, candidat à sa réélection, a vanté son bilan économique, apporté son soutien à l'Ukraine et réclamé des Israéliens qu'ils n'entravent pas l'aide humanitaire.
A l'occasion de son discours sur l'état de l'Union, Joe Biden a fait preuve d'une endurance rare, s'exprimant d'un ton clair, ferme, durant plus d'une heure.
A l'occasion de son discours sur l'état de l'Union, Joe Biden a fait preuve d'une endurance rare, s'exprimant d'un ton clair, ferme, durant plus d'une heure. (Crédits : LEAH MILLIS)

Il n'a jamais nommé son adversaire et a marqué des points. À l'occasion, jeudi, de son discours sur l'état de l'Union, Joe Biden, candidat à sa réélection à la Maison Blanche, a fait, sur la forme, un sans-faute. Le président a fait preuve d'une endurance rare, s'exprimant d'un ton clair, ferme, durant plus d'une heure.

Sur le fond, Joe Biden a chanté les louanges d'une économie américaine florissante. Le monde entier « envie » l'économie des Etats-Unis, a-t-il dit, estimant avoir « hérité d'une économie qui était au bord du gouffre » en référence à la pandémie de Covid-19 qui avait mis à genoux la première économie mondiale. « Quinze millions d'emplois ont été créés en trois ans, c'est un record. Et le taux de chômage est le plus bas depuis 50 ans », s'est-il félicité.

Face à des électeurs peu réceptifs à ces statistiques - les Américains continuant de souffrir de prix élevés - le président ne cesse de mettre en avant ses mesures en faveur du pouvoir d'achat, notamment pour les ménages de la classe moyenne et aux moins aisés. Il a ainsi déclaré qu'il souhaitait mettre en place un crédit d'impôt annuel pour aider les Américains à faire face aux coûts du logement et a mis l'accent sur ses efforts pour réduire les prix déloyaux et les frais cachés.

Il a également ciblé, comme il le fait depuis plusieurs mois, l'industrie agro-alimentaire qui, pour faire face à l'inflation, réduit les quantités vendues, mais laisse le produit au même prix, la « shrinkflation ». Le démocrate a également appelé à un relèvement du taux d'imposition des entreprises et a dit souhaiter taxer les milliardaires à hauteur de 25%. « Il est temps d'augmenter l'impôt minimum sur les sociétés à au moins 21%, afin que toutes les grandes entreprises commencent enfin à payer leur part » a-t-il déclaré.

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La Chine reste une cible

Dans un contexte de concurrence avec la Chine, Joe Biden a tenu à rappeler les mesures qu'il a prises pour limiter les exportations de technologies de pointe. « Franchement, malgré ses discours musclés sur la Chine, mon prédécesseur n'a jamais eu l'idée de faire quoi que ce soit de ce genre » a déclaré le démocrate en faisant référence à Donald Trump, candidat à l'élection.

Il a ajouté que Washington était dans une « position plus forte » que quiconque pour gagner contre la Chine, tout en soulignant qu'il ne cherchait pas à entrer en conflit avec la deuxième économie mondiale.

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Acheminer de l'aide à Gaza grâce à un port temporaire

Le président a aussi annoncé la construction d'un port temporaire à Gaza pour acheminer davantage d'aide dans le territoire palestinien où les espoirs d'une trêve rapide entre Israël et le Hamas s'amenuisent. « Je travaille d'arrache-pied pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat d'au moins six semaines », a déclaré Joe Biden, alors que la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien vient d'entrer dans son 6e mois.

L'aide « ne peut être une considération secondaire ni une monnaie d'échange », a-t-il souligné. Principal allié d'Israël, les Etats-Unis mettent une pression grandissante sur les Israéliens qui ne laissent aujourd'hui entrer l'aide qu'au compte-gouttes à Gaza depuis l'Egypte.

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Ukraine : « nous n'abandonnerons pas »

Joe Biden a aussi assuré qu'il ne « plierait pas » face à son homologue russe Vladimir Poutine, exhortant le Congrès à voter l'aide à l'Ukraine, gelée depuis des mois par les querelles partisanes entre démocrates et républicains, pour « arrêter Poutine » dans son invasion.

« Je vous assure que Poutine ne s'arrêtera pas à l'Ukraine. Mais l'Ukraine peut arrêter Poutine si nous la soutenons et lui fournissons les armes dont elle a besoin pour se défendre », a-t-il assuré. « C'est tout ce que demande l'Ukraine. Elle ne réclame pas de soldats américains », a-t-il ajouté, allusion au débat lancé par les propos d' Emmanuel Macron sur le possible déploiement de troupes. « Mon message au président Poutine, que je connais depuis longtemps, est simple: nous ne laisserons pas tomber. Nous ne plierons pas. Je ne plierai pas », a-t-il martelé. « L'Histoire nous regarde », a affirmé le président américain.

Il a qualifié de « scandaleux » les propos de Donald Trump qui s'est dit prêt, lors d'un meeting électoral en février, à laisser la Russie s'en prendre aux pays de l'Otan qui ne contribueraient pas suffisamment aux efforts collectifs de défense de l'Alliance atlantique. Joe Biden a accusé son adversaire de « se soumettre » ainsi à Vladimir Poutine.

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Par ailleurs, il a lancé une défense enflammée du droit à l'avortement, évoquant le « pouvoir » électoral des femmes à huit mois de la présidentielle à laquelle il est candidat. « Clairement, ceux qui se vantent d'avoir (annulé la protection fédérale du droit à l'IVG), n'ont aucune idée du pouvoir des femmes » a-t-il souligné. « Mais ils s'en sont rendu compte lorsque la liberté de disposer de son corps a été en jeu dans les urnes, nous l'avons emporté en 2022 et 2023, et nous gagnerons encore en 2024 », a ajouté sous les vivats de son camp ce catholique convaincu qui se pose en défenseur du droit à l'IVG, à contre-courant d'autres de ses coreligionnaires.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 08/03/2024 à 12:09
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Le chant du Cygne!

le 08/03/2024 à 23:05
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@Raymond - C'est toujours mieux que le chant du canard boiteux Républicains aux attitudes et pitreries mussoliniennes.

le 09/03/2024 à 0:15
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@'Valbel89. Nous sommes d'accord, pas un pour racheter l'autre.

à écrit le 08/03/2024 à 9:15
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Ben oui l'âge des présidents n'entrave pas leurs élections aux états unis, tout comme la corruption de nos dirigeants n'entravent pas leurs élections en UE. Ben je préfèrerais avoir des vieux alors hein ! Çà fonctionne bien mieux apparemment ! ^^

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