États-Unis : l'inflation ralentit encore fortement en juin, à +3% sur un an

L'inflation s'est élevée à 3% sur un an en juin, contre 4% le mois précédent. Elle a ainsi atteint, encore une fois, un plus bas depuis mars 2021. Ce niveau reste néanmoins au-dessus de la cible de 2% de la Banque centrale américaine (Fed), qui devrait encore poursuivre sa politique de resserrement monétaire entamée depuis plus d'un an.
L'alimentation reste en revanche à un niveau assez important (+5,7% sur un an), mais les prix sont globalement stables ces derniers mois (+0,1% en juin).
L'alimentation reste en revanche à un niveau assez important (+5,7% sur un an), mais les prix sont globalement stables ces derniers mois (+0,1% en juin). (Crédits : ANDREW KELLY)

Nouveau plus bas atteint pour l'inflation américaine depuis mars 2021. Elle s'est élevée à +3% en juin, contre +4% en mai, selon l'indice CPI, publié ce mercredi 12 juillet par le département du Travail. Sur un mois seulement, la hausse des prix à la consommation est de 0,2%, contre 0,1% en mai. Sur un an l'inflation est conforme aux attentes, mais sur un mois, le rythme est moins élevé que celui anticipé par les analystes, qui tablaient sur une hausse de 0,3% des prix, selon le consensus publié par briefing.com.

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Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a estimé que l'indice est « une preuve encourageante que les prix baissent alors que notre économie reste solide ».

« Le chômage reste à un plancher record », a-t-il ajouté estimant que « nos progrès pour créer et des emplois et baisser les coûts ne sont pas un accident », mais le résultat de ses mesures économiques, qu'il surnomme désormais les « Bidenomics ».

L'alimentaire reste en hausse

L'inflation sous-jacente, c'est-à-dire ne tenant pas compte des prix de l'alimentation et de l'énergie, est également en phase de ralentissement. Elle est tombée à 4,8% sur un an, contre 5,3% le mois précédent. Là encore, le rythme observé sur un mois (0,3%) est légèrement inférieur aux attentes (0,4%).

Ce ralentissement de l'inflation aux États-Unis est largement dû à la forte baisse du prix de l'énergie. Celui-ci reculé de 16,7% sur un an, et même de 26,5% pour les prix à la pompe. L'alimentation reste en revanche à un niveau assez important (+5,7% sur un an). Les prix sont globalement toutefois stables ces derniers mois (+0,1% en juin).

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Autre sujet de préoccupation, les prix des logements. Ils connaissent un rythme plus élevé que la moyenne (+7,8% sur un an) et semblent rester l'un des points de fixation de l'inflation (+0,4% sur un mois).

De nouvelles hausses de taux à venir

Si le niveau d'inflation outre-Atlantique baisse, il reste encore au-dessus des 2% ciblés par la Banque centrale américaine (Fed). Pour tenter de la calmer, l'institution s'est lancée dans une politique de resserrement monétaire en relavant ses taux, qui s'établissent désormais dans une fourchette comprise entre 5% et 5,25%.

Dix hausses consécutives au total ont été actées jusqu'au mois de juin, où elle a décidé de faire une pause. Mais ce statu quo n'est que temporaire. Son président, Jerome Powell, a répété à plusieurs reprises que plusieurs augmentations étaient encore prévues, pour l'instant. « Au moins deux, possiblement d'affilée » avait-il notamment assuré, lors d'une réunion des banquiers centraux à Sintra (Portugal), fin juin. Un autre membre du comité monétaire de la Fed (FOMC), Austan Goolsbee, avait estimé le 7 juillet que « le consensus parmi la quasi-totalité des membres est que, cette année, nous aurons une ou deux hausses supplémentaires. Je ne vois rien pour le contredire ».

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La Fed a souligné que ses prochaines hausses seraient basées sur l'analyse des données macro-économiques, et en particulier, l'évolution d'un autre indice de l'inflation, le PCE, qu'elle privilégie. En mai, l'indice PCE était tombé à 3,8%. L'inflation sous-jacente, elle, était encore à un niveau trop élevé, notamment dans les services.

« L'inflation sous-jacente PCE reste très supérieure à la cible de la Fed. L'économie reste solide et les taux pas si élevés et surtout les principales hausses ont été réalisées il y a déjà un moment, la Fed doit donc faire plus », a estimé sur Twitter Jason Furman, ancien président du Conseil économique national et professeur à Harvard.

Ce nouveau ralentissement des prix à la consommation a en tout cas entraîné une baisse du dollar sur le marché des changes. Les cambistes estiment que le rythme actuel de l'inflation donne plus de marge à la Fed pour ne pas remonter ses taux à plusieurs reprises lors de ses prochaines réunions. Réponse déjà les 25 et 26 juillet, date prévue de la réunion de ce mois-ci.

(Avec AFP)

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