Guerre entre Israël et Gaza : plus de 600 morts israéliens, les combats se poursuivent ce dimanche

Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a averti dimanche les Israéliens qu'ils sont « embarqués dans une guerre longue et difficile ». Plus de 600 morts sont à déplorer côté israélien, et "des centaines" côté palestinien, au lendemain d'une offensive spectaculaire du Hamas palestinien lancée à partir de Gaza. Ce dimanche, les combats se poursuivent au sud et au nord du pays, à la frontière avec le Liban, où le Hezbollah est venu aider le Hamas. Le point sur la situation.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. (Crédits : POOL)

[Article mis à jour à 15h45 avec l'état des lieux des combats, l'actualisation du nombre de morts et prisonniers, et la déclaration de l'Iran.]

Sidération et effroi en Israël et dans le monde entier, au lendemain de l'offensive spectaculaire et inédite du Hamas palestinien sur l'Etat hébreu, lancée à partir de Gaza. Durant le premier jour de ce nouveau conflit que le Premier ministre Benjamin Netanyahu qualifie de déclaration de guerre, des centaines de morts sont déjà à déplorer dans les deux camps. Samedi matin, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007 a lancé des milliers de roquettes sur le territoire israélien -interceptées en grande partie par le bouclier aérien du pays- et a infiltré des centaines de combattants sur le territoire israélien, où il a aussi capturé un nombre important -au moins une centaine- de civils et militaires. Les combats ont fait plus de 600 morts et plus de 2.000 blessés côté israélien, selon le ministère de la Santé israélien ce dimanche après-midi.

Lire aussiAttaque contre Israël : la Palestine dans les mains de l'Iran

Le Hezbollah libanais attaque à son tour

Désormais, la crainte du monde entier porte sur une possible étendue du conflit à l'échelle régionale. Dimanche matin, le Hezbollah libanais a revendiqué dans un communiqué avoir « attaqué à l'aide d'un grand nombre d'obus d'artillerie et de missiles guidés » trois positions israéliennes dans un secteur contesté à la frontière entre les deux pays. Il a ajouté avoir effectué ces tirs « en solidarité avec la résistance et le peuple palestiniens ». En réponse, l'artillerie israélienne a frappé dimanche sur le sud du Liban, a annoncé l'armée.

Deux autres tirs ont été effectués à partir du Liban en milieu de matinée, suivis par de nouveaux bombardements israéliens, a indiqué l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). « Nous recommandons au Hezbollah de ne pas intervenir. S'il le fait, nous sommes prêts », a prévenu le porte-parole de l'armée israélienne, Richard Hecht.

Le Hezbollah, bête noire d'Israël, entretient d'étroites relations avec le Hamas qui contrôle la bande de Gaza. En 2006, une guerre dévastatrice l'avait opposé à Israël, faisant plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, des militaires pour la plupart. A la suite du retrait de l'armée israélienne du sud du Liban en 2000 après 22 ans d'occupation, l'ONU a tracé une "Ligne bleue" fixant la frontière entre les deux pays. Plusieurs secteurs situés à la frontière, dont les Fermes de Chebaa, sont disputés entre les deux pays.

Aussi, selon le média israélien Haaretz, les combats se poursuivent ce dimanche entre l'armée israélienne et les combattants du Hamas entrés par voie terrestre sur le territoire de l'Etat hébreu. Et ce à plusieurs endroits dans le sud du pays, près de la frontière avec Gaza, et même plus près de Tel-Aviv, à Ashdod. Par ailleurs, dans un message diffusé sur la messagerie Telegram, le porte-parole de l'armée du Hamas a assuré que ses troupes continuaient à pénétrer en Israël pour prêter main forte aux combattants entrées samedi matin.

Elimination des combattants du Hamas du territoire israélien

Pour l'armée israélienne, c'est désormais le temps de la riposte organisée. Dimanche matin, les forces militaires israéliennes ont annoncé avoir frappé à l'aide d'un drone une « infrastructure terroriste du Hezbollah » libanais dans la zone frontière, après que le Hezbollah a dit avoir tiré « un grand nombre d'obus et de missiles guidés » sur le secteur contesté des Fermes de Chebaa. « La première phase est en train de s'achever [...] par l'élimination de la grande majorité des forces ennemies qui se sont infiltrées sur notre territoire », a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué avant l'aube à propos de l'offensive du Hamas.

Pendant la nuit, les frappes aériennes de l'armée se sont poursuivies sur la bande de Gaza, territoire palestinien sous contrôle du Hamas d'où les tirs continuaient sur Israël. Depuis samedi, des milliers de roquettes ont été lancées sur différentes villes d'Israël, la plupart interceptées par le bouclier aérien israélien. Les combats se sont poursuivis au sol entre forces israéliennes et éléments armés de ce mouvement islamiste infiltrés en Israël depuis la veille.

Le siège du commissariat de police de la ville de Sdérot, limitrophe de Gaza, où étaient retranchés des hommes armés du Hamas a pris fin dimanche matin, a annoncé la police dans un communiqué. D'après ce document, la police et les forces spéciales de l'armée « ont neutralisé dix terroristes armés qui se trouvaient dans le commissariat ».

Des Israéliens à la recherche de leurs proches introuvables étaient interrogés en boucle sur les radios et les télévisions israéliennes dimanche. Certains expliquaient les avoir vu sur des vidéos d'otages du Hamas à Gaza circulant sur les réseaux sociaux. Les médias énuméraient aussi dimanche matin les noms des Israéliens tués samedi et identifiés, parmi lesquels des enfants et adolescents. L'armée israélienne a publié sur un site internet spécial les identités de 26 soldats, hommes et femmes, tués depuis samedi.

Crainte d'une escalade régionale

Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière dans le conflit israélo-palestinien depuis des décennies. Profitant de l'effet de surprise, des combattants du Hamas à bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés se sont joués de l'imposante barrière érigée par Israël autour de la bande de Gaza, attaquant des positions militaires ou des civils en pleine rue. « Ce qui s'est passé aujourd'hui est sans précédent en Israël », a reconnu le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu lors d'une allocution télévisée. « Tous ces endroits où le Hamas se cache (...) nous allons en faire des ruines ».

« Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire », a affirmé de son côté Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas. Benyamin Netanyahu a annoncé la suspension des livraisons d'électricité, de nourriture et de biens d'Israël vers ce territoire palestinien soumis à un strict blocus israélien depuis que le Hamas y a pris le contrôle en 2007.

Cette escalade survient cinquante ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël totalement par surprise, entraînant la mort de 2.600 Israéliens et faisant au moins 9.500 morts et disparus côté arabe en trois semaines de combat.

La communauté internationale appelle au calme

Cette flambée de violence a été condamnée partout dans le monde. Dans le monde occidental, le soutien à Israël est unanime. Le président américain Joe Biden a assuré samedi Israël de son « soutien inébranlable ». Le Pentagone a aussi affirmé qu'il allait s'assurer qu'Israël dispose de « ce dont il a besoin pour se défendre ».

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a condamné des attaques relevant du « terrorisme dans sa forme la plus méprisable », et estimé qu'Israël avait « le droit de se défendre ».

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé la prise en otage « effroyable » de civils et appelé à leur libération « immédiate ». Il a fait part de la « solidarité » de l'UE avec Israël. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a également fustigé des « attaques aveugles contre Israël et son peuple (...), infligeant terreur et violence à des citoyens innocents ».

L'ONU a annoncé avoir convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient dimanche soir.

Le monde arabe dénonce la responsabilité d'Israël dans l'escalade des tensions

Dans le reste du monde, l'heure est moins au soutien à Israël qu'à l'appel à la désescalade. « La Chine est profondément préoccupée par l'escalade actuelle des tensions et de la violence entre la Palestine et Israël et appelle toutes les parties concernées à rester calmes et faire preuve de retenue, à cesser le feu immédiatement, à protéger les civils et à empêcher une nouvelle détérioration de la situation », a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.

Moscou s'est inquiété d'une « brusque aggravation de la situation dans la zone du conflit israélo-palestinien ». « Nous appelons les parties palestinienne et israélienne à un cessez-le-feu immédiat, à renoncer à la violence et à faire preuve de la retenue nécessaire », a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dans un communiqué.

Dans le monde arabe, même condamnation quasi-unanime des violences, mais certains pays pointent également la responsabilité d'Israël dans ce nouveau conflit, en rappelant ses multiples provocation ces derniers mois aux frontières avec le territoire palestinien, le Liban ou encore la Syrie. Le ministère des Affaires étrangères d'Egypte a appelé dans un communiqué « les Palestiniens comme les Israéliens à faire preuve de la plus extrême retenue » et mis en garde contre « le grave danger de l'escalade en cours ». Le Qatar a exhorté toutes les parties à « faire preuve de la plus grande retenue », mais son ministère des Affaires étrangères a déclaré qu'il « tenait Israël seul responsable de l'escalade actuelle en raison de ses violations continues », appelant la communauté internationale à « empêcher que ces événements ne soient utilisés comme prétexte pour allumer le feu d'une nouvelle guerre inégale contre les civils palestiniens ».

Mais l'Iran a quant à lui applaudi l'offensive. « Nous soutenons cette fière opération », a annoncé le général des Gardiens de la révolution Yahya Rahim-Safavi, cité par l'agence Isna. Dans l'après-midi, le président iranien, après s'être entretenu avec le Hamas et le Hezbollah, a confirmé cette position. « L'Iran soutient la légitime défense de la nation palestinienne », a-t-il affirmé, tout en précisant qu'Israël devait « être tenu pour responsable » de la situation.

Des dizaines de vols internationaux annulés vers Tel-Aviv

La crise isole Israël. De multiples compagnies aériennes ont annoncé des annulations de vols à destination et en provenance de Tel-Aviv ce week-end. Le groupe allemand Lufthansa, premier transporteur européen, annule jusqu'à lundi inclus ses vols à destination et en provenance de Tel-Aviv. La compagnie belge Brussels Airlines, filiale de Lufthansa, a annoncé la même décision.

« En coordination avec la Direction générale de l'aviation civile française et les autorités israéliennes, Air France suspend jusqu'à nouvel ordre sa desserte de Tel-Aviv », a indiqué à l'AFP un porte-parole d'Air France-KLM, qui assure habituellement deux vols par jour vers Tel Aviv. Transavia, la "low cost" du groupe Air France-KLM, a annoncé dans un communiqué annuler tous ses vols pour Tel Aviv jusqu'à lundi inclus. Beaucoup d'autres compagnies aériennes mondiales, dont Air Canada, l'espagnol Iberia, Swiss, ou encore Austrian Airlines, ont également annoncé des mesures similaires.

Lire aussiAttaque du Hamas : Air France, Transavia, Lufthansa..., annulent leurs vols vers Israël

Commentaires 9
à écrit le 09/10/2023 à 6:41
Signaler
Bonjour, tous cela est bien triste, mais cette guerre perpétuelle de ce pays ne peux faire que plus de victimes... Ils est regrettable que certains engagés internationaux ne soient pas respecté... ( accords de 1947 , ONU ). La paix n'a pasde prix...

à écrit le 08/10/2023 à 20:14
Signaler
Une bénédiction pour les médias ce conflit, pas de bol pour les afghans qui ne font pas le poids avec leur petit tremblement de terre 🤭 Blague à part tout le monde s'en tape chez nous ,il y a une coupe du monde de rugby à (peut être) gagner et des J...

le 08/10/2023 à 21:11
Signaler
Blague à part tout le monde s'en tape de vos commentaires débiles 👎

à écrit le 08/10/2023 à 18:23
Signaler
"La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a condamné des attaques relevant du « terrorisme dans sa forme la plus méprisable », et estimé qu'Israël avait « le droit de se défendre ». Et l'eau mouille et le feu brule... voilà voil...

à écrit le 08/10/2023 à 14:27
Signaler
Une guerre est toujours une période atroce pour un Peuple, elle détruit des vies au-delà des morts qu'elle cause. Mais certaines décisions qui doivent être prises sont parmi les plus difficiles. En leur temps, les Italiens ont dû prendre une décision...

le 08/10/2023 à 15:56
Signaler
Vous avez oublié d'écrire que nous avons aussi beaucoup de chance d'échapper au sort des palestiniens, que ce soit à Gaza ou en Cisjordanie.

à écrit le 08/10/2023 à 12:03
Signaler
Il ne peut pas y avoir de paix dans ces pays là vu la natalité qu'ils ont

à écrit le 08/10/2023 à 10:53
Signaler
"« Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire », a affirmé de son côté Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas. Benyamin Netanyahu a annoncé la suspension des livraisons d'électricité, de nourriture et de biens d'Israël vers ce territoire pal...

à écrit le 08/10/2023 à 10:21
Signaler
S'il y avait une action pour emmener le Monde au bord du chaos, c'est bien ce qui se passe en Israël qui sera le declencheur ultime sur fond d'integrismes religieux, socle de tous les fanatismes, fascismes, nationalismes et autres mafias mues par...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.