L'Iran saisit un pétrolier dans le Golfe d’Oman

La marine iranienne a saisi un pétrolier ce jeudi dans le Golfe d'Oman. A bord du navire : 145.000 tonnes de pétrole brut. La région est sous tension depuis quelques semaines, notamment avec les attaques des rebelles du Yémen à l'encontre des navires commerciaux dans la mer Rouge.
Peu de temps avant dans la matinée, l'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) et la société privée Ambrey ont rapporté que des hommes armés « en tenue militaire » sont montés à bord d'un pétrolier dans le Golfe d'Oman (photo d'illustration).
Peu de temps avant dans la matinée, l'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) et la société privée Ambrey ont rapporté que des hommes armés « en tenue militaire » sont montés à bord d'un pétrolier dans le Golfe d'Oman (photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

[Article publié le jeudi 11 janvier 2023 à 17h13 et mis à jour à 18h00]. La marine iranienne a indiqué ce jeudi avoir saisi un pétrolier dans le Golfe d'Oman suite à « une décision de justice », ont rapporté les médias d'Etat. Une initiative menée en représailles au « vol » par les Etats-Unis d'une importante cargaison de pétrole iranien transportée par ce même navire l'année dernière, sur fond de tensions régionales exacerbées, selon les médias d'Etat.

Peu de temps avant dans la matinée, l'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) et la société privée Ambrey ont rapporté que des hommes armés « en tenue militaire » sont montés à bord d'un pétrolier dans le Golfe d'Oman. Les individus portaient « une tenue militaire noire » et des masques de la même couleur, a-t-elle précisé.

Selon la firme de sécurité maritime privée Ambrey, l'incident s'est produit à environ 7h30 (4h30 heure de Paris) à bord du St Nikolas, un pétrolier battant pavillon des Iles Marshall, qui a pris ensuite la direction de Bandar-e Jask sur la côte sud de l'Iran. Le navire avait chargé à Bassorah, en Irak, « une cargaison d'environ 145.000 tonnes de pétrole brut destiné à Aliaga (Turquie), via le canal de Suez », a-t-elle indiqué. « Les individus ont couvert les caméras du navire », a affirmé Ambrey, en citant un agent de sécurité ayant entendu au téléphone « des voix inconnues » ainsi que celle du capitaine. Empire Navigation, le groupe grec qui dirige le St Nikolas, a alors affirmé dans un communiqué avoir « perdu le contact » avec le navire et les 19 membres d'équipages, 18 Philippins et un Grec.

Mesure de représailles

« La marine de la République islamique d'Iran a saisi un pétrolier américain dans les eaux de la mer d'Oman conformément à une décision de justice », a indiqué l'agence de presse officielle Irna. Cette action a été entreprise « suite à la violation commise par le navire Suez Rajan en mai 2023 et au vol de pétrole iranien par les Etats-Unis », a-t-elle ajouté, en citant un communiqué de la marine iranienne.

En effet, le pétrolier, récemment renommé, avait déjà été poursuivi dans le passé. Les Etats-Unis avaient saisi l'an dernier une cargaison de 980.000 barils de pétrole brut et engagé des poursuites contre ce navire pour avoir transporté du pétrole iranien sous sanction. Le propriétaire du pétrolier avait plaidé coupable et écopé d'une amende de 2,5 millions de dollars. A l'époque, les autorités américaines avaient affirmé avoir entamé les démarches pour devenir officiellement propriétaires du chargement, d'une valeur estimée à plusieurs dizaines de millions de dollars.

Mais déjà, quelques jours après cette épisode, l'Iran avait saisi deux pétroliers dans la zone, l'un battant pavillon des Iles Marshall, qui naviguait vers les Etats-Unis et un autre, opéré par un armateur grec, qui se rendait de Dubaï à Fujairah. Les Etats-Unis avaient alors accusé l'Iran de « harcèlement » et d'« interférence avec les droits de navigation dans les eaux régionales et internationales ».

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Une région sous pression

Depuis peu, le transport maritime mondial dans cette région riche en pétrole est sous pression en raison des attaques de drones et de missiles menées par les rebelles du Yémen en mer Rouge, on en compte dès lors 26 à ce jour. Les Houthis, qui affirment notamment agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza depuis le début du conflit avec Israël, s'en prennent notamment aux navires commerciaux passant par le détroit de Bab el-Mandeb. Les rebelles seraient notamment soutenus par l'Iran. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, actuellement en tournée dans la région, a notamment accusé l'Iran de « soutenir » et d' « encourager » les attaques en mer Rouge. « Ces attaques ont été soutenues et encouragées par l'Iran en termes de technologie, d'équipement, de renseignements et d'informations, et elles ont un impact réel sur les populations », a-t-il dénoncé à la presse à Bahreïn.

Pour défendre la zone et les intérêts économiques liés au trafic maritime où transite 12% du commerce mondial, les Etats-Unis ont mis en place en décembre une coalition internationale. Car il s'agit d'un passage stratégique, situé juste avant le canal de Suez et qui permet de relier le golfe d'Oman à la Mer Rouge. Une grosse partie de l'or noir circule par cette voie, située proche du golfe Persique. Rien qu'au premier semestre 2023, d'après les chiffres de l'agence d'information sur l'énergie des États-Unis, environ 12% du total du pétrole négocié pour le commerce maritime et près de 8% du commerce mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) ont transité par cette zone au premier semestre 2023. Mi-décembre, le pétrolier britannique BP avait même décidé d'arrêter d'emprunter ce passage pour une durée temporaire.

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(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 12/01/2024 à 9:02
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Ben oui il faut faire monter les cours coûte que coûte les spéculateurs étant tellement hyper réactifs.

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