Rejet des eaux de Fukushima : la Russie suspend les importations de poissons japonais

La Russie a annoncé suspendre toutes ses importations de produits de la mer en provenance du Japon en réaction au rejet en mer des eaux de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Après la Chine, Tokyo perd donc un deuxième pays importateur de ses poissons. Mais la décision de la Russie est avant tout symbolique.
L'arrêt des importations de poisson japonais en Russie est un message diplomatique envoyé par Moscou à Tokyo.
L'arrêt des importations de poisson japonais en Russie est un message diplomatique envoyé par Moscou à Tokyo. (Crédits : SPUTNIK)

La décision du Japon de rejeter, dans l'océan, les eaux de la centrale nucléaire de Fukushima n'a pas plu à tout le monde. Ce lundi, l'agence russe de régulation des produits agricoles, Rosselkhoznadzor, a annoncé mettre en place des « mesures restrictives provisoires », autrement dit, un arrêt total de ses importations de « poisson et des produits de la mer en provenance du Japon », en précisant qu'il s'agissait d'une « mesure de précaution ». L'agence russe a, de plus, affirmé que « les restrictions resteront en vigueur jusqu'à ce qu'une information exhaustive nécessaire pour confirmer la sécurité des produits de la mer (...) soit fournie. »

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Une mesure symbolique

Cette annonce n'aura cependant que de faibles conséquences pour l'économie nippone puisqu'en 2022 les exportations de la pêche japonaise vers la Russie n'avaient totalisé que 257 millions de yens, soit 1,6 million d'euros au cours actuel, selon les chiffres des douanes nippones. A l'inverse, le Japon importe beaucoup de produits de la mer russes. Celles-ci ont même atteint l'an dernier un niveau record de 155 milliards de yens (près d'un milliard d'euros), toujours selon les douanes japonaises.

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En effet, les relations entre Moscou et Tokyo sont glaciales à l'heure actuelle, le Japon participant aux sanctions internationales contre la Russie depuis son invasion de l'Ukraine début 2022. Cette annonce peut donc être vue comme une mesure de rétorsion de la Russie pour tenter de faire plier Tokyo.

Une autre annonce, en revanche, a beaucoup plus inquiété les pêcheurs japonais : la même suspension des importations des produits de la mer des eaux japonaises, mais prononcée cette fois-ci par le gouvernement chinois, en août. Un choc pour le pays du soleil levant puisque la Chine continentale représentait à elle seule 22,5% de ses exportations en 2022.

Un rejet des eaux contaminées, validé par AIEA

Pour rappel, ces annonces de la Chine, et aujourd'hui de la Russie font suite au début du rejet de l'eau issue notamment des injections nécessaires pour refroidir des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, ravagée par le gigantesque tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon.

Pourtant, ce processus a été validé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et Tokyo assure qu'il est sans danger pour l'environnement et la santé humaine. Cette eau a été traitée pour la débarrasser de ses substances radioactives, à l'exception du tritium, un radionucléide qui n'est dangereux qu'à de très hautes doses concentrées selon des experts. Une action qui a justifié le rejet de cette eau dans l'océan Pacifique, diluée avec de l'eau de mer, afin que son niveau de radioactivité ne dépasse pas le plafond visé de 1.500 Becquerel par litre, soit un niveau 40 fois inférieur à la norme japonaise pour ce type d'opération.

Le Japon prévoit en tout de rejeter en mer plus de 1,3 million de m3 d'eau « tritiée » (contenant du tritium) de Fukushima - soit l'équivalent de 540 piscines olympiques - mais de manière extrêmement graduelle, jusqu'au début des années 2050, selon le calendrier actuel.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 17/10/2023 à 8:53
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12 ans les gars que Fukushima dégueule sa radioactivité dans les océans, radioactivité que l'on retrouve dorénavant un peu partout dans les eaux du globe, 12 ans...

à écrit le 16/10/2023 à 23:14
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On est mort de rire..... quand on connaît le niveau des rejets nucléaires russes, c est vraiment de la désinformation soviétique !

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