Le Kazakhstan n'exportera plus de drones et de composants électroniques vers la Russie

Voisine de la Russie et partenaire commercial de poids, l'ex-république soviétique est régulièrement accusée de contourner les sanctions occidentales, suite à l'invasion de l'Ukraine. Ce geste est donc très significatif.
Le Kazakhstan est proche allié économique et militaire de la Russie, avec laquelle il partage la plus longue frontière terrestre ininterrompue au monde.
Le Kazakhstan est proche allié économique et militaire de la Russie, avec laquelle il partage la plus longue frontière terrestre ininterrompue au monde. (Crédits : TURAR KAZANGAPOV)

Pour l'un des premiers partenaires commerciaux de la Russie, à l'initiative du conflit militaire en Ukraine, le geste ne manquera pas d'être remarqué par les diplomaties occidentales. Le Kazakhstan a annoncé ce jeudi 19 octobre avoir interdit l'exportation d'une centaine de produits vers la Russie, dont des drones et des composants électroniques.

« Nous exportons tous les produits, sauf 106 » dont l'exportation a été suspendue, a déclaré le vice-ministre du Commerce kazakh, Kaïrat Torebaïev, cité par l'agence de presse officielle Kazinform. Selon ce dernier, « des drones, leurs composants électroniques, du matériel spécial et des puces » figurent parmi ces « produits interdits d'exportation vers la Russie ».

Contacté par l'AFP, le ministère du Commerce de la première économie d'Asie centrale n'a pas répondu pour le moment et aucune vidéo de l'interview du ministre n'a été diffusée par les médias locaux. Certains d'entre eux assurent que « seuls les produits liés à la guerre » sont concernés par l'interdiction.

Le pays accusé de contourner les sanctions occidentales

Après l'invasion russe de l'Ukraine, de nombreuses ex-républiques soviétiques, dont le Kazakhstan, mais aussi la Turquie, la Chine ou les Emirats arabes unis, sont soupçonnés d'importer, notamment d'Europe, du matériel sous embargo qu'ils exportent vers la Russie. Le pays d'Asie centrale est régulièrement accusé de contourner les sanctions occidentales imposées à son allié russe après l'invasion de l'Ukraine.

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Ces derniers mois, plusieurs représentants et diplomates occidentaux se sont rendus en Asie centrale et ont fait planer la menace de sanctions secondaires, tout en reconnaissant la position délicate de ces pays vis-à-vis de Moscou. Fin septembre, les chefs d'Etat du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan ont promis de faire des « efforts supplémentaires pour empêcher le contournement des sanctions », à l'occasion d'une rencontre à Berlin avec le chancelier allemand Olaf Scholz. « Le Kazakhstan a affirmé, sans ambiguïté, qu'il suivrait le régime des sanctions », a avait aussi déclaré le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev à l'issue de cette rencontre avec le chancelier.

Trouver l'équilibre vis-à-vis de l'Europe et la Russie

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a obligé les cinq ex-républiques soviétiques d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan), membres de diverses alliances avec Moscou, à trouver une position équilibrée. Ces pays, qui conservent des liens politiques, économiques et militaires étroits avec Moscou, affichent leur neutralité diplomatique, et veillent à garder de bonnes relations tant avec l'ex-puissance tutélaire russe qu'avec l'Occident.

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Mais le Kazakhstan, proche allié économique et militaire de la Russie avec laquelle il partage la plus longue frontière terrestre ininterrompue au monde (plus de 7.500 kilomètres), a été régulièrement accusé d'aider son voisin à importer certains biens, en violation des sanctions. De leur côté, les pays occidentaux cherchent à jouer un rôle plus important en Asie centrale, notamment via la conclusion de nouveaux accords commerciaux. Ce, en profitant de l'affaiblissement géopolitique de la Russie.

La France avance ses pions en Mongolie, voisine du Kazakhstan

Le spécialiste français du combustible nucléaire Orano (ex-Areva) a signé jeudi dernier un accord avec la Mongolie, voisine du Kazakhstan, en vue d'exploiter une mine d'uranium, ont annoncé l'Elysée et Orano à l'occasion de la visite d'Etat du président mongol en France. Ce projet d'exploitation de la mine de Zuuvch-Ovoo située dans le sud-ouest de la Mongolie, où Orano est présent depuis 25 ans, « s'inscrit dans une dynamique de renforcement mutuel de l'autonomie stratégique entre la France et la Mongolie », selon la présidence française.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 19/10/2023 à 18:41
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Et il n'y a que les gogos qui peuvent le croire....Le KAZAKHSTAN ne fait que jouer sur les 2 tableaux....Logique.

le 22/10/2023 à 9:13
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De quel droit l‘ Occident dicte-il aux asiatiques quoi faire sur. leur continent ? Il devrait rester sur sa sphère d‘ influence et arrêter de reginter. le monde !

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