Les Etats-Unis réduisent plus qu'attendu leur déficit commercial en août

Le déficit commercial des Etats-Unis s'est de nouveau réduit au mois d'août, profitant principalement d'une hausse des exportations américaines. La remontée des prix du pétrole, a été l'un des premiers moteurs dans ce bon résultat.
Le déficit des biens et services des USA avec le reste du monde est en baisse de près de 10% par rapport au mois précédent.
Le déficit des biens et services des USA avec le reste du monde est en baisse de près de 10% par rapport au mois précédent. (Crédits : JONATHAN ERNST)

Une bonne nouvelle pour la force commerciale des Etats-Unis. Selon les données publiées ce jeudi 5 octobre par le département américain du Commerce, le déficit commercial du pays s'est de nouveau réduit au mois d'août, profitant principalement d'une hausse des exportations américaines, notamment grâce à une remontée des prix du pétrole. Le déficit des biens et services avec le reste du monde est ainsi retombé à 58,3 milliards de dollars, en baisse de près de 10% par rapport au mois précédent.

Mieux que prévu

Ce bon résultat est meilleur que ce qu'avaient anticipé les analystes, qui tablaient sur un déficit quasi stable par rapport à juillet, à 65,1 milliards de dollars, selon le consensus publié par le cabinet d'analyse de marché briefing.com. Le ministère américain du commerce en a profité pour réviser le déficit commercial enregistré au mois de juillet, désormais annoncé à 64,7 milliards de dollars, contre 65 milliards annoncés initialement.

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Au total, sur les trois derniers mois, le déficit a reculé en moyenne de 2,8 milliards de dollars, et même de onze milliards, comparé aux trois mêmes mois l'année précédente. « Le déficit s'est contracté plus qu'attendu en profitant de la baisse des importations et de la hausse des exportations, mais, jusqu'ici, le volume global des échanges reste des niveaux atteints en 2022 », a souligné dans une note Rubeela Farooqi, cheffe économiste du cabinet High Frequency Economics (HFE).

Au mois d'août, les exportations de biens ont, en effet, rebondi de 1,6% par rapport à juillet, profitant en partie de la reprise de la hausse des prix du pétrole, mais également d'une bonne tenue des secteurs de l'équipement informatique et de semi-conducteurs et des produits pharmaceutiques.

Les importations ont de leur côté reculé de 0,7%, principalement du fait d'une baisse des importations de ces mêmes équipements informatiques et semiconducteurs ainsi que des smartphones et équipements de la maison.

De bons signaux aussi avec la Chine

S'agissant des échanges bilatéraux de biens, le déficit commercial avec la Chine a de nouveau reculé pour atteindre 22,7 milliards de dollars, restant malgré tout le plus élevé. Sur les huit premiers mois de l'année, la Chine est cependant désormais surpassée par le Mexique comme premier importateur de biens aux Etats-Unis. De son côté, l'Union européenne dans son ensemble était le seul espace faisant mieux que le pays latino-américain.

Le déficit commercial avec l'UE s'est, en revanche, légèrement creusé, pour atteindre 17,8 milliards de dollars, toujours concentré principalement sur quatre pays : l'Allemagne, l'Irlande, l'Italie et la France. Celui avec le Mexique est de son côté stable à 12,8 milliards de dollars, alors que le déficit avec le Vietnam, désormais partenaire commercial majeur des Etats-Unis, continue d'augmenter à huit milliards.

Mi-septembre, Joe Biden s'est d'ailleurs rendu au Vietnam. À cette occasion, le président américain à signé avec son homologue vietnamien un vaste partenariat dans les semi-conducteurs et les minéraux. L'accord se veut gagnant-gagnant. Il doit permettre aux Etats-Unis, que Joe Biden veut réindustrialiser à grande vitesse, notamment pour les technologies vertes, de garantir des approvisionnements de composants électroniques essentiels.

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L'économie américaine plus résistante que prévue en 2023

Malgré une inflation galopante, une guerre commerciale avec la Chine et un contexte économique mondial défavorable, l'économie américaine résiste donc bien en 2023. Au cours des douze derniers mois, celle-ci a créé 3,1 millions d'emplois, dont 187.000 en août. Avec 3,8% de taux de chômage, elle est très proche du plein-emploi. Selon les analystes, elle devrait même croître entre 2 et 2,5% en 2023.

En outre, sa croissance au second trimestre s'est établie à 2,1% en rythme annualisé. Si elle n'était que de 0,5% plus élevée en comparaison avec le trimestre précédent, la croissance du produit intérieur brut (PIB) a néanmoins surpris par sa vigueur, s'accélérant par rapport aux 2,0% du premier trimestre. Les analystes la voyaient, en effet, ralentir ou, au mieux, rester stable.

Pour Tiffany Wilding, une partie de cette résilience s'explique par la politique de relance par la consommation adoptée par Washington. Outre les chèques délivrés sous l'administration Trump durant la pandémie, l'administration Biden a, en effet, réussi à faire voter début 2021 un gigantesque plan de relance de 1.900 milliards de dollars, comprenant notamment de nouveaux chèques envoyés aux Américains.

2022, l'année où le déficit commercial américain a atteint un record

Pour rappel, le déficit commercial américain a atteint un record sur l'année 2022, à 948,1 milliards de dollars (+12% par rapport à 2021). Jamais depuis 1960, année à laquelle remontent les statistiques du gouvernement américain, il n'était monté à un tel niveau. Cela s'explique principalement par la forte progression des importations sur l'année, qui a reflété la forte demande des entreprises et des consommateurs américains pour des produits et des services fabriqués à l'étranger dans un contexte de reprise du commerce international après deux années marquées par la pandémie.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 05/10/2023 à 17:53
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Evidemment, le fait que les USA poussent à la guerre en UKRAINE est parfaitement désintéressée : eux, en fait, ils ne financent rien du tout. Peut-être pourrait-il y avoir un vrai débat pour y mettre fin, plutôt qu'un véritable terrorisme intellectu...

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