Mer Rouge : les Houthis attaquent un pétrolier chinois, alors qu’ils avaient promis de leur garantir un passage sécurisé du canal de Suez

Les Houthis avaient pourtant affirmé précédemment qu'ils n'attaqueraient pas de navires chinois, note le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient. Le navire attaqué était enregistré jusqu'en février sous le nom d'une société britannique.
Les Houthis, insurgés proches de l'Iran, qui contrôlent une partie du Yémen, visaient au départ les navires liés à Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza. Mais ils ont élargi leurs cibles aux navires associés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni après les frappes menées par ces deux pays contre leurs positions au Yémen.
Les Houthis, insurgés proches de l'Iran, qui contrôlent une partie du Yémen, visaient au départ les navires liés à Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza. Mais ils ont élargi leurs cibles aux navires associés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni après les frappes menées par ces deux pays contre leurs positions au Yémen. (Crédits : KHALED ABDULLAH)

Une attaque bien étrange. Alors qu'il y a deux mois, les Houthis du Yémen avaient clairement indiqué, par la voix de Mohammed al-Bukhaiti, l'un des membres de sa direction politique, qu'ils garantissaient « un passage sécurisée » aux navires chinois et russes empruntant le canal du Suez, ils ont attaqué ce samedi le Huang Pu, un pétrolier chinois à 23 milles nautiques à l'ouest de la ville de Mokha.

Le nom de l'opérateur a changé récemment

L'un des cinq missiles balistiques envoyés a touché ce navire, propriété chinoise et sous exploitation chinoise, (mais battant pavillon panaméen), selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom). Un incendie s'est déclaré à bord et l'équipage a émis un signal de détresse sans toutefois solliciter de l'aide. Une fois le feu éteint, le navire « a pu poursuivre sa route », ajoute le Centcom. « Aucune victime n'a été signalée et le navire a pu poursuivre sa route », ont précisé les forces américaines, en indiquant qu'il n'y avait pas eu de victimes.

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D'après société de sécurité maritime Ambrey, « les données d'enregistrement, y compris le nom et l'opérateur » du pétrolier ont été modifiées en février dernier. Le navire avait été enregistré en 2019 sous le nom de Union Maritime Ltd, une société britannique, a affirmé Ambrey en précisant qu'un bateau affilié à cette société avait déjà été attaqué par les rebelles yéménites.

Jusqu'ici, les Houthis avaient toujours dit qu'ils ne s'en prendraient qu'à des navires ayant un lien avec Israël, en ciblant en particulier les bateaux américains ou britanniques en représailles des attaques des forces américaines et britanniques contre les sites Houthis. Pour rappel, Washington et Londres ont mis en place en décembre une force multinationale de protection maritime en mer Rouge et lancé, avec l'aide du Royaume-Uni, des frappes au Yémen contre les Houthis.

Cette attaque contre un bateau chinois est donc surprenante. L'hypothèse d'une erreur n'est pas à exclure, sachant que l'Iran est proche de la Chine.

Le 19 janvier, dans une interview au quotidien russe Izvestia, Mohammed al-Bukhaiti avait déclaré :

« La folie et l'idiotie des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont joué contre eux : désormais aucun de leur navire ne pourra franchir une des principales voies commerciales au monde. Les pertes pour les pays agresseurs sont supérieures aux pertes pour le Yémen », avait-il dit.

« Pour les autres pays, incluant la Chine et la Russie, leur transport maritime dans la région n'est pas menacé. D'ailleurs, nous sommes même prêts à assurer le passage sécurisé de leurs navires en mer Rouge », avait assuré ce chef des Houthis.

Plus de 50 attaques contre des navires depuis l'automne

En attendant, les attaques ne cessent pas. Les Houthis sont à l'origine d'au moins 50 attaques de navires au large des côtes du Yémen depuis l'automne, a déclaré jeudi à Washington la secrétaire adjointe à la Défense Celeste Wallander lors d'une audition au Congrès.

 « Dans la mer Rouge, les Houthis cherchent à perturber cette voie cruciale pour le commerce mondial, avec au moins 50 attaques » contre des bateaux depuis l'automne, a-t-elle déclaré.

Mais les réponses américaines manquent d'efficacité. Lors de la même audition, le général Erik Kurilla, chef du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a reconnu que les rebelles peuvent rapidement remplacer les équipements détruits par les militaires occidentaux.

« Seulement deux bateaux pourraient permettre de remplacer l'essentiel du matériel houthis que nous avons détruit jusqu'à présent », a-t-il déclaré. « Il nous faut augmenter le travail fait au niveau international pour être en mesure d'inspecter les navires qui arrivent à Hodeida », le port sur la mer Rouge contrôlé par les Houthis, a-t-il dit, soulignant aussi le besoin de peser sur l'Iran, allié des rebelles.

Commentaires 6
à écrit le 25/03/2024 à 17:15
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Moins il y aura de porte containers qui arrive de Chine et bien mieux nous porterons.

le 28/03/2024 à 8:58
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Et tu vas avoir comment ton smartphone ?? ta télé ?? ta voiture ??? Tes vetements ?? Tes chaussures ? Tes meubles ? Tes fournitures ?? Ton électro ménager ? etc etc etc Tu achètes la plupart de tes affaires de chine !! Alors stop !!

à écrit le 24/03/2024 à 20:01
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Les promesses n engagent que ceux qui y croient

à écrit le 24/03/2024 à 15:37
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Sinon, on peut aussi détruire hodeida. Un navire qui échappe à tout contrôle, l'accident bête...

à écrit le 24/03/2024 à 15:35
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Sinon, on peut aussi détruire hodeida. Un navire qui échappe à tout contrôle, l'accident bête...

à écrit le 24/03/2024 à 12:04
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Ouais bon ensuite vu la quantité pharaonique de portes containers qui partent et arrivent en Chine, selon la loi des probabilités forcément...

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