Un navire commercial touché par une attaque de drone dans l'océan Indien

Il s'agit d'un navire-citerne spécialisé dans le transport de produits chimiques « battant pavillon libérien [qui] était affilié à Israël », selon la société britannique, Ambrey, faisant ainsi écho aux attaques de drones et de missiles menées par les Houthis sur des navires et mer Rouge sur fond de guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.
Le bateau attaqué est un navire-citerne spécialisé dans le transport de produits chimiques. Photo d'illustration.
Le bateau attaqué est un navire-citerne spécialisé dans le transport de produits chimiques. Photo d'illustration. (Crédits : Reuters)

Nouvel incident en mer : un drone a frappé un navire commercial ce samedi, provoquant un incendie à bord qui a ensuite été éteint et sans faire de blessés, selon l'agence de sécurité maritime britannique UKMTO. Cette dernière ainsi que la société britannique Ambrey ont déclaré que l'attaque s'était produite dans l'océan Indien, à 200 milles nautiques au sud-ouest de Veraval, en Inde.

De son côté, la marine indienne a déclaré avoir répondu à une demande d'assistance. « Un avion a été dépêché sur place et a pu atteindre le navire et établir la sécurité du navire et de son équipage », a dit à l'AFP un responsable de celle-ci. « Un navire de guerre de la marine indienne a également été dépêché sur place pour fournir l'assistance nécessaire », a-t-il ajouté.

Un « pétrolier affilié à Israël »

L'attaque a visé un navire-citerne spécialisé dans le transport de produits chimiques « battant pavillon libérien [qui] était affilié à Israël » et qui faisait route de l'Arabie saoudite vers l'Inde, a indiqué la société britannique Ambrey.

Une précision qui, bien que la responsabilité de cette frappe n'a pas été établie dans l'immédiat, n'est pas sans rappeler la série d'attaques de drones et de missiles qui se sont déroulées en mer Rouge ces dernières semaines et menées par les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, sur fond de guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza. Les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen, mais qui ne sont pas reconnus par la communauté internationale, répètent, en effet, qu'ils continueront ces attaques tant que la nourriture et les médicaments ne rentreraient pas en quantité suffisante dans la bande de Gaza, le territoire palestinien bombardé et assiégé par Israël, en réaction à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien.

Au total, plus de 100 attaques de drones et de missiles ont été lancées par les rebelles Houthis qui contrôlent des pans entiers du territoire yéménite dont la capitale Sanaa. Elles ont ciblé 10 navires marchands impliquant plus de 35 pays différents, selon le Pentagone.

L'Iran a également été accusé par les Etats-Unis de mener des attaques à proximité de ses eaux. Le mois dernier, un cargo israélien a ainsi été endommagé lors d'une attaque de drone présumée menée par le Corps des Gardiens de la révolution islamique iranien dans l'océan Indien, selon un responsable américain. En outre, vendredi, les Etats-Unis ont accusé Téhéran d'être « très impliqué dans la planification » des attaques perpétrées par les rebelles Houthis, selon les mots de la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. « Nous n'avons aucune raison de croire que l'Iran essaie de dissuader les Houthis de poursuivre leurs actions irresponsables », a-t-elle estimé.

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Vers « la fermeture d'autres voies navigables », prévient l'Iran

De son côté, l'Iran reconnaît son soutien politique aux Houthis, en guerre depuis 2014 contre le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale, mais dément toutefois fournir du matériel militaire aux rebelles. « Avec la poursuite des crimes, l'Amérique et ses alliés doivent s'attendre à la naissance de nouveaux pouvoirs de résistance et à la fermeture d'autres voies navigables », a affirmé Mohammad Reza Naqdi, coordinateur adjoint du (CGRI), cité par l'agence de presse iranienne Tasnim. Et de prévenir : « Ils devront bientôt s'attendre à la fermeture de la mer Méditerranée, de Gibraltar et d'autres voies navigables contre eux ».

Les récentes attaques menées dans le détroit de Bab el-Mandeb, situé au large du Yémen et reliant l'océan Indien à la mer Rouge, puis la mer Méditerranée via le canal de Suez ont, en effet, forcé de nombreux bateaux à changer de route. C'est notamment le cas de l'armateur du Hongkong Evergreen et du pétrolier britannique BP qui ont renoncé à transiter par la zone. Une décision similaire à celle prise depuis le 15 décembre par Maersk, CMA CGM (propriétaire de La Tribune), Hapag-Lloyd et MSC.

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Tous contournent désormais l'Afrique par le Cap de la Bonne Espérance, un itinéraire qui allonge la durée de transport de deux à trois semaines pour un tanker, d'une semaine pour un navire de commerce moyen, et augmente les coûts. Ainsi, Ikea a indiqué que certains de ses produits en provenance d'Asie seraient livrés avec du retard ou même absents des rayons de l'enseigne à cause de ce changement d'itinéraire.

(Avec agences)

Commentaire 1
à écrit le 24/12/2023 à 0:36
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Le navire était parti du port de Jubail (Arabie Saoudite) dans le Golfe Persique, avait traversé le détroit d'Ormuz le 20 décembre, venait de sortir du golfe d'Oman et se dirigeait vers le port de Mangalore en Inde qu'il aurait dû atteindre le 25 déc...

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