Brexit  : Bruxelles et Londres accouchent d'un accord pour régler la question nord-irlandaise

Après d'intenses négociations ces dernières semaines, un règlement de ce contentieux post-Brexit est annoncé. En jeu, les contrôles douaniers entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, fustigés par les unionistes nord-irlandais, qui y voient une menace sur la statut de leur province au sein du pays.
Le protocole nord-irlandais, signé en 2020, vise à la fois à préserver l'accord de paix de 1998, en évitant le retour d'une frontière douanière entre les deux Irlande.
Le protocole nord-irlandais, signé en 2020, vise à la fois à préserver l'accord de paix de 1998, en évitant le retour d'une frontière douanière entre les deux Irlande. (Crédits : Dado Ruvic)

[Article mis à jour lundi 27 février à 15h51]

Après des mois d'échanges tendus sur la question de la frontière irlando-britannique, l'Union européenne et le Royaume-Uni sont enfin parvenus sur un compromis. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak devrait présenter cet accord dans l'après-midi à l'issue d'un déjeuner de travail avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Celui-ci doit réviser le protocole nord-irlandais. Il a été trouvé une heure après l'arrivée d'Ursula von der Leyen à Windsor, à l'ouest de Londres, a indiqué lundi une source gouvernementale britannique.

Après sa conférence de presse avec Ursula von der Leyen, M. Sunak doit rentrer à Londres pour s'adresser aux députés à la Chambre des Communes.

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Le protocole nord-irlandais, signé en 2020, vise à la fois à préserver l'accord de paix de 1998, qui a mis fin à trois décennies de conflit sanglant sur l'île, en évitant le retour d'une frontière douanière dure entre la République d'Irlande, membre de l'Union européenne et l'Irlande du Nord, province britannique, et à protéger l'intégrité du marché unique européen.

Cet accord, qui génère des tensions entre l'Union européenne et Londres, est aussi devenu un problème interne pour Rishi Sunak, confronté à l'opposition des durs du Brexit et à celle des unionistes à Belfast. Ces derniers refusent toute application de facto du droit européen dans la province britannique et bloquent le fonctionnement de l'exécutif local depuis un an.

Mercredi encore, Rishi Sunak, pourtant Brexiter de la première heure, expliquait « continuer à se battre » pour obtenir des concessions de l'UE. Il doit rencontrer en milieu de journée près de Londres la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour des « discussions finales ».

Le locataire de Downing Street s'entretiendra ensuite avec ses principaux ministres dont le ministre d'Irlande du Nord pour les tenir au courant de ces discussions, et si elles permettent un accord, une conférence de presse réunissant Rishi Sunak et Ursula von der Leyen est prévue en fin d'après-midi avant que le Premier ministre ne se rende à la Chambre des communes informer les députés.

Des conservateurs veulent se débarrasser du droit européen en Irlande du Nord

Dans le journal Sunday Times, le Premier ministre a lancé dimanche un appel à son parti divisé, expliquant que l'accord en cours de discussion n'est pas une menace pour le Brexit mais vise à « s'assurer que le Brexit fonctionne dans chaque région du Royaume-Uni ». « Le travail sur le Brexit reste inachevé et je veux que le travail soit fait », a-t-il dit.

Un membre de l'aile eurosceptique du parti du Premier ministre a prévenu que le Parlement ne devait pas se précipiter pour accepter un accord. « Faire l'impasse sur le Parlement se termine généralement mal », a lancé Mark Francois, président du Groupe européen de la recherche, sur la chaîne Sky News. « Nous devons nous débarrasser du droit européen en Irlande du Nord ».

Boris Johnson avait rejeté le protocole en 2022

Si Rishi Sunak parvient à s'entendre lundi avec Ursula von der Leyen, il devra encore affronter ses collègues. Sur ce dossier, il fait face à une forte opposition d'élus conservateurs, notamment son prédécesseur Boris Johnson, qui avait rejeté le protocole en juin 2022 deux ans après l'avoir signé.

Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a indiqué sur Twitter avoir été en contact dimanche avec Ursula von der Leyen. « Nous devons reconnaître le niveau d'engagement entre le gouvernement britannique, la Commission européenne et les partis d'Irlande du Nord au cours des derniers mois », a-t-il écrit.

(Avec AFP et Reuters)

Commentaires 2
à écrit le 27/02/2023 à 16:04
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On ne peut qu'espérer qu'on ne laissera pas Van der Leyen faire des concessions non contrôlées aux anglais. On voit avec l'Ukraine ce que c'est de laisser la bride sur le cou à Van der Leyen ... Car les Anglais sont très forts et toujours de mauvaise...

à écrit le 27/02/2023 à 8:56
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y a rien a negocier vu que tout a ete negocie et quun accord a ete signe; ou alors il faut renegocier un autre accord, ou chacun devra tout reposer sur la table...........en anglais on dit ' inch by inch, as a gentleman', pour ceux qui parlent...

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