Portugal  : le gouvernement va limiter la hausse du taux des crédits immobiliers

Le gouvernement portugais a décidé jeudi de limiter l'augmentation « abrupte » des mensualités d'emprunts immobiliers pour près d'un million de ménages à 70% du taux de référence fixé par la Banque centrale européenne. Au Portugal, 87% des emprunts immobiliers sont à taux variables, ce qui menace la capacité de remboursement de près d'un million de ménages.
Les montants des mensualités de crédit immobilier ont augmenté d'environ 50% en moyenne entre janvier 2022 et août 2023.
Les montants des mensualités de crédit immobilier ont augmenté d'environ 50% en moyenne entre janvier 2022 et août 2023. (Crédits : Reuters)

87% des emprunts immobiliers des Portugais ont des taux d'intérêt variables et c'est près d'un million de ménages qui sont en difficulté quand ils doivent le rembourser.

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« Le moment est venu aujourd'hui de prendre des mesures en réponse à ce qui est sans aucun doute le problème le plus grave auquel sont confrontées les familles portugaises aujourd'hui », a déclaré le ministre des Finances, Fernando Medina, à l'issue de la réunion hebdomadaire du gouvernement.

La première de ces mesures consiste à permettre de limiter pendant deux ans la hausse du taux d'intérêt des mensualités de crédit immobilier remboursées par les familles, à 70% du taux de référence fixé par la Banque centrale européenne (BCE), relevé jeudi à son plus haut niveau depuis 1999

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Le gouvernement portugais a également relevé le plafond des prêts bonifiés, une mesure pouvant profiter à quelque 200.000 ménages, a annoncé le ministre des Finances. « Nous n'avions jamais observé une hausse aussi rapide et abrupte des taux d'intérêt », a-t-il fait valoir. Par conséquent, les montants des mensualités de crédit immobilier ont augmenté d'environ 50% en moyenne entre janvier 2022 et août 2023. Pour les emprunts les plus récents, elles ont augmenté de 254 à 379 euros.

Freiner aussi la hausse des prix du loyer

Par ailleurs le Parlement doit revoter vendredi un paquet de mesures annoncées par le gouvernement en février dans le but de freiner la hausse du prix des loyers, qui caractérise la crise actuelle du logement au Portugal. Ces dispositions, qui se sont heurtées au veto du président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, prévoient notamment la fin des « visas dorés » - des permis de séjour accordés à de riches investisseurs étrangers - ou l'obligation de mettre en location les appartements vacants depuis plus de deux ans dans les centres urbains.

En raison du niveau de l'inflation ces derniers mois, les propriétaires pourraient relever les loyers de près de 7% dès janvier prochain, à moins que le gouvernement ne décide de limiter cette hausse. Cette année, il avait plafonné l'augmentation des loyers à 2%. Le débat parlementaire consacré à ce sujet jeudi a été brièvement interrompu par une vingtaine de militants en faveur du droit au logement, qui doutent de l'efficacité des mesures du gouvernement et appellent à manifester à Lisbonne le 30 septembre.

Reconduction d'une TVA à « taux zéro » sur un ensemble de biens alimentaires

Par ailleurs, face à l'inflation, le gouvernement portugais a décidé début septembre de prolonger l'application, jusqu'au 31 décembre, d'une TVA à « taux zéro » sur un ensemble de biens alimentaires de première nécessité pour aider les ménages face à l'inflation. Elle porte sur un ensemble de 46 produits comprenant des légumes, des fruits, de la viande, du poisson ou encore des produits laitiers. La mise en place de cette mesure en avril a permis « une baisse des prix » et de soulager « la pression financière sur les budgets des familles », avait alors souligné le gouvernement dans un communiqué. Au Portugal, l'inflation a rebondi en août, en raison surtout de la hausse des prix du carburant, après neuf mois consécutifs de ralentissement. Établie à 7,8% sur l'ensemble de l'année dernière, la hausse des prix devrait se limiter cette année à 4% selon le gouvernement, ou à 5,8% d'après la Banque du Portugal.

(Avec AFP)

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