Superprofits : le Portugal s'y met à son tour

À la suite de l'accord trouvé au sein de l'Union européenne, le Portugal introduira l'année prochaine une « contribution temporaire de solidarité » qui sera d'au moins 33% sur les « profits extraordinaires » des secteurs du pétrole brut, du gaz naturel, du charbon et du raffinage. Les plus-values des investissements en cryptomonnaies seront, elles, taxées à 28%.
Le ministre des Finances portugais, Fernando Medina, a annoncé, ce lundi, que l'exécutif allait commencer à taxer les superprofits des producteurs d'énergie.
Le ministre des Finances portugais, Fernando Medina, a annoncé, ce lundi, que l'exécutif allait commencer à taxer les "superprofits" des producteurs d'énergie. (Crédits : Reuters)

Alors qu'à l'approche de l'hiver, les factures continuent de grimper et les températures de diminuer, l'Union européenne veut empêcher certains d'engranger des profits quand d'autres paient le prix fort de la crise énergétique qui frappe le Vieux Continent. Les Vingt-Sept se sont mis d'accord le 30 septembre dernier pour plafonner les revenus des producteurs d'électricité qui, à partir du nucléaire et des renouvelables (éolien, solaire, hydroélectrique), réalisent des bénéfices exceptionnels en vendant leur production à un prix très supérieur à leurs coûts de production. Les distributeurs de gaz, charbon et pétrole ne sont pas exemptés de fournir un effort supplémentaire et se verront appliquer une « contribution temporaire de solidarité ».

Les producteurs d'énergie mis à contribution

C'est dans cette optique que le ministre des Finances portugais, Fernando Medina, a annoncé, ce lundi, que l'exécutif allait commencer à taxer les "superprofits" des producteurs d'énergie.

À la suite de l'accord trouvé au sein de l'Union européenne, le Portugal introduira l'année prochaine une « contribution temporaire de solidarité » qui sera d'au moins 33% sur les « profits extraordinaires » des secteurs du pétrole brut, du gaz naturel, du charbon et du raffinage.

Cryptos : le Portugal comble un vide juridique

Le Portugal entend également s'attaquer aux bénéfices des investissements en cryptomonnaies. Le ministre des Finances a ainsi confirmé son intention de combler le vide légal qui empêchait l'imposition des actifs virtuels au Portugal, qui avait rendu le pays particulièrement attractif pour les investisseurs en cryptomonnaies.

Les plus-values réalisées dans ce secteur seront désormais imposées à hauteur de 28%, a précisé lundi Fernando Medina. Le Portugal était jusqu'ici l'un des rares pays en Europe où les transactions en cryptomonnaies n'étaient pas « imposables » car elles n'étaient pas considérées comme des devises ni des actifs financiers.

Des mesures similaires adoptées en Europe, mais la France hésite

En Italie, le gouvernement sortant de Mario Draghi a instauré une taxe exceptionnelle de 25% sur les entreprises du secteur de l'énergie qui pourrait rapporter au pays environ 10 milliards d'euros bien que le mode de calcul annoncé par l'exécutif est déjà contesté en justice par certaines entreprises.

En Espagne, le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez a annoncé au mois de juillet une taxe sur les bénéfices des grandes entreprises énergétiques et financières qui pourraient rapporter quelque 3,5 milliards d'euros par an sur deux ans.

Même stratégie adoptée aux Royaume-Uni qui a adopté au mois de mai une taxation de 25% sur les géants du gaz et du pétrole qui devrait permettre de lever 5 milliards d'euros.

D'autres pays comme la Grèce, la Hongrie, la Roumanie, les Pays-Bas ou encore la Belgique ont mis en œuvre cette fiscalité.

En France, la question de taxer les superprofits fait débat depuis plusieurs semaines. D'autant plus que l'Assemblée nationale vient de donner le coup d'envoi, ce lundi, de l'examen du projet de budget 2023.

Mais, si la Première ministre Elisabeth Borne a indiqué qu'elle ne « fermait pas la porte » à cette option, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a, lui, confirmé son opposition devant le patronat à Longchamp lors de la rencontre des entrepreneurs de France (Ref), fin août.

Lire aussiTaxe sur les superprofits : ce qu'elle pourrait rapporter au fisc

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 10/10/2022 à 21:43
Signaler
On apprend en première annee ce que ca donne quand on vend au prix de production...plus tard, quand on a eu son diplôme première année ce qui na pas l'air d'être son cas, on apprend ce que c'est des cycles investissements financements...alors disons ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.