Banques américaines : des résultats globalement rassurants au premier trimestre

Les principaux établissements financiers américains ont publiés des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Mais leur situation reste fragile et Washington ne s'y trompe pas.

Cette "saison des résultats" des banques américaines, les marchés la redoutaient. Mais quand Wells Fargo a ouvert le bal le 9 avril dernier, les investisseurs ont poussé un gros ouf de soulagement. La figure imposée s'est répétée cinq jours plus tard avec Goldman Sachs, puis le lendemain avec JPMorgan et le surlendemain avec Citigroup: à chaque fois, les performances étaient supérieures aux attentes.

Mais Bank of America jette un petit bémol dans cette partition sans réel relief. La première banque américaine a certes présenté un bénéfice net multiplié par trois sur un an et largement supérieur aux attentes, le chiffre est trompeur et les marchés ne s'y sont pas laissés prendre. Après un rally de plusieurs semaines, les valeurs bancaires américaines plongent à Wall Street ce lundi.

Bien sûr, la situation n'a rien de comparable avec les pertes abyssales qui ont plombé les bilans des établissements bancaires américains toute l'année 2008. Wells Fargo, Citigroup et les autres ont vu leurs comptes repasser dans le vert et dépasser les attentes des analystes. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'elles sont sorties d'affaires. L'administration américaine l'a bien compris et refuse de relâcher la pression sur ces établissements.

Tout d'abord, au cours des douze derniers mois, le paysage financier américain a bien changé. Une vague de consolidation a touché le secteur après la faillite de Lehman Brothers et les plus grands établissements du pays ont englouti les institutions financières plus mal en point. Les très fortes progressions de leur bénéfice en rythme annuel s'expliquent donc en partie parce que leur nouvelle acquisition a été intégrée aux comptes.

Eléments exceptionnels

Bank of America, qui a racheté Countrywide Financial en juillet dernier et surtout Merrill Lynch le 1er janvier, a estimé que ces deux additions ont contribué pour environ 3 milliards de dollars à son bénéfice net trimestriel. Celui-ci s'affiche à 4,25 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année, contre 1,21 milliard à la même période en 2008.

Si on leur retire les éléments exceptionnels, les résultats net des banques américaines affichent, parfois, des progressions moins spectaculaires. Dans le cas de Bank of America, le bénéfice par action reste multiplié par deux par rapport à mars 2008.

Wells Fargo a connu une progression de ses résultats un peu similaire. La banque californienne avait sous-estimé les performances de sa nouvelle filiale Wachovia. Il a donc enregistré un bénéfice net "record" sur les trois premiers mois de l'année... et deux fois plus important que prévu.

JPMorgan, la deuxième banque américaine, a présenté des résultats moins brillants. Son bénéfice net a baissé de 10% sur les trois premiers mois de l'année, mais les 2,14 milliards de dollars de profit restent une somme deux fois plus élevée que ce qu'attendaient les analystes. Cependant, là encore, l'intégration de Bear Stearns et de Washington Mutual a biaisé les comparaisons. Le chiffre d'affaires trimestriel du groupe a ainsi bondi de 7,8 à 26,9 milliards de dollars sur un an.

Les résultats des "stress tests" attendus

Ensuite les banques ont enregistré l'an dernier des dépréciations massives d'actifs qui ont plombé leurs comptes. Cette année encore, elles craignent de mauvaises surprises, à l'image de Bank of America, qui a provisionné 6,4 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année, craignant encore pour le marché du crédit.

D'autres banques font preuve de plus de confiance (voire d'arrogance) et annoncent leur intention de rembourser au plus vites les aides fédérales perçues en 2008. Tant qu'elles en bénéficient, elles doivent en effet se prêter aux règles de Washington et à son contrôle, notamment en matière de politique salariale et de gestion du risque.

Malgré des résultats encourageant, l'administration de Barack Obama ne semble pas avoir l'intention de laisser à nouveau la bride au cou des institutions de Wall Street. Les résultats des "stress tests" sont particulièrement attendus. Ils ont été mis en place par l'Etat fédéral pour mesurer les capacités de résistance des banques en cas d'aggravation de la situation économique et les premiers observateurs s'attendent à ce qu'ils conduisent à de nouvelles augmentations de capitaux... auxquelles pourrait souscrire l'Etat.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Puisque les resultatts sont si bon pourquoi ne publie t on pas les resultats des "stress tests"qui sont etablies depuis un certain temps maintenant?

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