En repli de 26,4%, le bénéfice net de BNP Paribas en 2013 déçoit

Après une année 2013 marquée par des éléments exceptionnels qui ont rogné son bénéfice net, BNP Paribas veut mettre l'accent sur une amélioration de sa rentabilité pour 2016.
En 2013, BNP Paribas a vu les éléments non récurrents peser négativement sur son bénéfice net à hauteur de 1,21 milliard d'euros, contre une contribution positive de 184 millions en 2012. (Reuters/Benoit Tessier)

Année 2013 difficile pour BNP Paribas : l'an passé, le résultat net de la banque française a reculé de 26,4%, à 4,83 milliards d'euros, du fait d'importants éléments non-récurrents, selon un communiqué. Il est inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur 5,72 milliards d'euros, selon le consensus établi par FactSet.

La banque a dévoilé de nouveaux éléments de son plan stratégique 2014/2016, notamment une rentabilité des capitaux propres (ROE) d'au moins 10% en 2016 et une croissance annuelle d'au moins 10% du bénéfice net par action en moyenne sur la période 2013/2016, hors exceptionnels.

En 2013, la rentabilité des capitaux propres de BNP Paribas s'est établi à 6,1% (7,7% hors exceptionnels) et le bénéfice net par action a atteint 3,69 euros (4,67 euros hors exceptionnels). Sa rivale Société Générale a  comme BNP, fait de cette rentabilité des capitaux propres un des éléments essentiels de son futur plan stratégique, qui sera détaillée en mai, et vise une rentabilité de 10% en 2015.

Bilan "très solide"

BNP Paribas se targue par ailleurs d'afficher un bilan "très solide", avec un ratio de fonds propres "durs" (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) de 10,3% fin 2013, nettement au-dessus du seuil de 9% exigé par les nouvelles règles dites de Bâle III.

Ce ratio s'affiche en baisse de 50 points de base (0,50 point de pourcentage) par rapport à la fin du troisième trimestre, un repli déjà annoncé par le groupe français et dû au rachat des 25% que l'Etat belge détenait dans sa filiale Fortis pour 3,25 milliards d'euros.

Autre élément clé des règles bâloises, le ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres) atteint 3,7% et dépasse lui aussi le minimum de 3% requis.

Eléments non récurrents

En 2013, BNP Paribas a vu les éléments non récurrents peser négativement sur son bénéfice net à hauteur de 1,21 milliard d'euros, contre une contribution positive de 184 millions en 2012.

Parmi ceux-ci, la banque a souligné avoir provisionné au quatrième trimestre 798 millions d'euros, en lien avec une enquête des autorités américaines sur des paiements en dollars réalisés dans des pays soumis à un embargo des Etats-Unis. Dans un dossier similaire, la britannique Standard Chartered avait payé quelque 650 millions de dollars en 2012.

L'établissement de la rue d'Antin a aussi vu les coûts de transformation de son plan d'efficacité et de simplification ("Simple & Efficient") atteindre 661 millions d'euros pour des économies de coûts qui atteignent déjà 800 millions. Hors exceptionnels, le bénéfice net a aussi connu une baisse en 2013, mais moindre (-5,3%).

PNB en léger recul

Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) est pour sa part ressorti en léger recul de 0,6%, à 38,82 milliards d'euros, un niveau supérieur aux attentes (38,49 milliards).

La banque, qui proposera un dividende annuel de 1,50 euro par action soit un niveau semblable à celui versé l'an passé, se félicite d'avoir contenu à 2,9% la hausse de son coût du risque (provisions pour risque d'impayés, ndlr), malgré une conjoncture "peu porteuse". En dépit de cette progression, celui-ci reste à un niveau bas comparé à celui d'autres établissements.

Au sein des pôles opérationnels, "Investment Solutions" (gestion d'actifs, banque privée et assurance) a tiré son épingle du jeu en étant le seul à faire croître son PNB, de 2,3%. En ce qui concerne la banque de détail, la situation a été contrastée selon les pays. Si la France affiche sa résilience avec un résultat avant impôt en légère baisse (-2%), la Belgique réalise une bonne performance (+3%), tandis que l'Italie souffre de la situation économique (-46,3%).

Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net a été divisé par plus de 4 (-75,5%), à 127 millions d'euros, en raison des exceptionnels.

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Commentaire 1
à écrit le 13/02/2014 à 10:16
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"Autre élément clé des règles bâloises, le ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres) atteint 3,7% et dépasse lui aussi le minimum de 3% requis." C'est l'inverse, fonds propres rapportés au bilan.

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