Wendel recrute son nouveau patron chez Areva, l'action chute

Jean-Bernard Lafonta, dont la gestion était de plus en plus contestée par des actionnaires de la famille Wendel, sera remplacé par Frédéric Lemoine, président du conseil de surveillance d'Areva. Wendel annonce des résultats divisés par cinq. Ernest Antoine Seillière compte rester à la tête de Wendel. La Bourse préfère saluer le changement de patron.

Le numéro un de la société d'investissement Wendel, Jean-Bernard Lafonta, dont la gestion était de plus en plus contestée par des actionnaires de la famille, a présenté mercredi sa démission, a-t-il fait savoir dans la nuit de mercredi à jeudi à l'Agence France Presse (AFP). Il sera remplacé par Frédéric Lemoine, président du conseil de surveillance d'Areva. Ce dernier avait un peu plus tôt dans la soirée annoncé sa démission du spécialiste nucléaire. Jean-Bernard Lafonta a dit espérer que son départ contribuera à "retrouver la cohésion nécessaire à la mise en oeuvre des choix stratégiques du groupe".

Frédéric Lemoine a donné sa démission mercredi soir du poste de président du conseil de surveillance du groupe nucléaire français Areva. "J'ai pris la décision d'accepter la présidence d'un directoire d'une entreprise française cotée à Paris", écrit-il dans un courrier adressé à Bernard de Gouttes, secrétaire du conseil de surveillance d'Areva, et dont l'AFP (Agence France Presse) a obtenu copie. "J'ai l'honneur de remettre ma démission". La démission de Frédéric Lemoine sera "effective le vendredi 10 avril", indique ce dernier dans ce courrier, "au terme de quatre années passionnantes au service d'une magnifique entreprise française". (retrouvez le communiqué de Wendel sur cette nomination)

Considéré comme un financier brillant, Jean-Bernard Lafonta avait suscité les critiques de la famille Wendel en raison de rémunérations élevées versées aux dirigeants (y compris à lui-même mais aussi à Ernest-Antoine Seillière, président du conseil de surveillance) dans des conditions de transparence insuffisantes selon certains actionnaires. Il a aussi été critiqué pour l'entrée en force au capital de Saint-Gobain peu de temps avant la crise et avant que l'action de la firme industrielle ne chute lourdement, réduisant d'autant la valeur de l'investissement réalisé par Wendel.

En fin de semaine dernière, comme le révélait "La Tribune" une quarantaine des actionnaires familiaux - sur les 950 que compte la Société lorraine de participations sidérurgiques (SLPS), holding familiale de Wendel -  avaient  réclamé les départs de MM. Lafonta et Seillière. Ces actionnaires sont regroupés autour de Sophie Boegner, une cousine de Ernest-Antoine Seillière révoquée du conseil en juin 2008 alors qu'elle contestait des montages financiers réalisés lors d'une réorganisation du capital du groupe en 2007. Sophie Boegner, qui affirme que certains dirigeants, dont Ernest-Antoine Seillière, auraient à cette occasion réalisé des bénéfices indus, a déposé plainte. Le parquet de Paris a ouvert fin 2008 une information judiciaire sur l'opération.

Ernest-Antoine Seillière compte rester à la tête de Wendel

Pour sa part, Ernest-Antoine Seillière, président du conseil de surveillance de Wendel, a assuré jeudi qu'il comptait rester à la tête de la société d'investissement et qu'il était "soutenu" par le conseil de la Société lorraine de participations (SLPS), holding de contrôle du groupe. "Je suis soutenu dans mon rôle par le conseil de la SLPS, à l'unanimité", a assuré Ernest-Antoine Seillière lors d'une conférence de presse. Alors que son mandat se termine en juin, Ernest-Antoine Seillière a affirmé qu'il se présentera "devant l'assemblée générale (des actionnaires, prévue en juin, ndlr) avec une résolution qui sera votée".
"La SLPS et son président (François de Wendel, ndlr) appuient totalement ce renouvellement", a-t-il ajouté.

Résultats en net baisse pour Wendel

La société d'investissement publie finalement ce jeudi avec un jour d'avance sur son calendrier un bénéfice net divisé par 5,5 en 2008, à 158 millions d'euros, en raison de dépréciations d'actifs de 555 millions et d'un montant de cessions moindre que celui dégagé en 2007. Ces dépréciations d'actifs ont plombé le résultat non récurrent, qui affiche une perte de 292 millions, contre un bénéfice de 486 millions en 2007. En outre, le bénéfice avait profité en 2007 d'une plus-value de 786 millions liée à l'introduction en Bourse fin 2006 de Bureau Veritas, numéro deux mondial de la certification et de l'inspection.

Wendel indique par ailleurs qu'elle "amplifiera" en 2009 les "plans d'adaptation" de ses sociétés à la crise. Les mesures d'économies cumulées se montent à ce jour à 1,5 milliard en 2009, après 1,3 milliard en 2008, a-t-il précisé dans un communiqué. Le groupe se refuse à confirmer les objectifs 2012. "Dans le contexte actuel, nous ne nous projetons pas à quatre ans", a déclaré Jean-Bernard Lafonta, arguant d'une "visibilité très faible". Les objectifs pour la période 2006-2012 visaient un doublement de la valeur de l'actif net réévalué (ANR), une augmentation du dividende de 15% par an en moyenne, l'investissement de 2 milliards d'euros pour le développement des filiales, et de 3 milliards dans d'autres sociétés, cotées ou non, françaises ou étrangères. Le groupe dit vouloir "se focaliser sur des objectifs opérationnels pour 2009 et 2010", notamment "renforcer le potentiel de rebond des filiales" et "poursuivre la création de valeur par des arbitrages sur la dette". Il entend aussi "maintenir une position de liquidité importante", qui constitue selon lui une "protection élevée dans un premier temps contre les risques de marché" et qui permet de "saisir les opportunités (d'acquisitions, ndlr) en bas de cycle". (retrouvez le communiqué des résultats 2008 de Wendel)

Ce jeudi, la Bourse a d'abord salué le changement de patron avant de sanctionner le recul des résultats de la holding. Le titre s'envole a chuté de 5,03% à 19,55 euros, après avoir pris près de 8% en début de séance.

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Commentaires 6
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Alors, qui nous dira le montant du parachute doré ou des stock options que touchera Jean-Bernard Lafonta, le viré de Wendel ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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wendel est une trés belle affaire

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Et ce baron SEILLERE, qui denoncera qu'il entraine toutesles délocalisations françaises?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Achetez WENDEL! Vite!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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M. SELLIERE le grand donneur de leçons aux imbéciles de français qui ne comprenaient rien à la finance encore un donneur de leçon qui n'a rien vu venir , mais qui n'a pas oublié de se servir "largement" pendant la période de croissance.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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M. SELLIERE le grand donneur de leçons aux imbéciles de français qui ne comprenaient rien à la finance encore un donneur de leçon qui n'a rien vu venir , mais qui n'a pas oublié de se servir "largement" pendant la période de croissance.

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