L'impact de la dette de Natixis fait diminuer ses bénéfices de moitié

La banque Natixis a enregistré au premier trimestre un bénéfice net de 185 millions d'euros, en baisse de 55% sous l'effet d'éléments exceptionnels et du ralentissement de la banque de financement et d'investissement, selon un communiqué publié mercredi.
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Mauvaise surprise pour Natixis. Les résultats du premier trimestre 2012 sont inférieurs aux prédictions des analystes. La banque a ainsi enregistré un bénéfice net de 185 millions d'euros, en baisse de 55%. La conséquence de plusieurs éléments exceptionnels: le ralentissement de la banque de financement et d'investissement, et l'impact de l'appréciation de sa dette. Ce résultat est sensiblement inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 293 millions d'euros selon le consensus établi par Bloomberg.

Le principal élément exceptionnel tient à l'appréciation de la valeur de la dette de Natixis, dont l'impact négatif atteint 202 millions d'euros. Lorsque les conditions de marché s'améliorent, comme cela a été le cas au premier trimestre, la valeur des obligations émises par les banques s'apprécie, évolution qui doit être prise en compte comptablement et joue défavorablement sur les résultats. A cela s'ajoutent notamment 48 millions d'euros liés à un accord passé avec le rehausseur de crédit américain MBIA.

Quant à la banque de financement et d'investissement, elle a vu son résultat avant impôt diminuer de 36%, à 262 millions d'euros. Ce repli est, en parti, dû à un effet de base défavorable, le premier trimestre 2011 constituant une base de comparaison élevée, comme pour ses grands concurrents.

Les participations financières tirent leur épingle du jeu

La banque souligne néanmoins qu'elle "a continué de gagner des parts de marché sur ses activités clés, notamment dans le segment des émissions obligataires en euros et dans les obligations sécurisées". Parmi les autres grands pôles d'activité, l'Epargne (assurance-vie, gestion d'actifs, banque privée, capital-investissement), affiche un léger repli de son résultat avant impôt (-7%), tandis que les services financiers spécialisés (+15%) et les participations financières (résultat triplé principalement grâce à l'assureur-crédit Coface) tirent leur épingle du jeu.

Sur le plan des fonds propres, Natixis a bénéficié de la mise en place de l'opération dite P3CI, début janvier, pour renforcer sensiblement son ratio de fonds propres "durs" (capital et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis). Il atteignait 10,6% fin mars, un niveau très élevé. L'opération P3CI a consisté pour Natixis a émettre pour 6,9 milliards d'euros d'obligations souscrites par BPCE, ce qui a permis de neutraliser une partie des risques issus des deux réseaux de banque de détail Caisse d'Epargne et Banque Populaire.

A l'instar de ses concurrents, Natixis s'est également engagé dans une démarche de réduction de la taille de son bilan. Sur le quatrième trimestre 2011 et le premier trimestre 2012, la banque a réduit ses actifs pondérés (crédits pondérés du risque qui leur est associé) de 5,2 milliards d'euros (à changes constants et hors effet lié à P3CI). Il a également procédé à la cession de plus de 5 milliards d'actifs en banque de financement et d'investissement et au sein du portefeuille de titres géré en extinction.

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Commentaire 1
à écrit le 10/05/2012 à 15:05
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Où sont les directeurs qui ont fait passer le cours de cette société, d 'environ 20 euros à l'introduction à environ 2 euros auourd'hui? et quel bonus ont-ils reçu?

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