UBS se voit "en Apple ou en IBM des services financiers"

Le patron de la banque suisse, Sergio Ermotti l'a redressée en la repositionnant sur la gestion de fortune. Il estime que la technologie aura un impact aussi important que la régulation sur le métier dans les dix ans à venir, notamment sur les effectifs de la banque qui pourraient diminuer de 30%.
Delphine Cuny
Sergio Ermotti, le directeur général d'UBS : "Quand je suis arrivé, j'ai dit que je voulais qu'UBS soit l'Apple ou l'IBM des services financiers : de la gloire au bord du trépas, puis revenir au sommet".

Aux commandes depuis 2011, le patron de la banque suisse UBS, Sergio Ermotti, a livré le fond de sa pensée sur l'avenir du secteur dans un entretien fleuve au magazine Bloomberg Markets. Le banquier suisse de 57 ans revient sur le travail de recentrage accompli sur la gestion de fortune, dont il est le leader mondial aujourd'hui au point d'être "la banque de près de la moitié des milliardaires dans le monde".  Il souligne le rôle d'organisateur de rencontres entre grandes fortunes, "d'événements de speed-dating sophistiqué". Un peu à la manière de l'appli Tinder, ironise le magazine américain. La banque privée de BNP a d'ailleurs conçu une appli de networking entre millionnaires.

Interrogé sur ses modèles en stratégie, le banquier suisse cite deux firmes technologiques, qui reviennent de loin :

"Quand je suis arrivé, j'ai dit que je voulais qu'UBS soit l'Apple ou l'IBM des services financiers : de la gloire au bord du trépas, puis revenir au sommet", déclare-t-il.

| Lire aussi : Quand la banque privée s'inspire des startups et de Facebook

Intelligence artificielle et contact humain

Appelé à se projeter dans la décennie à venir, le directeur général d'UBS entrevoit de profondes mutations :

"L'impact de la technologie au cours des 10 prochaines années sera très proche de celui de la régulation ces dix dernières années. Il ne s'agit pas d'un Big Bang : ce sera très progressif. Mais tout sera tellement plus rapide, plus efficace. Au lieu de 50, on pourra servir 100 clients et d'une façon beaucoup plus sophistiquée."

L'intelligence artificielle et les robots-conseillers ont fait leur entrée dans cet univers où les clients sont ultra-connectés. Il reconnaît que "la technologie va nous aider à réduire la structure de coûts. Mais il faudra réinvestir ces économies afin de garder des capacités technologiques à la hauteur". Quant à savoir l'impact en termes d'emploi, le patron suisse répond :

"Je ne vous apprends rien : nous voyons une forte contraction des effectifs dans notre secteur. [...] Regardez UBS, nous employons un nombre significatif de personnes - près de 95.000 en incluant les sous-traitants. On peut en avoir 30% de moins, mais les emplois seront beaucoup plus intéressants, dont le contenu humain sera clé pour le service rendu aux clients", fait valoir Sergio Ermotti.

Delphine Cuny

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 04/10/2017 à 9:44
Signaler
En effet, plus personne ne parle de supprimer les paradis fiscaux donc dans la "gestion des fortunes" il y a et aura toujours énormément de blé à se faire. Faut juste arriver à se regarder dans une glace...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.