Femmes engagées pour le climat : la relève est assurée

Le programme Women4Climate, orchestré par le réseau de villes C40 que préside Anne Hidalgo, entend accompagner 500 femmes d’ici à 2020 dans leur lutte pour le climat. Clara Duchalet, qui appartient à la première promotion parisienne, partage son expérience avec La Tribune.
Dominique Pialot
Le programme Women4Climate du C40 repère les championnes du climat de demain.
Le programme Women4Climate du C40 repère les championnes du climat de demain. (Crédits : DR)

Clara Duchalet est une jeune femme heureuse. « Ils nous vendaient du rêve », reconnaît-elle en se remémorant le dossier de candidature pour Women4climate, organisé par le C40. Ce réseau de 96 villes particulièrement dynamiques en matière de lutte contre le changement climatique est présidé par Anne Hidalgo. Mais alors qu'elles n'étaient que quatre en 2014, les femmes membres du réseau sont aujourd'hui 16, dont les maires de Cape Town, la Nouvelle Orléans, Seattle, Yokohama, Sydney, Varsovie...Et de Patricia Espinosa à Christiana Figueres en passant par la française Laurence Tubiana et la marocaine Hakima El Haite, les femmes sont depuis des années des chevilles ouvrières incontournables des négociations sur le climat.

Chaque lauréate accompagnée par une femme leader en son domaine

Avec Women4Climate, le C40 se fixe pour objectif de former la prochaine génération de femmes leaders sur le sujet. Avec neuf autres franciliennes, « aux profils très différents, de l'étudiante à la business woman en passant par l'activiste engagée dans une ONG », Clara Duchalet a été sélectionnée l'été dernier pour rejoindre la toute première promotion. D'autres suivront, à Paris et dans d'autres villes du réseau. L'objectif est d'atteindre 500 lauréates à l'horizon 2020.

À l'époque en stage de fin d'études à Science Po Paris dans une PME spécialisée dans la professionnalisation du don alimentaire, elle est plutôt en quête d'un emploi lorsqu'elle prend connaissance du programme via les réseaux sociaux.

« "Femme leader du changement climatique", tout cela me plaisait beaucoup. Le détail du programme n'était pas très clair à l'époque pour moi, mais je n'ai aucun regret », affirme-t-elle quelques mois plus tard.

Chacune des dix lauréates (sur une centaine de candidates) est épaulée par un mentor, une femme leader dans son domaine. C'est Karine Bidart, directrice générale de l'incubateur Paris & Co, qui aide Clara à préciser son projet à raison d'un rendez-vous mensuel.

Collecter à bicyclette les déchets des restaurateurs

Vepluche est un service de collecte à bicyclette de biodéchets auprès des restaurateurs, qu'elle souhaite déployer d'abord à Paris. « La restauration produit un million de tonnes de déchets par an, ce qui représente 60% du volume global en France, rappelle-t-elle. Et seulement 10% de ces biodéchets sont valorisés ». Son objectif : les collecter pour les faire transformer en biogaz et en fertilisants naturels. Un service qui doit nécessairement être facturé aux restaurateurs, ce qui requiert de les convaincre un à un de l'intérêt de la démarche. « C'est aussi pourquoi je réclame, avec d'autres, la défiscalisation des biodéchets, comme elle existe déjà sur les invendus alimentaires », rappelle Clara Duchalet.

« Par rapport à un accompagnement plus technique comme en délivrent les incubateurs, le mentor est là pour superviser nos projets de façon plus subtile, nous ouvrir des portes », témoigne-t-elle.

En plus de cet accompagnement personnalisé sont organisés des rencontres autour des outils numériques avec Google, des séances de mediatraining, etc.

Visibilité et partenariats

Clara Duchalet, qui a pour objectif de lancer son entreprise avant la fin du programme de mentorat qui se déroule sur un an, se réjouit de la visibilité apportée par ce programme, et des propositions de partenariats que cela lui apporte.

Elle a fait partie des heureuses élues qui ont pu assister à la deuxième conférence de Women4climate organisée à Mexico le 26 février dernier, où a été dévoilée une deuxième promotion de lauréates. L'occasion d'échanger avec des entrepreneures mexicaines travaillant sur des projets similaires au sien, et de pitcher devant des maires du monde entier.

Dominique Pialot

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Commentaire 1
à écrit le 09/03/2018 à 17:23
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Nous approchons de l'overdose de féminisme...

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