Une plainte contre Ernest-Antoine Seillière classée sans suite

La plainte pour "abus de bien social et recel", déposée le 3 juin par Sophie Boegner, ex-administratrice de la holding familiale de la famille Wendel, la SLPS, a été classée sans suite par le parquet de Paris.

Le parquet de Paris a classé sans suite une plainte visant des dirigeants du groupe Wendel, dont l'ancien patron des patrons, Ernest-Antoine Seillière, accusés d'avoir tiré un bénéfice indu de la réorganisation en 2007 du capital de cette société d'investissement, a indiqué lundi une source judiciaire.

Cette plainte pour "abus de bien social et recel" avait été déposée le 3 juin par Sophie Boegner, une ex-administratrice de la holding familiale de la famille Wendel, la SLPS (Société lorraine de participations sidérurgiques).

Le parquet de Paris s'est prononcé lundi pour le classement sans suite de cette plainte, estimant qu'aucune qualification pénale ne ressortait du dossier au vu d'éléments d'information transmis par l'Autorité des marchés financiers (AMF) et d'une expertise interne.
"Je ne comprends pas la décision du parquet, compte-tenu des pièces que nous lui avions fournies", a expliqué à l'AFP, Me Patrick Maisonneuve, avocat de Mme Boegner, en annonçant qu'il allait immédiatement déposer une plainte avec constitution de partie civile. Ce type de plainte, qui ne peut être déposée qu'après le rejet d'une plainte simple, entraîne quasi-automatiquement l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge d'instruction.

"Tant l'AMF que le parquet ont établi la régularité de l'ensemble des opérations d'association du management au capital de Wendel: la transparence à l'égard des actionnaires, la bonne gouvernance, la conformité des opérations au droit", a souligné de son côté le groupe Wendel estimant que "la décision de classement sans suite du parquet (était) sans ambiguïté".

Lors de la réorganisation du capital du groupe Wendel en 2007, une quinzaine de cadres dirigeants ont acquis près de 5% des parts de Wendel investissement, société du groupe coté en bourse.

Ces parts représentent 324 millions d'euros en actions, dont 79 millions pour les seules parts de M. Seillière mais les dirigeants n'ont déboursé que 83 millions grâce à un mécanisme juridique et fiscal complexe.

La plaignante estime que la famille Wendel (dont seuls les membres peuvent être actionnaires de la SPLS) ne bénéficiait pas des conditions avantageuses accordées au management et a pâti financièrement de la réorganisation du capital du groupe à hauteur de 30 millions d'euros.

Depuis le dépôt de sa plainte, Sophie Boegner a été évincée du conseil d'administration de la SLPS. Le groupe Wendel a porté plainte contre elle pour dénonciation calomnieuse mais cette plainte a également été classée sans suite par le parquet pour qui "il n'a pas été établi que Mme Boegner ait agi de mauvaise foi".

Fondé au début du XVIIIe siècle, le groupe Wendel a longtemps exercé un rôle important dans la sidérurgie avant de se tourner vers l'investissement. Le groupe est aujourd'hui présent dans des secteurs aussi diversifiés que la certification (bureau Veritas), l'installation électrique (Legrand), l'électronique (Deutsch), la santé (Stallergènes), les matériaux de construction (Saint-Gobain) ou l'énergie (Orange-Nassau).

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