Airbus pourrait réclamer 45 milliards de dollars de compensations à Boeing

L'avionneur européen chiffre à 45 milliards de dollars le préjudice commercial des subventions publiques obtenues par Boeing. Lundi, l'OMC rendra son rapport final sur les aides à l'aéronautique américaine.
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Sept ans après ses débuts, le feuilleton des plaintes mutuelles de Bruxelles et Washington continue. A moins d'une semaine de la remise du rapport final de l'organisation mondiale du commerce (OMC), Airbus lance la bataille médiatique contre Boeing. L'avionneur européen estime que les 24 milliards de dollars de subventions déguisées dont a bénéficié son concurrent américain lui ont fait perdre des contrats d'une valeur de 45 milliards de dollars entre 2000 et 2006 (33 milliards d'euros).

"Les aides accordées à Boeing ont un effet bien plus significatif en termes de distorsion de la concurrence que n'importe quelle autre aide accordée à Airbus . Nous considérons qu'un montant d'au moins 45 milliards de dollars pourrait être réclamé en compensation", a déclaré Maggie Bergsma, porte-parole d' Airbus .

Airbus pointe en particulier les aides obtenues par Boeing à travers les programmes de recherche et de développement de la NASA et du Pentagone. Sans ces aides, le B787 n'aurait jamais vu le jour, estime t-on à Toulouse. Quant au B777, il n'aurait jamais pas être aussi performant sans ce soutien public. Les subventions ne sont pas interdites en soi si elles ne provoquent pas un préjudice. Pour faire condamner les aides, il faut donc prouver un dommage commercial.

Lundi, le dossier ne sera pas public. Ses conclusions ne devraient pas être sensiblement différentes de celles établies par un rapport préliminaire, fin septembre. A l'époque, les aides à la recherche versées à Boeing par la NASA et le ministre de la défense américain avaient été considérées comme étant une subvention ayant entraîné un impact commercial sur l'activité d'Airbus. Mais elles n'ont pas été interdites. Idem pour les aides de l'Etat de Washington, contrairement à la FSC (Foreign Sales Corporation).

Boeing risque de faire appel. Comme l'a fait Airbus l'été dernier, bien qu'il estime que l'OMC lui a donné raison sur 70% des points contestés par Boeing. Cette différence de calendrier entre la plainte américaine et européenne complique d'ailleurs la mise en conformité des dossiers. Une partie pourrait être contrainte d'appliquer une décision mais pas l'autre.

Pendant que Bruxelles et Washington s'étripent sur les subventions, les Chinois se posent en concurrent sérieux pour l'avenir grâce à des subventions massives de Pékin.

 

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Commentaires 4
à écrit le 08/03/2011 à 23:07
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Les pleurnichards européens (surtout français) risquent de se retrouver sans rien. Je connais Boeing depuis mon embauche dans cette société en Juin 1967 (quelques mois après le premier vol du 747). En ce qui concerne les subventions, tout le monde tr...

à écrit le 08/03/2011 à 14:08
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Les EUROPEENS sont bien trop naïfs , le nouveau marché perdu par EADS avec le PENTAGONE démontre une fois de plus le protectionnisme et l'aide dissimulée à une entreprise .Il faut faire un copier collé et agir exactement comme les autres .

à écrit le 26/01/2011 à 0:30
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Obtenir gain de cause est une chose difficile ,se faire payer dans cette affaire sera un exploit.

à écrit le 25/01/2011 à 16:35
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Il faut qu'Airbus aille jusqu'au bout... y en a marre de se faire avoir par les américains qui sont soi-disant pour le libre échange et qui en fait sont bien souvent très protectionnistes !

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