Arianespace a réussi quatre lancements en quatre mois

Troisième lancement réussi pour le petit lanceur italien Vega depuis 2012. Arianespace a également rattrapé son retard sur son calendrier de lancements en réussissant quatre vols en quatre mois.
Michel Cabirol
Kourou : lancement dans la nuit de mardi à mercredi de la fusée Vega emportant un satellite d'observation kazakh fabriqué par Airbus Space Systems

Quatre sur quatre, objectif rempli pour Arianespace, qui a rattrapé son retard sur son calendrier de lancements. L'opérateur européen a réussi son quatrième lancement en quatre mois, tenant pour le moment son objectif de douze lancements en 2014."Grâce à la disponibilité de nos lanceurs et à la réactivité de la base, ce succès ponctue un début d'année très dense, avec la réalisation de quatre lancements en quatre mois, en ligne avec l'objectif opérationnel très ambitieux que nous nous sommes fixés pour 2014 !", a confirmé le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël.

Dans la nuit de mardi à mercredi, Arianespace a tiré avec succès le troisième lanceur Vega au Centre Spatial Guyanais (CSG) et a mis en orbite le satellite KazEOSat-1 pour le compte du Kazakhstan dans le cadre d'un "contrat clé en main" avec Airbus Defence and Space (ADS), selon un communiqué publié ce mercredi par l'opérateur européen.

Demande croissante de lancement pour les satellites d'observation

Après ce troisième lancement réussi depuis 2012 pour Vega, conçu pour garantir la mise en orbite de petits satellites en orbite basse ou héliosynchrone, Arianespace compte 10 satellites à lancer dans son carnet de commandes, la moitié d'entre eux faisant l'objet de contrats de lancement commerciaux à l'exportation pour des institutions gouvernementales.

Pour répondre à cette demande croissante, un accord tripartite entre l'ESA, Arianespace et ELV, le maître d'oeuvre industriel de Vega, a été signé le 20 novembre 2013 : il prévoit l'approvisionnement de 10 lanceurs supplémentaires, en plus des trois déjà en production dans le cadre du programme VERTA (VEga Research and Technology Accompaniment) de l'ESA, couvrant ainsi l'ensemble des besoins identifiés jusqu'en 2019.

Vega, le lanceur pour les satellites d'observation

Selon Arianespace, "Vega a vocation à s'imposer comme le meilleur lanceur dans sa catégorie, notamment sur le marché émergent des satellites d'observation de la Terre". KazEOSat-1 est le 51ème satellite lancé par Arianespace incluant une charge utile d'observation de la Terre. Le carnet de commandes d'Arianespace en compte 10 de plus, répartis sur des missions entre les trois lanceurs de la gamme (Ariane 5, Soyuz et Vega).

Construit par ADS à Toulouse pour être opérationnel pendant une durée de 7,25 années, KazEOSat-1 est un satellite optique haute résolution de 830 kg qui donnera au Kazakhstan l'accès à une gamme complète d'applications civiles, parmi lesquelles la surveillance des ressources naturelles et agricoles, la fourniture de données cartographiques et le soutien aux opérations de secours en cas de catastrophes naturelles.

KazEOSat-1, le dernier-né d'Airbus 

KazEOSat-1 est le dernier-né d'une série de satellites basés sur la plate-forme Astrobus, qui utilise des technologies alliant performances, rapidité de réalisation et rapport qualité/prix inégalé, pour des missions aussi variées que l'imagerie (Pléiades, SPOT 6&7, Ingenio…), l'environnement (Sentinel-2) ou la météorologie (Sentinel-5p). Ce système bénéficie également de "l'expertise unique" développée par Airbus Defence and Space avec son partenaire, l'entreprise toulousaine Boostec, dans le domaine des structures et instruments spatiaux en carbure de Silicium (SiC), selon ADS.

Ce satellite est l'élément de haute résolution d'un système spatial d'observation, qui comprendra deux satellites et leur infrastructure sol associée. Le satellite de moyenne résolution, KazEOSat-2, est réalisé par SSTL, la filiale britannique d'ADS. "Comme les systèmes spatiaux les plus perfectionnés que nous avons réalisés, Gaia Herschel ou SPOT 6 par exemple, KazEOSat-1 bénéficie du meilleur de nos technologies : nouvelle avionique, carbure de silicium, pupille de grande dimension ou plate-forme agile", a rappelé le directeur général de Space Systems, François Auque.

Un plan spatial pour le Kazakhstan

Ces deux satellites s'inscrivent dans le cadre du plan spatial du Kazakhstan, qui comprend aussi la construction à Astana, la capitale, d'un centre d'intégration et de tests de satellites pour lequel ADS fournit les équipements clés. En 2009, ADS avait été choisi par le Kazakhstan comme partenaire stratégique de ce plan et, à ce titre, a déjà formé plus de 60 ingénieurs et techniciens Kazakhs. ADS a créé, avec la Joint Stock Company Kazakhstan Gharish Sapary, une entreprise nationale sous la tutelle de l'agence spatiale de la République du Kazakhstan, une société commune appelée Ghalam pour exploiter ce centre et en fournir les équipements clés.

Michel Cabirol

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