C'était avant le 7 octobre... Soit un autre monde dans la région du Proche et du Moyen Orient. Selon plusieurs sources concordantes, le Maroc a sélectionné à la fin de l'été un groupe israélien - vraisemblablement Israel Aerospace Industries (IAI) ou Elbit - pour lui fournir un nouveau satellite d'observation, qui doit remplacer Mohammed-VI A, lancé en 2017 et fabriqué par le duo français Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space (TAS). Les deux groupes français, qui ont participé séparément à cette compétition, ont perdu. Et Rabat n'avait même pas voulu recevoir la Direction générale de l'armement (DGA) qui souhaitait alors pousser les offres des groupes français.
Cet échec n'est guère surprenant au regard des relations franco-marocaines glaciales à ce moment-là. Ce qui n'est plus aujourd'hui le cas, Paris ayant enfin récemment donné des gages au Maroc sur certains sujets clés, notamment sur les restrictions des visas pour les Marocains. Emmanuel Macron a également pu s'entretenir au téléphone plusieurs fois avec le roi Mohammed VI. Pour autant, cette commande semble définitivement perdue pour les deux groupes français, qui pouvaient espérer revenir dans la course en raison de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.
Succès en 2013
C'est un marché qui a échappé à Thales et Airbus, qui avaient pourtant vendu en 2013 deux satellites espions au Maroc comme l'avait révélé alors La Tribune (plus de 500 millions d'euros). C'est là où on constate que la réussite des industriels tricolores à l'export reste dépendante des relations bilatérales qu'entretiennent la France et son président vis-à-vis du pays qui lance un appel d'offres. En 2013, les relations entre François Hollande et le roi Mohammed VI étaient bonnes. Cela avait permis à Thales et Airbus de fournir un système composé de deux satellites de reconnaissance et d'observation de la Terre (A et B) de type Pléiades pour le compte du gouvernement marocain.
Le premier satellite a été lancé en novembre 2017, puis le second un an plus tard, en novembre 2018. Les deux satellites avaient été fabriqués par TAS, comme maître d'œuvre du système, et Airbus, comme co-maître d'œuvre. Thales avait fourni la charge utile, comprenant l'instrument optique, le sous-système de transmission d'images et le segment sol pour le traitement et la production d'images tandis qu'Airbus était en charge de son intégration, ainsi que de la fourniture de la plateforme et du segment sol pour la planification des missions et le contrôle du satellite.
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