En avant, Mars !

L’an prochain, au moins quatre missions développées par les États-Unis, l’Europe, la Chine, et les Émirats arabes unis s’arracheront de la pesanteur de la Terre pour voyager durant six à neuf mois vers la planète rouge.
Michel Cabirol
Si tout se passe bien, Mars verra débouler en 2021 deux nouveaux orbiteurs, HX-1 (Chine) et Hope (Émirats arabes unis), ainsi que l'atterrissage de trois astromobiles : Mars 2020 (États-Unis), Rosalind-Franklin (Europe) et HX-1 (Chine).
Si tout se passe bien, Mars verra débouler en 2021 deux nouveaux orbiteurs, HX-1 (Chine) et Hope (Émirats arabes unis), ainsi que l'atterrissage de trois astromobiles : Mars 2020 (États-Unis), Rosalind-Franklin (Europe) et HX-1 (Chine). (Crédits : Pixabay)

En juillet 2020, l'astromobile de la mission Mars 2020 de la Nasa (2,5 milliards de dollars) rejoindra en 2021 sur Mars le rover Curiosity, qui est toujours en service depuis 2012. Objectif pour l'astromobile de plus d'une tonne : explorer, à plus de 6.000 km de Curiosity, le cratère Jezero et collecter des échantillons du sol martien. Des échantillons qui doivent en principe revenir sur Terre lors d'une prochaine mission restant à financer. L'Europe sera également au rendez-vous de Mars avec la mission ExoMars (Agence spatiale européenne) prévue à l'été 2020 après avoir été programmée initialement en 2018.

Dans le cadre de ce programme, l'astromobile, baptisé Rosalind-Franklin - une scientifique britannique qui a découvert la structure de l'ADN -, a pour mission de rechercher dès 2021 des traces de vie passée à la surface de Mars. La mission ExoMars, qui emporte plusieurs instruments dont un mini laboratoire capable d'analyser les échantillons extraits du sous-sol martien, doit être lancée en juillet par un lanceur russe Proton. Les Chinois ont aussi pris date en 2020. La mission martienne chinoise Huoxing 1 (HX-1) doit être lancée au cours de l'été 2020 par la fusée lourde chinoise Long March 5 et arriver neuf mois plus tard.

Multiplication des initiatives

La mission comprend un orbiteur et un astromobile de 200 kg qui doit se poser sur Mars pour une mission de trois mois. Enfin, les Émirats arabes unis entendent être la première nation arabe à envoyer en juillet prochain un vaisseau spatial Hope (Espoir, Amal en arabe) sur la planète rouge en 2021 afin de marquer le 50e anniversaire de la création de l'État. Une équipe de scientifiques émiriens, en coopération avec des experts spatiaux du Cnes et des États-Unis, a conçu et construit la sonde. Elle doit se placer en orbite autour de Mars pour étudier son atmosphère.

Si tout se passe bien, Mars verra donc débouler en 2021 deux nouveaux orbiteurs (HX-1 et Hope), ainsi que l'atterrissage de trois astromobiles (Mars 2020, Rosalind-Franklin et HX-1). Sans compter Elon Musk, qui prépare la colonisation de Mars. En septembre dernier, il a présenté le prototype de Starship, le futur vaisseau spatial géant de SpaceX, qui pourrait atterrir en 2022 sur Mars et emmener un équipage en 2024. Reste encore à savoir vraiment la date de départ.

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ZOOM

Un budget record pour l'agence spatiale européenne

L'agence spatiale européenne (ESA) va être dotée d'un budget record pour financer ses futurs programmes, un investissement massif destiné à rester un géant de l'espace face à la montée en puissance des États-Unis et de la Chine. « C'est un pas de géant pour l'Europe, cinquante ans après le débarquement sur la Lune », s'est félicité Jean-Yves Le Gall, le président du CNES, l'agence spatiale française. Les 22 pays membres de l'ESA, réunis à Séville, ont alloué une enveloppe de globale de 14,4 milliards d'euros aux futurs programmes spatiaux, sur une durée de trois à cinq ans. Il s'agit d'un budget record dans l'histoire de l'organisation intergouvernementale fondée en 1975, auquel vient s'ajouter celui de la Commission européenne (16 milliards d'euros sur sept ans).

  • 8 euros par an et par citoyen

L'Allemagne a mis sur la table la plus grosse enveloppe (3,3 milliards d'euros), devant la France (2,7 milliards), devenant ainsi, sur le long terme, le premier pays contributeur de l'ESA. Rapporté aux 500 millions d'habitants des 22 pays, le budget spatial européen représente 8 euros par an et par citoyen.

Pour maintenir sa place de choix sur l'échiquier spatial, l'Europe a musclé l'ensemble de ses programmes, scientifiques, d'exploration (station spatiale internationale, Lune, Mars), d'accès à l'espace (fusées, port spatial de Kourou) et de développement des applications (observation de la Terre, télécommunications...). L'observation de la Terre voit ses moyens exploser (2,5 milliards d'euros, soit une hausse de près de 90 % depuis 2016), notamment pour son programme phare Copernicus, pour qui l'agence spatiale va fournir six nouvelles sentinelles afin de « mieux surveiller et mieux prévoir le changement climatique » a précisé Frédérique Vidal, ministre française de la Recherche et de l'Espace.

Industrie spatiale : Ariane 6, décollage en 2020

2020, c'est l'année d'Ariane 6, qui doit voler pour la première fois. Le lanceur européen, dont le développement a coûté 3 milliards d'euros, devrait s'envoler de Kourou au second semestre de l'année prochaine... à condition qu'ArianeGroup termine sans trop d'aléas la fabrication de la première Ariane 62, réussisse les tests, notamment combinés, et obtienne la disponibilité des 30 satellites de la constellation OneWeb. Ariane 62 a une capacité d'emport de charge utile de 4,5 tonnes en GTO et de 7 tonnes en orbite héliosynchrone. On croise les doigts...

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 02/01/2020 à 10:14
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Que nos mégas riches aillent pourrir une autre planète, bonne idée ! Mais bon sang qu'ils nous lâchent ici aussi !

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